La Guinée face au fléau de la corruption : Un appel à une justice véritable et une gouvernance responsable
En Guinée, la corruption et le détournement de fonds publics ne se dissimulent plus dans l’ombre. Ils s’exposent sans retenue, alimentant une impunité qui mine les fondements mêmes de notre nation.
Alors que le peuple aspire à une gouvernance responsable et à une justice équitable, la question de l’efficacité de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) est sur toutes les lèvres. Cette institution, créée pour incarner l’espoir d’un changement radical, semble aujourd’hui enfermée dans des limites qui l’empêchent d’être le bouclier dont la Guinée a désespérément besoin.
La mise en place de la CRIEF avait suscité de grandes attentes. Pour la première fois, les citoyens guinéens espéraient voir une véritable lutte contre les crimes économiques et financiers. Pourtant, des doutes subsistent sur son indépendance et sa capacité à opérer librement, sans interférence politique ou pression extérieure. Ces doutes, combinés à une administration encore largement défaillante, compromettent la mission de cette cour et, par extension, l’avenir de la Guinée.
Comme l’a un jour déclaré Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce que ce soit fait. » Il est temps pour la Guinée de briser les chaînes de l’impunité et de se tourner résolument vers des réformes audacieuses.
Pour briser ce cycle vicieux de corruption et d’impunité, trois mesures essentielles doivent être adoptées :
1. Une société civile engagée et vigilante
La participation active des citoyens et de la société civile est indispensable pour identifier les biens acquis de manière illicite par certains responsables publics. Cependant, cette démarche doit être menée avec responsabilité. Il est essentiel de distinguer les auteurs des délits de leurs familles, car s’en prendre aux épouses et enfants de ces individus serait non seulement irresponsable, mais profondément injuste. La justice doit viser les coupables, et non les innocents, afin de préserver l’équité et de ne pas alimenter de nouvelles frustrations sociales.
En paraphrasant Martin Luther King Jr., « L’injustice, où qu’elle se produise, est une menace pour la justice partout ailleurs. » Une société civile engagée est le premier rempart contre l’injustice.
2. Une indépendance totale de la CRIEF
La réussite de la lutte contre la délinquance économique repose sur l’autonomie absolue de la CRIEF. Cette institution ne peut remplir son rôle régalien si elle demeure soumise à des influences politiques ou économiques. Une réforme audacieuse s’impose pour garantir que la CRIEF puisse agir en toute impartialité, libre de toute pression.
Comme Montesquieu l’a si bien dit : « Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée des autres pouvoirs. » Cette indépendance est une condition sine qua non pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.
3. La digitalisation de l’administration publique
Dans un monde en constante évolution technologique, la digitalisation de l’administration est une nécessité absolue. Elle permettrait d’instaurer une traçabilité des flux financiers, de réduire les opportunités de détournement et de renforcer la transparence dans la gestion des biens publics. Sans cet outil essentiel, il est illusoire de penser qu’une lutte efficace contre la corruption est possible.
En écho aux paroles de Kofi Annan : « La corruption est une maladie insidieuse qui sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l’instabilité gouvernementale. » La transformation numérique est l’un des meilleurs remèdes contre ce fléau.
Un moment décisif pour la Guinée
La Guinée se trouve à un tournant décisif de son histoire. Les défis sont immenses, mais ils ne sont pas insurmontables. Une justice indépendante, une société civile mobilisée et des réformes audacieuses peuvent ouvrir la voie à un avenir où l’intégrité et la responsabilité remplaceront l’impunité.
Cependant, ce combat ne peut être porté uniquement par les institutions. Il exige l’implication de chaque citoyen, un engagement collectif pour bâtir une nation plus juste, plus équitable et tournée vers le progrès.
« Le courage est contagieux. Quand un homme courageux se lève, l’épine dorsale des autres se raidit. » Ces mots de Billy Graham rappellent que la lutte contre la corruption est une bataille collective.
Le CNRD, à sa tête le Général Mamadi Doumbouya, a fait preuve d’un courage inébranlable le 5 septembre 2021, inscrivant son acte dans l’histoire. Il ne saurait fléchir dans sa lutte acharnée contre la corruption endémique qui ronge les fondements de notre administration publique. Que sa détermination demeure une lumière pour guider notre nation vers un avenir plus juste et intègre.
La Guinée peut et doit devenir un exemple de résilience et de renouveau. Mais pour cela, il faut une volonté politique forte, une justice réellement indépendante et un peuple prêt à revendiquer, ensemble, un avenir meilleur.
A bon entendeur salut ! D’ici-là, merci de contribuer au débat.
Note de l’auteur : Acceptons la pluralité d’idées. Pas d’injures, et rien que d’arguments.
Elhadj Aziz Bah
Caroline Du Nord USA