L’adresse à la Nation du Colonel putschiste Mamadi Doumbouya ou les paroles en l’air d’un usurpateur
Dans son adresse à la Nation, l’apprenti dictateur bunkérisé au Palais Mohamed V, le Colonel Mamadi Doumbouya, a maquillé sa gestion d’amateur. Il a passé sous silence la confiscation des libertés publiques, la corruption, les détournements, l’enrichissement illicite et écœurant qui gangrènent sa gouvernance. Décryptons son discours.
En effet, dans l’adresse à la Nation du putschiste aux mains souillées de sang, certains points ont focalisé les attentions.
Dans le point 4 de son discours, il déclare : « … Je réitère solennellement mon attachement indéfectible à la promotion du vivre-ensemble, du dialogue et de la paix… »
Quel mensonge ! Depuis le 5 septembre, quelle promotion sérieuse du vivre-ensemble, du dialogue et de la paix a-t-il faite concrètement ? Tout son souci est comment se maintenir au pouvoir par la ruse.
Dans le point 5, il affirme : «…Nos succès et nos satisfactions durant l’année écoulée suffisent à nous motiver pour en faire davantage et espérer mieux durant les douze prochains mois… » Il renchérit au point 6 en affirmant : «…Nous nous sommes améliorés en 2023… »
Mon œil ! Le putschiste parle de quel succès ? Il parle de quelle satisfaction ? Il parle de quelle amélioration en 2023 ?
Le peuple de Guinée est loin d’être dupe. S’il y a eu succès, satisfaction ou amélioration dans un domaine de la vie de la Nation au cours de l’année écoulée, le peuple de Guinée n’en a pas du tout profité. Aujourd’hui, des pères et mères de familles ont du mal à joindre les deux bouts. Peu parmi eux parviennent à assurer un plat à leurs enfants.
Dans le point 7, il brandit : « Des avancées considérables ont été réalisées dans notre processus de rétablissement du vivre-ensemble. A titre d’exemples, les concertations initiées au lendemain de la prise de responsabilité par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) en passant par les journées de pardon-vérité, le cadre de dialogue Inclusif Inter-Guinéen et tout récemment la chaîne de solidarité mise en place spontanément pour venir en aide aux victimes de l’incendie du dépôt des hydrocarbures survenu à Kaloum sont une parfaite illustration du progrès accompli. »
Ces concertations dont il parle fièrement, ont servi à quoi ? Quels ont été les résultats de ces mises en scène, à part distraire l’opinion ? Ces journées de pardon-vérité organisées ont changé quoi dans la vie des guinéens ? Le cadre de dialogue Inclusif Inter-Guinéen a-t-il atteint les résultats escomptés ?
Les autorités guinéennes n’ont fait que gaspiller l’argent public.
Dans le point 16, il affirme aussi que : « Le passage de notre pays de la catégorie de pays à revenu national faible au statut de pays à revenu national intermédiaire est l’une des preuves concrètes du résultat des réformes engagées. »
Pendant ce temps, le panier de la ménagère souffre énormément du fait de la hausse des prix sur le marché.
Dans le point 17, il affirme : « Dans le domaine des infrastructures, nous avons entamé un vaste projet de construction et de reconstruction des voiries urbaines dans le Grand Conakry et à l’intérieur du pays. » Il renchérit au point 18, en affirmant que : « D’autres projets plus importants seront finalisés au cours des prochains mois à Conakry et à l’intérieur du pays à savoir les échangeurs du km 36 et de Bambéto, le pont unique à péage de Tanéné, la route Kankan-Mandiana, les voiries urbaines à Conakry et de l’intérieur du pays. »
Mais, honnêtement, à part les projets initiés par l’ancien régime, quels sont véritablement les projets de ces incapables à la tête de la Guinée ?
Dans le point 23, le Colonel Mamadi affirme : « …Le mandat des conseils communaux étant arrivé à terme, dès le premier trimestre de l’année 2024, des délégations spéciales seront mises en place sur toute l’étendue du territoire national, pour poursuivre les efforts considérables de retour à l’ordre constitutionnel, par l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes de la base au sommet en respectant les dix (10) points du Chronogramme de la Transition. » Il renchérit au point 24, en disant : « Au cours de la nouvelle année, sera soumise au référendum une nouvelle Constitution qui nous ressemble et qui nous rassemble. Une Constitution approuvée par le peuple et qui n’est pas du copier-coller, mais une Constitution qui s’inspire du passé pour bâtir ensemble notre avenir. »
Pourquoi parler de la mise en place des délégations spéciales au moment où toute l’énergie du pouvoir devrait être consacrée à l’organisation des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel ? Pourquoi dans son discours, le Colonel n’a parlé que d’une seule élection, le référendum ? Tout cela montre que le CNRD n’a point l’intention d’organiser les élections en 2024.
Les forces vives de la Nation doivent, dès maintenant, exiger l’organisation de deux élections : le referendum et la présidentielle. Le pouvoir légitime qui viendra s’occupera de l’organisation du reste des élections. Cela éviterait d’ouvrir un boulevard qui permettra à ces usurpateurs de se maintenir au pouvoir et d’aller au-delà de l’année 2024.