La vie après le pouvoir, l’ambassadeur Mamadi Sinkoun Kaba se confie…
Il n’est plus Directeur du Protocole d’Etat depuis le coup d’Etat qui a renversé son patron, le Pr Alpha Condé il y a bientôt deux ans. Il devait à cet effet, en toute logique, être plus libre et moins mobile. Mais c’est tout le contraire avec Mamadi Sinkoun Kaba.
Depuis le Sénégal où il vit, pays qu’il considère d’ailleurs comme étant sa deuxième patrie, pour y être né et y avoir passé une bonne partie de son enfance, il est difficile de passer une journée tranquille avec Dimama comme l’appellent affectueusement ses vieilles connaissances.
Toujours au téléphone pour des consultations ou facilitations grâce à son expérience et à l’immense carnet d’adresses qu’il s’est taillé le temps passé à la présidence au service d’Alpha Condé.
Au bout de ces nombreux et interminables coups de fils à travers le monde, des hommes d’affaires et des chefs d’États de la sous-région et d’ailleurs sur le continent. (On se réserve de citer des noms).
Quand on est assis à ses côtés, on ne peut pas ne pas capter des bribes de conversations avec les quelques chefs d’États qui lui vouent une très grande sympathie.
Il est aussi difficile de rester des jours avec lui à Dakar, tellement qu’il voyage.
«Je voyage dans les mêmes conditions en classe business comme à l’époque où j’étais protocole. Je loge dans les hôtels de même standing qu’avant», a confié l’ambassadeur Sinkoun autour d’un petit déjeuner dans l’un des plus grands restaurants de la capitale sénégalaise.
Quand on lui a demandé comment il fait pour se procurer ces moyens qui lui permettent de bouger beaucoup et de se loger dans les meilleurs hôtels, Mamady Sinkoun répond avec un sourire visible au coin des lèvres que c’est grâce aux relations qu’il s’est faites dans l’exercice de ses fonctions.
«Sauf quelques rares fois, je dis bien quelques rares fois, j’achète les billets quand c’est des déplacements d’ordre privé »,a-t-il précisé.
Pendant 48h passées avec l’ancien Directeur du protocole d’Etat, il a évité de ressasser le passé lié au coup d’Etat.
Rien non plus sur la situation actuelle en Guinée dont il est déconnecté dit-il à cause de ses nombreuses charges du moment.
Cependant, il ne cesse de réaffirmer sa loyauté et sa reconnaissance à son ancien patron chaque fois qu’il raccroche au téléphone un interlocuteur de la classe des chefs d’Etats et de grands hommes d’affaires.
Sinkoun ne cache pas son inquiétude pour ses anciens collaborateurs à qui il témoigne constamment sa solidarité pour «l’épreuve difficile que ces derniers sont en train de traverser».
Au terme des échanges avec l’ambassadeur Sinkoun Kaba, il ressort que sa préoccupation est ailleurs que de continuer à commenter une actualité Guinéenne insipide avec des politiques et dirigeants abonnées aux niaises plaisanteries.
La vie après le pouvoir, selon Sinkoun, c’est vivre normalement, vivre avec la famille, être serviable et faire ses affaires sans contraintes ni intrigues propres aux palais.
De retour de Dakar
Mognouma Cissé