Contre La sansure

LA VERSION DE L’OCAD DANS L’AFFAIRE DES 54 CARTONS DE TRAMADOL.

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Dans cette affaire d’enlèvement de 54 cartons de produits prohibés placés sous scellés à l’OCAD, malheureusement c’est le Tribunal de Première Instance de Kaloum qui a été dessaisi par le Haut Commandant de la Gendarmerie et non les Services Spéciaux. Nous avons honte dans ce dossier, c’est pourquoi, nous sommes restés tout ce temps sans dire un mot sur cette affaire à la presse, quand on sait que dans un État de droit, toutes les règles de procédures sont prévues.

Et il est impensable de réaliser une descente de ce genre dans un service public comme l’OCAD qui travaille dans le strict respect des dispositions du code pénal et du code de procédure pénal depuis tout le temps. Il n’aurait jamais été souhaitable qu’un tel fait soit enregistré en ce temps très sensible où le peuple de Guinée est entièrement engagé derrière le CNRD, dans ses actions salvatrices entreprises depuis le 05 septembre 2021 sous le leadership du Président de la République, Chef de l’Etat le Colonel Mamady DOUMBOUYA.

Le moment n’est pas aux rivalités inutiles entre les différents services publics, car, son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Commandant en Chef des Forces Armées Guinéennes, le Colonel Mamady DOUMBOUYA a toujours prôné la cohésion et la synergie d’action entre les services en vue de l’atteinte des objectifs assignés.

Mais, vu la multiplication des déclarations du communiquant du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, largement relayées par les médias et qui sont de nature à porter atteinte à l’honneur et à la réputation des services spéciaux, nous avons estimé qu’il y a lieu de briser le silence en vue d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur cette affaire de 54 cartons de produits enlevés à l’OCAD dans la nuit du 27 au 28 décembre 2021 entre 2 heures et 4 heures du matin par son service. ​

En effet, le 22 décembre 2021, par la lettre numéro 732/PR/TPI/K, Monsieur Alpha Sény CAMARA, Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kaloum, au moment des faits, avait instruit la Direction de l’OCAD de recevoir de la Direction Générale des Douanes, 54 cartons de produits prohibés saisis par celle-ci, et qui font l’objet de procédure. Le 23 Décembre 2021 à 14 heures, conformément à cette lettre, une mission des services de la Douane a mis à la disposition de l’OCAD, le scellé de 54 cartons de produits prohibés déclarés comme étant du TRAMADOL, suivant PV numéro 136/OCAD/2021 de la même date. Ces 54 cartons de produits prohibés (TRAMADOL), objet de scellé donc, ont été stockés dans un local sécurisé en attendant la suite des instructions de Monsieur le Procureur de la République.

Mais, contre toute attente, dans la nuit du 27 au 28 décembre 2021, aux environs de 02 heures, une mission conduite par Monsieur le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, à bord de cinq (05) pick-up, remplis d’hommes armés, a fait irruption dans la cour de l’OCAD où elle a demandé aux hommes de garde la position du chef de service qui dormait chez lui à la Cimenterie. Il a appelé celui-ci au téléphone pour lui demander la position des cartons de TRAMADOL. Celui-ci lui a répondu que ces cartons sont dans un local du service dont il détient la clef. Il a aussitôt ordonné à celui-ci qui est Lieutenant-Colonel de Gendarmerie de la même promotion que lui, de le rejoindre immédiatement à l’OCAD. A son arrivée, il a été reçu par les missionnaires, mais sans le Haut Commandant qui avait quitté il y a quelques instants.

