Contre La sansure

« L’affaire d’Air Guinée va être discutée, mais devant un tribunal impartial » (Kalémodou Yansané)

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À l’assemblée générale de l’UFDG, Kalémodou Yansané, un des vice-présidents, a soutenu que ‘’l’affaire d’Air Guinée va être discutée, mais devant un tribunal impartial. Ce n’est pas devant un tribunal qui dit qu’il a détourné 5 millions alors que ce dossier-là personne n’a encore interrogé Dalein’’.  

De retour d’une mission conduite par Cellou Dalein Diallo aux États-Unis, et au lendemain de la conférence de presse organisée par la CRIEF pour faire le point sur les différents dossiers, le parti de Cellou Dalein Diallo « a jugé nécessaire, selon un cadre du parti, de revenir sur cette affaire d’Air Guinée. Nous sommes obligés de le faire parce que ceux qui gèrent le dossier, la CRIEF, ont dit des mensonges… un avocat a même qualifié le Procureur spécial de menteur. Malgré les Avis juridiques des conseillers du Président Cellou, il nous fallait faire une mise au point par le vice-président Kalémodou« .
Suite aux commentaires du procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, Kalémodou Yansané a déclaré à l’AG : « on avait décidé de ne plus parler de Air Guinée. Mais, nous ne pouvons pas ne pas parler de Air Guinée parce que le président Alpha Condé disait que chez le guinéen, plus le mensonge est gros, plus on croit. Le mensonge est devenu gros, même très gros. Donc, on est obligé de sortir quelques éléments. Aujourd’hui, je vais vous démontrer combien de fois, on est dans une cabale contre le président Cellou. Air Guinée est un bien de l’État guinéen. Il est dans le portefeuille de l’État. Le portefeuille de l’État n’est pas géré par le Ministre des transports. Il est géré par le Ministère des Finances, sous la direction du conseil des ministres, du premier ministre et du chef de l’État.
« Je vais vous lire le document que le ministre des finances a signé et remis à Elhadj Mamadou Sylla en exemplaire unique pour dire que gouvernement guinéen fait main levée sur Air Guinée : certificat de main levée : A compter du 13 août 2002, il est donné au groupe Futurelec Holding, la main levée sur le Boeing 732, le Dash 7 et les pièces de rechange (*), objet de la convention en date du 18 juillet 2002, relative à la concession des équipements et des installations de l’ancienne société anonyme à participation publique dénommée nouvelle Air Guinée dissoute par décret 2002 SGG, du 12 juillet 2002. Ça veut dire quoi ? Depuis 2002, le président Lansana Conté a pris un décret, il a dissout la société. Il a donné l’instruction a qui de droit, au ministre des finances, une convention a été négociée, a été signée et le ministre a fait un papier de main levée. Ce n’était pas Cellou qui a signé. Cheick aussi qui a signé, il a signé suivant un décret que je viens de vous lire.
Ensuite, le vice-président souligne que : « le 2ème document est aussi éloquent. Le même ministre qui gère le patrimoine de l’État a écrit au directeur de Futurelec, l’honorable Elhadj Mamadou Sylla aujourd’hui pour lui dire quoi ? En résumé, il lui demande de payer 732 000 dollars à l’aviation civile du Ghana, 285 000 dollars à l’aviation civile du Nigéria. Les dettes que l’État guinéen avait contractées au titre des droits d’atterrissage de Air Guinée dans ces pays. Le ministre des finances a demandé à Elhadj Mamadou Sylla, société privée de payer ces montants en lieu et place de l’État guinéen (…) en attendant de discuter avec vous les modalités de remboursement par l’État, je vous serai gré des dispositions diligentes que vous voudriez bien prendre pour les paiements impliqués. C’est très clair. Le 1er document, c’est le ministre des finances qui dit qu’à partir d’aujourd’hui, sur instruction du chef de l’État, sur la base du conseil des ministres, l’avion Air Guinée qui est dans le patrimoine de l’État, nous lui cédons à la société Futurelec Holding, c’est très clair. Le 2ème document, il s’adresse à Futurelec. La Guinée doit au Nigéria, la Guinée doit au Ghana, des montants que nous ne pouvons pas payer. Nous vous demandons de payer ces montants au Nigéria et au Ghana. Le document est là. Ça, c’est fait en 2003. L’avion a été cédé en 2002. C’est pour vous dire que le président Cellou n’a été concerné que parce que techniquement, c’est lui qui gère l’avion ».

Le Boeing 737, en réparation, que l’État a vendu à Mamadou Sylla.

Poursuivant, Kalémodou Yansané indique «c’est le directeur de l’unité de privatisation Monsieur Camara qui écrit au ministre des Finances pour lui faire le compte rendu de la procédure de liquidation. A la fin de son compte rendu, il lui dit que parce que chaque pays est traversé par un avion, a le droit de recevoir ce qu’on appelle les royalties (…). Puisque Air Guinée recevait des royalties de la part de Air France, Air Guinée n’existe plus, le directeur de l’unité de privatisation a demandé au ministre des Finances de bien vouloir s’approcher de son homologue des travaux publics et des transports pour qu’une entité soit désignée pour recevoir ces royalties afin de les reverser plus tard à l’État, aux finances ».

Le mensonge est très gros. Il est trop gros ».

Kalémodou Yansané précise que : « c’est à ce titre, pour autoriser les droits de trafic que le président Cellou, en tant que ministre en charge des droits de trafic qu’il a signé la convention. Il n’a pas géré l’avion, il n’a pas géré la privatisation, il n’a pas fait l’inventaire, il n’a pas fixé le prix de l’avion, il n’a pas participé à la négociation. Il faut que ce soit clair pour tout le monde. On dit qu’il (Cellou Dalein Diallo) est convoqué, qu’il a détourné 5 millions de dollars. L’avion est vendu à 5 millions de dollars. Lui a pris tous les 5 millions de dollars. Le mensonge est très gros. Il est trop gros« .
De l’avis d’un analyste politique, « si cette sortie de Kalémodou était nécessaire, il faudrait que l’UFDG se limite aux avis juridiques des conseillers de Cellou Dalein Diallo, qui perturbent la CRIEF. Le procureur Aly Touré fait du spectacle, mais ces avis juridiques viennent déranger son scénario. À la CENTIF, ils ont fait un mauvais travail d’investigation et la CRIEF, sans vérifier, a voulu utiliser les rapports pour poursuivre des gens. Maintenant, il appartient à Cellou et aux autres de voir dans quelles mesures ils vont obtenir réparations pour avoir été accusés injustement et diffamés. Il faut que des gens (CENTIF et CRIEF) payent pour ces fautes lourdes, pour que ca ne se répète plus« .

 

Mamadou S Fadi DIALLO

(*) In. https://guinafnews.org/air-guinee-mamadou-sylla-annonce-a-la-crief-pour-le-20-juillet/

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