La guerre avec le Rwanda « est une option envisagée », dit le ministre de la Communication de la RDC
De violents affrontements opposent les forces armées congolaises et le groupe rebelle du M23, dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon le porte-parole de l’armée congolaise, le groupe armé a « fait une percée sur Bweremana, au Nord-Kivu, et Minova, au Sud-Kivu », mardi. Avec le voisin rwandais, « l’option de la guerre est une option qui est envisagée », et « nous y sommes déjà d’ailleurs », déclare sur France 24 Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias de la RD Congo.
L’armée congolaise a reconnu mardi 21 janvier « une percée » du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RD Congo). En effet, le groupe armé qui combat le gouvernement de Kinshasa dans la région, avec le soutien du Rwanda et son armée, s’est emparé de Minova, nœud commercial ravitaillant Goma.
Invité sur le plateau de France 24, Patrick Muyaya, considère que « l’option de la guerre [avec le Rwanda] est une option qui est envisagée. Nous y sommes déjà d’ailleurs ».
Pour autant, « ni le peuple rwandais, ni le peuple congolais ne méritent la guerre », estime le ministre de la Communication et des Médias de la République démocratique du Congo.
« Si le peuple rwandais devait avoir droit à la parole, je ne suis pas sûr qu’il [le président rwandais Paul Kagame] serait encore à la tête de ce pays » (le Rwanda), poursuit Patrick Muyaya.
Le président rwandais, lui aussi, a remis en cause la légitimité de son homologue, Félix Tshisekedi, en affirmant qu’il n’a « jamais été élu ». « Je sais reconnaître les leaders quand je les vois, je sais aussi reconnaître les idiots », avait ajouté Paul Kagamé devant des diplomates étrangers.
Ces propos sont « illustratifs » d’un état d’esprit « pleinement dans la bassesse », et du « caractère un peu mégalo » de Paul Kagamé, commente Patrick Muyaya.
« Les terroristes du M23 n’existent pas »
Mi-décembre, une réunion entre dirigeants rwandais et congolais était pourtant prévue, à Luanda, avant que l’Angola – pays médiateur – annonce son annulation sur fond de désaccords entre Kigali et Kinshasa.
L’objectif du sommet était de mettre fin aux violences endémiques qui sévissent dans le le Nord-Kivu. Frontalière du Rwanda, cette province congolaise a été déstabilisée par la résurgence du M23, fin 2021.
« Les terroristes du M23 n’existent pas », tranche Patrick Muyaya : « c’est le Rwanda qui agit à travers ce groupe ».
Selon les autorités congolaises, plusieurs milliers de soldats rwandais sont actuellement déployés sur le territoire de la RD Congo.