Contre La sansure

Simandou 2040 : la vérité escamotée des 20% du Code minier

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Il est des silences qui sonnent plus fort que mille tambours. Tandis que la propagande du pouvoir militaire s’élève en hymne triomphal autour du projet Simandou 2040, le peuple, lui, demeure dans l’attente de la vérité, cette vérité nue que nulle rhétorique ne saurait travestir. Car derrière les discours mielleux de la transition se cache une opacité criante : celle des 20% de participation étatique prévus par le Code minier, mystérieusement relégués dans les ombres, tandis que l’on ne communique au grand public que les 15% convenus.

Le Chapitre IX, article 150 du Code minier est pourtant d’une clarté sans équivoque. Il octroie à l’État guinéen une participation de 20%, expression tangible de la souveraineté nationale sur ses ressources. Ces 20% ne sont ni un don, ni une faveur, encore moins une négociation gracieuse : ils constituent le droit sacré de la République, scellé par la loi, inscrit dans la pierre de la légitimité nationale.
Or, par une manœuvre que nul esprit honnête ne saurait qualifier d’innocente, le pouvoir en place s’est gardé d’en faire mention, préférant présenter au peuple un chiffre raboté, aseptisé, tronqué.

Dès lors, une question s’impose, simple mais implacable :

Où sont passés les 20% prévus par le Code minier ?

Où s’en est allée cette part souveraine du peuple guinéen, détournée des regards sous le prétexte d’une technicité que seuls les initiés comprendraient ? Le peuple, lui, comprend parfaitement. Il comprend que l’on a voulu lui substituer le mensonge au droit, l’apparence à la substance, la propagande à la vérité.

Sous les oripeaux de la « refondation », le CNRD s’adonne à une opération de cosmétique politique. Simandou 2040 n’est plus le symbole d’un avenir prospère, mais celui d’une mystification méthodique. On parle d’axes ferroviaires et de zones industrielles, on agite des maquettes futuristes, mais on tait l’essentiel : la part du peuple.

Et lorsqu’un État cache sa propre part dans l’exploitation de ses ressources, c’est qu’il ne gouverne plus au nom du peuple, mais à son détriment.

L’opacité n’est pas une erreur administrative ; elle est un choix délibéré, un système. Elle porte en elle la trace persistante du koudeïsme, cette vieille habitude de gouverner dans le secret, de négocier dans l’ombre, et de distribuer les richesses comme on distribue des butins. On l’avait cru révolue ; elle se réincarne sous des uniformes neufs et des discours reformulés.

Mais le peuple guinéen n’est plus le peuple de l’oubli. Il ne se laisse plus bercer par les slogans creux ni par les parades ministérielles. Il réclame, dans la clarté du droit, l’orientation des 20% dissimulés, car ces 20% ne sont pas une statistique : ils sont la mesure de la transparence, le symbole de la probité, le sceau de la République sur ses entrailles minières.

Gouverner, c’est rendre compte. Gouverner, c’est respecter la loi. Gouverner, c’est ne point cacher la part du peuple au peuple lui-même.

Et tant que cette part demeurera ensevelie dans les ténèbres des chiffres tronqués, nul pouvoir, fût-il armé, ne pourra se prétendre légitime.

Que l’équipe de négociation s’explique donc devant la Nation. Qu’elle dise où sont passés ces 20% sanctuarisés par le Code minier. Qu’elle s’exprime non par communiqué, mais par transparence.
Car le peuple, dans sa patience vigilante, observe. Et le peuple, quand il observe, finit toujours par juger.

Konaté Lancine de la jeunesse RPG ARC EN CIEL

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