La CRIEF, le cheval de Troie du CNRD (Mognouma Cissé)
Partout où il y a plus d’une personne réunie à Conakry, les actions de la CRIEF, depuis la convocation annoncée du Président de l’UFDG, sont au cœur des débats. Elle a même le mérite d’éclipser le rappel à l’ordre cinglant du Colonel-Président, un tantinet agacé, contre son gouvernement dont le discours à l’intérieur du pays, pour la plupart, en rajoute à la polémique.
Cette convocation, pour le moins surprenante, a aussi réussi à faire passer sous l’éteignoir un fait pourtant rare et inédit. À savoir le périple dans le pays profond du Premier Ministre et l’ensemble des membres de son gouvernement à l’effet d’y organiser des conseils des ministres.
Dans ces discussions entre citoyens, l’air trop inquiets, on se demande qui sera le suivant sur la liste de cette juridiction spéciale qui ne fixe désormais aucune limite ?
Le fonctionnement et la qualité des cibles donnent l’impression d’avoir à faire à un cheval de Troie du CNRD pour décapiter l’élite politique au nom d’un soi-disant renouvellement générationnel.
Le sentiment est désormais de plus en plus largement partagé dans l’opinion.
C’est une opinion qui se convainc de l’idée d’un dévoiement d’une juridiction qui devait sonner la fin de l’impunité et des engagements factices de lutte contre la corruption.
Le travail doit rassurer les populations. Il faut à cet effet y mettre de la méthode et ramener à la raison le satrape de la maison qui se croit tout permis, parfois au détriment des principes de droit. C’est le grand regret constamment exprimé par des avocats constitués par des accusés, dont les plus illustres, y triment au prix de leur engagement politique et attendent encore désespérément de savoir les faits à eux reprochés.
Cellou Dalein Diallo s’ajoute à cette touffe d’accusés au profil presque identique. Son nom rime depuis des décennies avec les dossiers de liquidation d’air Guinée et de cession de l’usine de Fria. Il est appelé à apporter des éclairages sur ces dossiers enfouis et qui ont fait de lui jusqu’ici, une victime, du fait d’un acharnement réel ou supposé, qu’il n’a cessé de clamer.
Ses partisans ne manqueront pas d’arguments pour présenter leur idole ainsi après une succession d’actes qu’il a subis. Tous les canaux de communication du parti prennent le relais et les militants refusent de croire que cette procédure judiciaire déclenchée pourrait constituer une nouvelle désillusion pour leur leader qui joue probablement sa dernière carte.
Par-dessus tout, dans un contexte atrabilaire, des actions de ce genre risquent de faire basculer la transition que nous voulons réussie.
Le Colonel-Président est catégorique et intransigeant. Il croit tout réussir au nom de la puissance publique et de la force publique à sa dévotion. Erreur ! La situation lui commande une démarche autre que la témérité.
Mognouma Cissé
Djoma Media