Contre La sansure

« Jeunes de Guinée, L’AXE vous parle» (ANSOUMANE LAPDY CAMARA)

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Quand on est né dans un milieu où l’accès à l’éducation, à la santé, aux soins de santé bref aux services sociaux de bases sont un lointain souvenir comment ne pourrais-tu pas être frustré, comment pourrais-tu reconnaître l’autorité d’un quelconque gouvernant ?

 

Quand tu as vu tes grands frères succomber un à un de blessures par balles comment ne pourrais-tu pas te révolter ?

Quand tu as vu tes sœurs se faire violer comment ne vas-tu pas aller à l’affrontement ?

 

Regardez la situation de l’axe, ne vous contentez pas des informations reçues souvent erronées, rentrer dans les quartiers, vous verrez les vraies gens, vous rencontrerez la promiscuité dans laquelle ils vivent, les difficultés qu’ils rencontrent notamment l’accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins de santé et quand vous en sortirez-vous vous interrogerez sur la question de redevabilité de l’Etat envers sa population.

Lorsqu’on a grandi dans tant de violence comment se fait-il qu’on ne soit pas belliqueux ?

Lorsque ceux qui sont censés te protéger tirent à balles réelles sur toi et tes proches comment ne vas-tu pas voir en eux l’ennemi ?

Lorsque tu dors sur le retentissement des balles pendant que les autres jeunes jouent au foot dans les rues de kaloum, Matam et Dixinn, comment ne vas-tu pas développer la haine ?

Non ! Il n y a pas de bandit sur l’axe, il y a des citoyens guinéens épris de justice qui ont longtemps été martyrisés. Lorsque tu as vu l’héritage de ton défunt père démoli par ceux qui envoient les gens au mouroir comment reconnaîtras-tu ce gouvernement ?

Tout le monde dit que l’axe est radicalisé, qu’il fait de trop, nous jugeons sans vivre leur quotidien, moi je suis parti là-bas, j’ai vécu et je vis là-bas, j’ai vu les réalités et j’ai lu le désespoir sur le visage des gens.

L’axe manque d’écoles, de centres de santé, de maisons de jeunes, de centre d’écoutes, d’emplois et les jeunes sont au chômage, le désespoir y est.

Aujourd’hui, si tu veux lutter contre la radicalisation il faut lutter contre le désespoir. Il faut donner de l’espoir dans les banlieues, il faut construire des écoles, des centres de santé, des maisons des jeunes, il faut soutenir des projets, il faut rapprocher les jeunes aux forces de sécurité, montrer qu’ils sont là pour les protéger et non tuer.

Si tu as 60 à 70% de chômage chez les jeunes de 25 à 35 ans comment tu veux parler d’espoir, comment les jeunes ne vont-ils pas sortir dans la rue ?

Quand la prolifération des substances illicites ( drogue, codéines ) devient un quotidien et le seul refuge des jeunes comment ne vas-tu pas parler d’insécurité ? de banditisme ? Comment ne vont-ils pas accepter des sous ou pour faire face à leurs consommations.

Bref, c’est ça l’axe, il est constitué de citoyens épris de justice et de liberté, martyrisé.

L’axe c’est moi, c’est toi c’est eux, c’est nous

Ansoumane LAPDY CAMARA

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