Contre La sansure

L’AVCB dénonce les disparitions et arrestations arbitraires en Guinée : « Plus jamais ça ! »

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Dans un communiqué poignant, l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) alerte sur la récurrence des atrocités en République de Guinée, rappelant les sombres périodes de 1959 à 1984. Les membres de l’association dénoncent les arrestations arbitraires, le silence complice des autorités et l’inaction de la jeunesse, appelant à un engagement collectif pour défendre les droits de tous les citoyens.

COMMUNIQUE SUR LES DISPARITIONS ET ARRESTATIONS EN REPUBLIQUE DE GUINEE

Ils s’appellent Foniké Mangue, Billo Bah, Mamadou Simaga, Marouane Camara et Aliou Bah.

Ils s’appelaient Fodéba Keita, Mamady Sagno, Diallo Telli, Tibou Tounkara, Dianwadou Barry

En 2024, nous sommes les témoins impuissants des mêmes atrocités que nos parents ont vécues entre 1959 et 1984.

Le mode opératoire n’a pas changé : des arrestations arbitraires, souvent tard dans la nuit ou aux frontières. Des citoyens embarqués de force dans des fourgonnettes, sans un mot d’adieu à leurs proches, sans la moindre chance de prendre le strict nécessaire. Ils disparaissent, emmenés vers des destinations inconnues ou jetés dans des gendarmeries. Et là, on leur reproche l’inimaginable: exister, penser, parler.

Insultes envers le chef de l’État, accusations absurdes de déstabilisation du pays Tout cela sans preuve, sans procès. Et après, c’est le silence total. Aucune information. Rien.

Pendant ce temps, leurs familles se consument d’angoisse. Et nous, peuple de Guinée, nous continuons de vivre comme si de rien n’était, habitués à l’injustice.

Nous pensions que ce chapitre sombre de notre histoire était clos. Mais nous avions tort. Ce cauchemar se répète, et nous le laissons faire. Jusqu’à quand allons-nous, Guinéens, tolérer que nos droits soient piétinés par ceux-là mêmes qui devraient les défendre ?

Et la jeunesse, où est-elle ?

Comment expliquer ce silence, cette apathie ? Vous, jeunes Guinéens, êtes la colonne vertébrale de cette nation, mais votre inaction laisse le champ libre à l’oppression. Votre inertie est une trahison envers ceux qui luttent, envers ceux qui disparaissent dans l’indifférence générale. Si ça continue comme cela, qui défendra vos droits demain ?

Notre slogan « Plus jamais ça » n’est pas un simple cri de ralliement. C’est un engagement. Et cet engagement nous interdit de détourner les yeux face à cette répétition insupportable. Se taire, c’est être complice!

À l’AVCB, nous refusons ce silence complice. Nous savons que tant que nos frères et surs, victimes de violences d’État, ne seront pas libérés, aucun de nous ne sera à labri.

Aujourd’hui, ce sont eux et leurs familles. Demain, ce sera toi, moi, nous tous!

Conakry, le 30 décembre 2024 

Collectif de la 3ème Génération de membres de l’AVCB Association des Victimes du Camp Boiro -A.V.C.B 

In. https://www.lejour.info/2024/12/30/lavcb-denonce-les-disparitions-et-arrestations-arbitraires-en-guinee-plus-jamais-ca/

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