C’est ainsi que le Lieutenant-Colonel de Gendarmerie, assumant l’intérim de Directeur de l’OCAD, a ouvert la porte du local qui contenait les 54 cartons qui ont été comptés et mis à la disposition de la mission, sur la base d’une mention faite dans le registre du poste de police. Elle a quitté les lieux dès aux environs de 04 heures du matin. Au regard des faits et sous le contrôle des juristes, cet acte posé par le Haut Commandement de la Gendarmerie suscite beaucoup d’interrogations à savoir notamment :

– Sur le plan normatif, dans le cadre du respect de la procédure judiciaire en la matière, ainsi dans le cadre des règles administratives ;

– Le fait pour le Communiquant du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale d’invoquer l’argument qu’une infraction était en voie de se commettre à l’OCAD, nécessite alors de sa part d’en apporter les preuves ou tout au moins de décliner les actes préparatoires d’une supposée tentative de réintroduction des produits incriminés sur le marché. Dans ces conditions pourquoi la mission n’a-t-elle pas procédé à des interpellations à l’OCAD pour des faits de flagrant délit ?

– Pourquoi, le communiquant emploi le terme de « découverte de produits prohibés » dans un service régalien de l’Etat ? En quelle qualité peut-on poser un tel acte en cet endroit où des produits prohibés plus sensibles et plus couteux que le TRAMADOL y sont gardés pour le compte des différents parquets en attendant la fin des procédures judiciaires pour leur incinération.

Par ailleurs, nous tenons à informer l’opinion que le TRAMADOL est un calmant, un puissant analgésique, vendu en pharmacie, mais dont l’importation obéit à un contrôle strict de la Direction Nationale de la Pharmacie au Ministère de la Santé. C’est un dérivé opioïde (provenant des sous-produits de l’opium, tout comme la Morphine et l’héroïne). Il est prescrit exclusivement par les médecins. Mais, il est dévié de son usage par les consommateurs de drogue à cause de son effet psycho actif lorsqu’il est consommé à forte dose.

C’est pourquoi, il fait l’objet de convoitise par les trafiquants de drogue. Il faut signaler qu’au marché noir, un carton de TRAMADOL se vendrait entre 30 et 35 millions de Francs Guinéens. Ce qui avoisinerait autour de 2 milliards de Francs Guinéens le prix des 54 cartons de TRAMADOL. Pour autant, des produits prohibés (cocaïne) dont la valeur est mille fois supérieure à un tel montant ont été tout le temps gardé à l’OCAD depuis plus de 10 ans sans jamais prendre autres destinations avant leur incinération par le Comité Interministériel de lutte contre la Drogue.

De toutes les façons, ce n’est pas l’OCAD que le Haut Commandant a dessaisi, mais c’est bien le parquet de Kaloum qui a été dessaisi lorsqu’on veut parler de droit. Mais ce qui sonne mal à l’oreille, même si ces cartons de TRAMADOL étaient dans un magasin à Madina, pour raisons de procédure légale, le Haut Commandant ne peut pas être sur une scène de découverte car depuis sa nomination, il a perdu sa qualité d’OPJ si on veut parler de droit dans un État de droit, à plus forte raison lui-même devant la mission dans un service public qui relève de son ami intime de toujours et de tout le temps le Colonel Moussa Tiégboro CAMARA.

Je suis désolé que le communicant du Haut Commandant parle de découverte des produits sous scellé dans un service public. Pour nous, ce genre d’agissements surprenant et incompréhensif ne peut pas se faire à cause tout simplement des cartons de TRAMADOL qui sont scellés, alors que si nous voudrions de la drogue, on allait vraiment vendre à peu près les 200 kilos de cocaïne que nous détenons sous scellés des parquets quand on sait qu’un kilo de cocaïne coûte 52.000 Euros. D’ailleurs, l’OCAD regorge de personnels policiers et gendarmes qui travaillent ensemble des années durant et les résultats atteints ne sont plus à démontrer.

Nous, nous sommes un service public, et à ce titre, nous tendons la main à tous les services publics conformément aux recommandations du Président de la République Colonel Mamady DOUMBOUYA d’aller dans le sens de la mutualisation des forces dans un élan de synergie d’action pour atteindre des objectifs d’intérêt général. La mission continue surtout que le Président Mamady DOUMBOUYA vient de nous doter des moyens, pour faire face aux fléaux de la drogue et du crime organisé partout où la sécurité du pays serait menacée en la matière et nous sommes dans cet esprit d’accompagnement. Le temps ne s’y prête pas aux guéguerres inutiles….

Je vous remercie …

La cellule de communication des Services Spéciaux

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