L’AFRIQUE RENCONTRE LA CORÉE LORS D’UN SOMMET COMMERCIAL HISTORIQUE À PARIS (*)
Les principaux décideurs politiques et chefs d’entreprise d’Afrique et de la République de Corée se sont réunis mardi à Paris pour discuter de l’intégration régionale, de la productivité industrielle et des moyens de promouvoir la croissance économique et la coopération.
Plus de 150 dirigeants ont participé au Sommet des affaires Afrique-Corée. Parmi les intervenants à cet événement figuraient Wamkele Mene, secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de l’Union africaine (UA), Jang Sung-min, envoyé spécial et secrétaire principal du président pour la stratégie future de la République de Corée, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou, ministre des Finances de l’Union des Comores, Sim Tshabalala, PDG de la Standard Bank et Yu Jeong-joon, vice-président du groupe SK.
Le Sommet des affaires Afrique-Corée a été organisé à l’hôtel The Peninsula Paris par la Fondation Corée-Afrique et la Chambre de commerce et d’industrie de Corée (KCCI), avec le soutien du ministère des Affaires étrangères de la République de Corée. Le thème du sommet était « Le partenariat afro-coréen dans une ère de grande transformation. »
Le président de la Fondation Corée-Afrique, Lyeo Woon-ki, a rappelé que « ce sommet a été organisé pour jeter les bases du « Sommet Corée-Afrique 2024 » prévu pour l’année prochaine, et pour permettre aux entreprises coréennes d’explorer des stratégies d’entrée sur le marché africain et de mieux comprendre les mesures de coopération, en particulier compte tenu de la phase de mise en œuvre complète de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECA) ayant débuté en 2021. » Le gouvernement coréen prévoit d’accueillir le Sommet Corée-Afrique en 2024 sur son sol.
La ZLECA est la zone de libre-échange la plus étendue depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), tant en termes de couverture géographique que de nombre de pays participants. Cinquante-quatre des 55 pays de l’Union africaine (à l’exception de l’Érythrée) sont membres de cette organisation, représentant 1,3 milliard de personnes. Ce bloc économique bénéficie d’un PIB collectif de 3,4 billions de dollars.
Le sommet a comporté des présentations et des discussions approfondies sur des sujets tels que l’intégration économique, le commerce, l’industrialisation et les écarts de productivité, ainsi que les possibilités de collaboration avec les entreprises et les investisseurs coréens dans un éventail d’industries comme l’agriculture, l’exploitation minière, les énergies traditionnelles et renouvelables, la fabrication et la numérisation.
Plus de 150 participants ont assisté aux sessions dont Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLEC ; Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine ; Jang Sung-min, envoyé spécial et secrétaire principal du président pour la Stratégie future de la République de Corée ; Sim Tshabalala, co-directeur général du Standard Bank Group ; Ban Ki-moon, ancien secrétaire général de l’ONU ; Yu Jeong-joon, vice-président et chef des affaires gouvernementales et corporatives des États-Unis pour le groupe SK ; et Seo Sang-hyun, chercheur principal chez POSCO.
L’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré dans un message vidéo destiné à commémorer l’événement que « le Sommet des affaires Afrique-Corée est une excellente initiative », avant d’ajouter que « l’Afrique se trouve à un tournant critique et le continent entre dans une nouvelle phase d’intégration économique avancée. »
M. Ban a expliqué que « l’Afrique émerge rapidement en tant que plus grand marché porteur au monde » et que « sans l’Afrique, nous ne pouvons pas donner d’impulsion à la révolution verte ni nous attaquer aux problèmes mondiaux urgents comme la crise climatique. »
Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLEC, a prononcé un discours lors de la session du jour, déclarant que « les défis en Afrique représentaient également une opportunité pour les investisseurs. Hyundai pourrait construire des bases de production en Afrique, et Samsung pourrait développer les siennes ailleurs qu’en Afrique du Sud et en Égypte comme c’est le cas actuellement. »
Choi Kyong-lim, ancien représentant de la Corée pour le GTC de l’OMC, a déclaré que « géographiquement, la Corée est un très petit pays, mais notre volume d’échanges commerciaux figure au contraire parmi les plus importants au monde. Cependant, le volume des échanges entre l’Afrique et la Corée est inférieur à 2 % ». Il a ensuite encouragé les participants à « faire des efforts pour renforcer le partenariat économique entre l’Afrique et la Corée. »
En outre, M. Choi a mentionné le Sommet Corée-Afrique 2024 et exhorté l’Afrique à soutenir l’Exposition universelle 2030 à Busan, qui représenterait une opportunité commerciale importante pour l’Afrique.
Jang Sung-min, envoyé spécial et secrétaire principal du président pour la Stratégie future de la République de Corée, qui a représenté le président Yoon Suk-yeol lors de l’événement, a déclaré que « l’Afrique est en train de devenir le plus grand et le plus important centre de croissance sur la scène mondiale. Les efforts majeurs pour l’intégration régionale avec la ZLEC sont la porte d’entrée vers le potentiel illimité de l’Afrique. L’Afrique prospère et conclut des accords non seulement avec la communauté internationale mais aussi avec la Corée, créant ainsi des possibilités de nouveaux marchés pour les secteurs privés coréens grâce à un véritable partenariat mutuellement bénéfique. »
Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de l’UA, qui a participé à un panel sur l’industrie et le grand écart de productivité en Afrique, a déclaré que « l’augmentation de la croissance de la productivité est impérative pour atteindre une croissance inclusive et un développement durable en Afrique », mais aussi que « l’expérience de la Corée en matière de développement, qui consiste à surmonter l’écart de productivité en investissant dans le développement et l’utilisation du capital humain, est une leçon pour l’Afrique ; grâce au partenariat entre la Corée et l’Afrique, le continent deviendra un moteur essentiel de l’expansion économique mondiale. »
M. Yu, le vice-président pour la coopération internationale du groupe SK, le deuxième plus grand conglomérat de Corée, a annoncé se sentir « honoré de participer à ce sommet commercial, qui explorera de nouvelles opportunités de coopération entre le secteur privé coréen et les pays africains. » Il a ajouté que « compte tenu du potentiel commercial illimité du continent, il est crucial de renforcer les relations bilatérales et d’améliorer notre compréhension des nations africaines. »
« Ce sommet revêt une importance d’autant plus capitale qu’il dépasse le stade du simple forum d’affaires », a précisé Lyeo Woon-Ki, président de la Fondation Corée-Afrique, exprimant également son espoir que cela servirait d’opportunité significative pour façonner de nouvelles initiatives de coopération entre l’Afrique et la Corée.
SOURCE SK Group
(*) https://www.prnewswire.com/news-releases/lafrique-rencontre-la-coree-lors-dun-sommet-commercial-historique-a-paris-301928420.html