Hier, à Kaloum, s’est tenu une conférence des Coalitions politiques et faîtières de la société civile (CCPF) dont les membres, contrairement à ceux forces vives guinéennes, soutiennent les actions du CNRD et de son gouvernement.
Porte-parole du groupe et président du PEDN, Lansana Kouyaté précise que c’était pour «mesurer l’étape parcourue pour pourvoir finalement aboutir aux élections à la date la plus opportune. Et cela a été discuté de fond en comble. Là où il y a, ou il n’ y a pas d’inquiétudes tout cela a été évoqué. Ça été une réunion utile et il y a un comité technique qui va se retrouver pour nous dire exactement où nous en sommes dans le chronogramme qui nous a été donné par le gouvernement. »
Ajoutant qu’ils ont « discuté des questions par rapport au temps qui reste de cette transition pour organiser les élections et comment nous allons nous organiser« , le chef du PEDN t ancien premier ministre a informé qu’ils ont « évoqué ça dans tous les détails possibles. Nous avons également évoqué le cas de certains de nos confrères qui n’étaient pas avec nous, on va les rencontrer et on ne boudera pas… Nous avons toujours dit que nous voulons une transition apaisée et on n’invitera pas les jeunes dans la rue pour se faire tuer… Ceux qui n’ont pas participé au dialogue peuvent venir mais pas pour reprendre à zéro, personne n’acceptera ça… ».
Porte-parole du jour, Dame Nanfadima Magassouba a indiqué : « nous avons dit au cadre de dialogue que le dialogue devait être inclusif, donc, le cadre n’est pas fermé. Et c’est au sein de ce cadre que nous pouvons résoudre nos problèmes. Nous tendons la main aux partis politiques ou aux faîtières qui sont encore réticents de rejoindre le cadre de dialogue, parce que unis, nous sommes forts. Et nous lançons un appel solennel à ceux qui ne sont pas encore dans le cadre de dialogue de se joindre à nous, pour que nous puissions faire des recommandations au gouvernement pour une meilleure sortie de cette transition dans la paix, la quiétude et dans la concorde nationale. Nous sommes sûr et certain que les guinéens ont besoin de l’unité nationale aujourd’hui, que les guinéens ont besoin de la paix, puisque sans la paix, il n’y aura pas de développement. »
Pour un commentateur, « ce groupe n’est pas décidé à s’engager pour une transition démocratique, qui va favoriser des élections inclusives, transparentes… Ils veulent une passation de pouvoirs comme celle que le général Konaté a faite en faveur d’Alpha Condé, avec l’accord des français (Ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, et des américains (l’ambassadrice Patricia Moller). le soutien technique de l’OIF, dirigée par l’ancien président Abdou Diouf du Sénégal et du capitaine Blaise Compaoré. Aujourd’hui, ce que ce pays vit, subit, ce sont les conséquences de cette mauvaise gestion d’Alpha Condé… »
Ce commentateur estime : « Colonel Doumbouya et ses camarades détenteurs du pouvoir actuellement doivent faire très attention à cette marmite qui boue. S’ils perdent le soutient du groupe des Kouyaté, Bah Oury, cette Conférence des Coalitions et même celle de la Convergence des acteurs socio-politiques, ils auront de sérieux problèmes, surtout si ces derniers s’entendent avec les forces vives tel que le souhaite Dr. Fodé Oussou Fofana, le vice-président de l’UFDG… ».
Pour l’heure certains analystes se demandent si « la CCPF va-t-elle lâcher le CNRD et son gouvernement? » L’un d’entre eux estime « ces gens ne vont pas l’oser et préfèreront même quitter le groupe pour ne pas fâcher le pouvoir. Ce sont des gens qui cherchent des postes… Politiquement, la plupart d’entre eux ne pèsent pas sur le terrain sociopolitique ». Un autre voit autrement les choses : « ces groupes ont intérêt à couper les ponts avec le pouvoir, qui ne cesse de les rouler dans la farine. Ils ont plus à gagner, comme en 2006 et 2007 à s’unir aux forces vives pour faire face au pouvoir, qui les utilise comme du kleenex… Avec le CNRD, ils auront moins d’élus qu’avec les forces vives ».
Mamadou Alpha BAH