« Le combat que nous menons, nous allons le continuer. Nous le menons pour l’ensemble du peuple de Guinée ».
Le procès des responsables du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla alias Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry de l’UFR, poursuivi des faits de participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices privés et publics, coups et blessures volontaires, s’est ouvert ce jeudi 8 juin 2023 au tribunal de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry.
A la barre, le coordinateur national du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a rejeté en bloc les accusations en ces termes : « Monsieur le juge, ce procès est un théâtre, une mise en scène totale. Je ne reconnais pas les faits (…) Dans la nuit du 29 au 30 juillet, aux environs de 2h du matin, j’étais à mon domicile, dans mon lit, j’ai eu la visite de 2 personnes encagoulées, en civil, armées jusqu’aux dents. Je suis cardiaque, ils m’ont arrêté manu militari. Ils ont frappé mes frères qui étaient là auprès de moi. Moi aussi, ils m’ont bien bastonné avant de me foutre dans leur véhicule, destination la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale’’.
Postes ministériels
Pour Oumar Sylla, ‘’ce n’est pas la prison qui nous fera reculer. Nous avons décidé de nous sacrifier pour la démocratie. Nous sommes en train d’accomplir cette mission. Personne n’est sans savoir la longue durée d’emprisonnement que j’ai fait sous le régime d’Alpha Condé. Pourtant, je suis bien portant jusqu’à présent. J’ai été violenté aussi le 5 juillet 2022 (…) Ces gens-là m’ont proposé des postes ministériels, je n’ai pas accepté. La justice est foulée au sol, le plus grand mal de ce pays, c’est la justice. Le ministre de la justice s’en fiche de la loi alors qu’il est juriste. On est prêt à aller en prison’’, a-t-il laissé entendre.
L’activiste et opposant contre le 3e mandat soutient mordicus que le FNDC ‘’n’a violé aucune loi. C’est plutôt ceux qui ont interdit les manifestations qui sont responsables (…) le combat que nous menons, nous allons le continuer. Nous ne le menons pas contre quelqu’un. Nous le menons pour le peuple de Guinée. Nous le menons pour l’ensemble du peuple de Guinée« .
Soulignant : « si je n’ai pas fui la Guinée au temps de M. Alpha Condé, ce n’est pas maintenant, face à une junte que je vais fuir. Je m’attendais à une convocation« , Foniké Manguè informe : « Maître Béa, entre vendredi et samedi, m’avait déjà donné l’information selon laquelle il est possible qu’une convocation me parvienne le lundi afin que je me présente au niveau de la DPJ. On attendait cette convocation quand on a été arrêtés de façon brutale, comme si nous étions des criminels alors que nous sommes des citoyens qui avons toujours lutté pour la démocratie en Guinée. Nous avons toujours lutté pour des valeurs« .
Poursuivant, il indique qu’il est ‘’inconcevable qu’on nous envoie des hommes en civil pour nous arrêter à 2h du matin. Je ne suis pas en conflit avec la loi. Si la justice avait des problèmes avec nous, ce n’est pas comme ça qu’elle aurait procédé. C’est pourquoi, je dis que ce procès est un théâtre. C’est ma position. Je suis devant vous aujourd’hui pour juger cette affaire après avoir fait combien de mois prison, près de dix mois (…) .
Oumou BARRY
source : visionguinee.info