Jusqu’à quand la Cedeao va se laisser manipuler par le CNRD ?
Le programme du médiateur de la crise a été perturbé par les autorités. Pour un commentateur, « la méthode Yayi Boni doit changer. Les autorités en place ne sont pas élues pour avoir droit au traitement que lui accordé le médiateur. Ce gouvernement CNRD viole la Charte de la transition et Boni Yayi doit imposer son calendrier et dire ce qu’il lui faut pour faire son travail. A travers la Cedeao, il a le mandat de la communauté internationale pour tracer les voies de la transition« .
Pour un analyste politique, « cette mission de la CEDEAO est mal préparée. Il y a une délégation de la CEDEAO ici à Conakry. Celle-ci aurait dû convenir avec toutes les parties (CNRD et son gouvernement, la classe politique et les forces sociales) d’un calendrier de travail. Chacun saurait ainsi quand il aura ses séances de travail avec le médiateur. Et puis M. Boni Yayi doit avoir de la poigne avec ces militaires qui ne lui accorde pas le respect qui se doit. Il est un ancien président démocratiquement élu et réélu et désigné par des chefs d’États de la CEDEAO alors qu’eux du CNRD sont un pouvoir issu d’un coup d’État et ont perdu l’appui des populations. M. Boni Yayi et la CEDEAO doivent les remettre à leur place. Il doit rencontrer qui il veut, comme il veut et quand il veut ».
Poursuivant, cet analyste politique estime que « la classe politique et ses forces sociales n’ont pas bien préparé cette rencontre avec le médiateur en particulier et la CEDEAO en général. Moi je crois qu’ils auraient dû s’entendre pour présenter un chronogramme depuis début juillet, au lendemain du choix comme médiateur de M. Thomas Boni Yayi. Les coalitions de l’UFDG, de l’UFR, du RPG AEC, le FNDC de Foniké, etc., c’est tout le monde en Guinée sauf le CNRD et son groupe de partis politiques et de forces sociales qui ne pèsent rien sur l’échiquier politique. Donc, faire en sorte que la médiation se limite entre ces deux camps. Exiger la formation d’un gouvernement d’union nationale et un CNT recomposé pour avoir autant de représentants d’un camp que de l’autres ».
De l’avais d’un cadre de l’ANAD, l’alliance politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, « le CNRD est en train de pousser notre pays à subir des sanctions. Ils croient que la Guinée ayant ses ports et sa banque centrale ne pourra pas subir comme le Mali qui appartient à une zone monétaire et est enclavé. Qu’ils regardent comment la Russie est en train de subir les sanctions occidentales malgré ses richesses pétrolières, gazières son or, ses diamants, sa bauxite, sa Banque centrale et ses ports ; cas également de l’Iran. Notre pays est trop petit pour résister aux sanctions des Nations-Unies, de l’Union européenne, de la France, des Etats Unis et de la CEDEAO« .
Un sympathisant du FNDC croit que « empêcher les voyages des dignitaires (Officiers de tous les rangs, membres du Gouvernement, du CNT, et leurs familles, les diplomates guinéens), y compris ceux issus de la diaspora, même avec leurs passeports occidentaux, ça va mettre la pression sur ce pouvoir. Et il faudrait même envisager le rapatriement de leurs familles installées en Europe et en Amérique du Nord, alors qu’ils massacrent ceux des autres, surtout les peuls. Si cela est fait, Doumbouya et ses camarades vont accepter la négociation. Ou leur dire comment ils vont imposer des casques bleus, comme cela avait été fait en Côte d’Ivoire« .
Pour l’heure, il y a lieu de se demander jusqu’à quand la Cedeao va se laisser manipuler par le CNRD.
Mamadou Alpha BAH