Le gouvernement menace les forces vives guinéennes
Dans un communiqué publié, il y a quelques heures, par la Primature, il est indiqué que : « le chef du Gouvernement a voulu offrir à nouveau, l’opportunité aux acteurs absents du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen, d’échanger autour des questions essentielles pour notre pays. Aujourd’hui encore, le premier ministre réitère sa main tendue, et demande sincèrement à nos compatriotes qui hésitent, d’accepter devenir débattre autour de la table, de toutes les possibilités de nous mettre ensemble, en vue de préserver la paix, favoriser le développement, et consolider l’unité nationale« .
Refusant tout dialogue réellement inclusif pouvant favoriser la réalisation du chronogramme qu’il a proposé et signé avec la Cedeao, le gouvernement guinéen soutient qu' »entre guinéens, nous sommes capables de relever ce défi. Dans cet effort, le premier ministre, chef du Gouvernement, garant du dialogue social, réaffirme son engagement et celui du Gouvernement, à écouter toutes les entités sociopolitiques, et à examiner dans la mesure du possible, toutes les propositions allant dans le sens de l’intérêt de notre pays« .
Discours officiel
Pour un commentateur, « si ce gouvernement et le CNRD veulent vraiment des forces vives autour de la table, le Premier ministre aurait fait un discours officiel pour inviter les forces vives. Ils auraient envoyé une mission rencontrer Cellou Dalein comme ils l’avaient fait pour Sidya Touré. Ils auraient invité des représentants des forces vives au lendemain de la décision du sommet extraordinaire de la Cedeao le 18 février dernier à Abuja à les rencontrer pour ce dialogue. Tel qu’ils procèdent, on doit dire que le gouvernement menace les forces vives guinéennes de suspension, voire même de dissolution. Ce qui ne va pas marcher car l’UFDG et l’ANAD, l’UFR et le FNDC politique et le RPG AEC et ses alliés sont des forces au sein desquelles se reconnaissent la majorité du peuple de Guinée« .
Mais des analystes politiques estiment que « les forces vives commettent des erreurs en refusant d’aller aux invitations des autorités. C’est là-bas qu’elles doivent dire au gouvernement ce qu’il faut pour que les choses changent. C’est allant à ces invitations qu’elles vont démontrer leur disponibilité à dialoguer. C’est là-bas qu’elles vont expliquer la nécessité de tenir ce dialogue sous l’égide de la Cedeao avec les membres du G5-Guinée comme observateurs... Les manifestations c’est bon, mais ce n’est pas la solution avec les forces de répression que sont les militaires et paramilitaires que les autorités envoient sur le terrain« .