Contre La sansure

La CEDEAO et les régimes putschistes: Le péché d’orgueil!

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Les autorités, toutes issues d’un coup d’Etat, du Mali, de la Guinée, du Burkina, agitent le chiffon rouge contre la CEDEAO dont elles sont suspendues , jusqu’à nouvel ordre et à juste titre , de toutes les instances , sur la base du protocole additionnel sur la Démocratie et la bonne gouvernance adopté par les États membres.

Les putschistes unis par leur instinct de survie, solidaires dans leur volonté de confisquer le pouvoir, après l’avoir usurpé, rivalisent d’ardeur pour pourfendre l’institution sous-régionale, espèrent ensemble surtout qu’elle ne survive pas aux crises qu’ils ont créées et amplifient en Afrique de l’Ouest. Ainsi, jouent-ils , aux cassandres, en prédisant la disparition de ce modèle d’intégration économique et de coopération régionale, cité en exemple, simplement, parce que leurs desiderata ne sont pas pris en compte, leurs dérapages ne sont pas acceptés.

Le Mali et le Burkina, deux pays, déjà à genoux, pour avoir choisi de s’engager sur des chemins interdits, poussent l’excentricité trop loi, en menaçant de se retirer de la CEDEAO qui leur permet de ne pas être trop éprouvés par leur enclavement naturel. Aux côtés du Niger qui, avant la cavalcade grossière du Général Tchiani, avait échappé à la folie ambiante dans le sahel, ils plastronnent dans leur entreprise commune, somme toute, périlleuse de mener leurs pays, à une guerre, dont ils ne sortiront pas sains et saufs. La Guinée, sous la férule militaire aussi, de cœur avec les Nerons des tropiques, qui attendent de brûler dans le feu qu’ils ont allumé et attisent par leurs pulsions meurtrières, avance, prudente et hésitante dans ses pas.

Ce n’est pas parce qu’on est venu de la même manière au pouvoir, qu’on doit tous en partir par la petite porte, portés au fer. C’est pourquoi, le Mali et le Burkina, font bande à part et manifestent plus de zèle dans le soutien à l’éléphant putschiste du Niger, venu avec les deux pieds cassés. Il y a à parier que lorsque les navires des putschistes qui tanguent dans leurs eaux troubles, vont commencer à couler, beaucoup de leurs rats vont sauter, par-dessus bord.
En attendant, les populations, impuissantes et la plupart du temps résignées,, subissent les conséquences dramatiques, des actes posés par des bouffons.

C’est une chose, de ne pas avoir le sens de l’Etat , c’en est une autre de ne pas avoir les pieds sur terre. Le Colonel Assimi Goïta du Mali et le capitaine Ibrahima Traoré, du Burkina ont décidé de punir leurs peuples, de rayer , inexorablement, leurs pays de la carte du monde. L’opération de démantèlement très avancée de leurs pays qu’ils entendent mener à son terme entrera dans une phase critique, s’ils se retirent de la CEDEAO comme ils le prévoient.
Le Burkina compte des millions de ressortissants en Afrique de l’Ouest, en particulier, en Côte d’Ivoire où on enregistre une forte communauté burkinabé, la plus importante, à l’extérieur, dynamique et laborieuse qui soutient les familles et parents restés au pays. Si le fou de Ouaga passe à l’acte, ses compatriotes de Côte d’Ivoire ainsi que d’autres dans l’espace CEDEAO ne pourront plus circuler librement, avec leurs biens dans des pays où ils sont encore les bienvenus.

Le Président, Blaise Compaoré, a réussi le tour de force , de créer au Burkina qui n’en comptait que de deux de référence, au moment où il accédait au pouvoir, des hommes d’affaires prospères, des capitaines d’industrie de renommée internationale. Tous, opèrent aujourd’hui au Burkina et dans d’autres pays de la sous-région où ils ont pignon sur rue , grâce aux opportunités offertes par le pacte d’intégration économique. Que deviendront leurs activités si leur pays déjà isolé par la nature, exsangue avec l’insécurité qui le mine, s’exclut volontairement de la CEDEAO , sa bouée de sauvetage ?

Le capitaine Ibrahime Traoré est certes un des nouveaux troublions qui menace la paix dans la région, mais, il est aussi, un danger pour ses compatriotes qu’il étouffe et appauvrit chaque jour et voudrait maintenant coupé de leur pays et terres d’asile. Depuis le départ forcé et brutal du pouvoir du Président Blaise Comparé qui était le verrou sécuritaire et l’artisan d’un Burkina ambitieux et émergent, les Burkinabé, ne se sont pas retrouvés, à la merci de hordes barbares et de dirigeants complètement à côté de la plaque. Cette fois, le pays a touché le fonds, le tréfonds de la déshérence et de l’abîme.

Bien que muselés , privés de leurs libertés et droits élémentaires, les Burkinabé, réputés dignes et intègres, courageux aussi, trouveront en eux les ressources et l’énergie nécessaires à s’affranchir de la tutelle d’un homme engagé à les anéantir l’un après l’autre, qui fait tout pour qu’après lui, ce soit le déluge. Le Burkina ne peut se résigner à la fatalité de l’échec ni se soumettre à la tyrannie d’un homme, sans morale ni limites. Où sont donc passés la fierté et le patriotisme légendaires du peuple burkinabé qui a toujours préféré ‘‘ mourir debout que de vivre couché ou le genou à terre ?’´

Mohamed CAMARA

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