Président d’une très petite formation politique qui, comme la quasi totalité des autres partis qui ont bénéficié d’un coup de mains des cadres du MATD pour obtenir un siège sur les 15 octroyés par le CNRD pour siéger au sein du CNT, Abdoulaye Kourouma, a justifié la part accordée à l’ANAD comme étant la maladresse de cette coalition qui, selon lui, « savait pertinemment que Jacques Gbonimy et Jean Alfred Mathos sont en guerre de leadership car chacun se réclame président de l’UPG« .
Les explications d’Abdoulaye Kourouma ont suscité de fortes réactions à l’ANAD. Le responsable des Communications de cette coalition politique, incontestablement la plus importante en Guinée et qui, pour de nombreux commentateurs « la seule à être réellement implantée à travers tout le pays. Donc la seule qui soit transversale, multiethnique, transrégionale« , Kéamou Bogola Haba, a démonté les arguments du leader du RRD.
Pourquoi les 161 autres partis n’ont pas eu 1 siège comme votre parti ?
Pour ce responsable de l’ANAD, membre de l’UGDD le leader du RRD, A. Kourouma, aurait dû parler de l’UGDD, « qui a perdu son siège comme l’UPG » et souligné que « concernant l’UFDG, dans l’appel de candidatures du MATD, il y avait-elle une règle édictée pour dire que chaque parti politique doit avoir uniquement un siège indépendamment de son poids électoral. Pourquoi le calcul validé par toutes les coalitions dont la COPED, la vôtre, avait attribué 2 sièges á l’UFDG si vous saviez que la règle non écrite était de donner un siège à chaque formation politique ? Et si c’est cela la règle d’allocation occulte, pourquoi les 161 autres partis n’ont pas eu 1 siège comme votre parti ? »
Abordant la question de leadership à l’UPG, Kéamoi B. Haba demande à Abdoulaye Kourouma si « la loi ne donne-t-elle pas le pouvoir au MATD de trancher de la validité des congrès des partis politiques ? ». Et sur cette lancée, il lui dit : « le cas UPG n’a-t-il pas été tranché depuis 2019 à l’issue du congrès ayant élu Jacques Gbonimy á la tête de l’UPG ?« .
Pour Kéamou B. Haba, l’argument du leader du RRD « est inopérant surtout que le MATD avait déjà tranché la question UPG en prenant une décision écrite signée du ministre en faveur de Jacques Gbonimy comme l’unique Président de l’UPG pour un mandat de 5 ans à partir de 2019″, et estimé que « le seul but de cette manœuvre est la déstabilisation de l’ANAD pour le couper de sa branche Guinée Forestière (…) Cette décision, dont le ministère doit justifier et non un autre leader politique bénéficiaire de la décision, disqualifie d’office le MATD pour être un organisateur neutre des futures élections en Guinée« .
Mais pour un commentateur politique, « ce que les gens ne veulent pas accepter, c’est que l’UFDG est la plus grande formation politique et seule représentée à travers tout le pays. Son principal fief est la Basse Guinée, qui compte les régions de Kindia, Boké et Conakry. Au moins 60 pour cent de l’électorat est dans ces trois régions acquises à Cellou Dalein et à ses alliés. Alpha Condé et son RPG a-e-c ont toujours triché pour gagner, grâce au MATD, les tribunaux et les forces militaires et paramilitaires. En 2010 c’était contre Sidya Touré au premier tour et Cellou Dalein au second tour« .
Brehim Ould MAHMOUD