»La Guinée est une maison commune. Briser ses enfants, c’est fracturer ses fondations. »
En ces temps de trouble et d’incertitude, alors que notre nation ploie sous le poids des incertitudes politiques et sociales, il est de notre devoir sacré de tourner une pensée profonde et sincère vers nos camarades politiques injustement retenus, parmi lesquels le Docteur Ibrahima Kassory Fofana et ses compagnons de lutte.
Nous ne saurions également passer sous silence les autres captifs de notre temps : acteurs de la société civile, leaders d’opinion et figures engagées, tous emportés par les vagues d’une répression qui refuse d’écouter les cris de souffrance de nos compatriotes. Ces hommes et ces femmes, aujourd’hui privés de leur liberté, incarnent pourtant des voix dont la Guinée a besoin pour dessiner son avenir.
Il n’y a pas de paix véritable quand la contradiction est muselée. Il n’y a pas de réconciliation quand la parole libre est étouffée. Il n’y a pas de justice quand l’arbitraire se substitue à la règle de droit. La prison ne saurait être l’argument politique, encore moins la réponse au désarroi d’un peuple qui aspire à la dignité et à l’espérance.
À nos frères captifs, nous envoyons la chaleur de notre solidarité, la force de notre soutien et la conviction que nul pouvoir, aussi éphémère soit-il, ne saurait confisquer éternellement la vérité. L’histoire, comme un juge implacable, réhabilite toujours ceux qui portent la cause de la liberté et de la justice.
À ceux qui détiennent aujourd’hui les rênes de la transition, nous rappelons que gouverner, ce n’est point opprimer mais élever ; ce n’est point réduire au silence mais créer les conditions d’un dialogue franc et fécond.
La Guinée est une maison commune. Briser ses enfants, c’est fracturer ses fondations. Or nous avons le devoir de transmettre aux générations futures non pas un champ de ruines, mais un pays rassemblé et réconcilié.
Ainsi, nous élevons cette tribune comme une prière et une exigence : que la liberté soit rendue à tous les captifs, que la voix du peuple soit entendue, et que la raison d’État ne s’érige plus en arme contre ses propres citoyens. Car un pouvoir qui craint la liberté est déjà prisonnier de sa propre fragilité.
Vive la libération des otages
Vive la république.
