« Le pays va mal et il faut le dire vertement. Il n’ y a pas à cacher la poussière sous le tapis. » (B. Pepito)
C’est quoi ça, les braillards ? Pourquoi vous êtes si chauvins ? Pourquoi vous êtes nombrilistes ? Pourquoi vous avez la tête à l’envers dès qu’on dit tout ce que l’on voit de ses propres yeux en Guinée ? Vous êtes vraiment chiants !…
La semaine dernière Black M balance sa phrase : « La Guinée est un pays extrêmement pauvre de l’Afrique de l’Ouest. En 2023, nous n’avons même pas encore le franc CFA, on est encore en franc guinéen. C’est très pauvre. Mais très beau de fou. »
Et ça a suffi pour le descendre en flamme. Et depuis les braillards n’ont cessé de pousser une gueulante après Black M qui a eu l’outrecuidance de détonner en bramant ce propos plausible, apodictique sur les toits du monde.
Black M montre la lune, et voilà que les imbéciles regardent le doigt. Leur dogmatisme et leur étroitesse d’esprit exaspèrent.
Regardez la lune, bordel ! Regardez la Guinée ! Et vous voyez là, de vos yeux vu la Guinée, un pays extrêmement pauvre de l’Afrique de l’Ouest. La misère est le lot des Guinéens, dans leur majorité. La paupérisation des Guinéens est indéniable.
Dans la Guinée de Goby Condé alias Néron Condé, on a vu des claque faims s’introduire dans les maisons pour voler des marmites sur le feu. La Guinée de Brutus Doumbouya est isotrope. La misère est toujours là. La paupérisation des chômeurs et le décrochage scolaire des jeunes filles qui michetonnent pour se nourrir et nourrir leur parent restent d’actualité dans la Guinée-‐Conakry.
Les cocos qui se sont succédé au trône ont réussi le tour de force de dégoûter les études aux enfants. De par leur pantalonnade, l’on voit clairement que ces cocos ont promu chacun à leur tour la médiocrité à tous les niveaux de responsabilité dans le pays. Ils ont inculqué un enseignement à quatre sous aux élèves et étudiants tout en leur lançant ce message en sourdine :
« Voyez-vous ! vous n’avez pas besoin d’instruction, de se barder de diplômes à deux balles pour devenir président ou ministre ou gouverneur ou préfet ou fonctionnaire ou enseignant ou galonné de l’armée, de la gendarmerie, de la police, de la douane et s’enrichir… ».
C’est Sékou Touré. C’est général Lansana Conté. C’est le Pharaon du CNDD. C’est le bravache général Sékouba Konaté. C’est Néron Condé. C’est Brutus Doumbouya.
L’année dernière le taux d’échec avoisinait les 83% pour le certificat d’études primaires, 85% pour le brevet et 91% pour le baccalauréat en Guinée-‐Conakry.
A l’époque de la révolution, Sékou Touré avait imposé l’enseignement des langues nationales aux élèves guinéens ; et dans ses adresses à la nation il cancanait dans la langue du général De Gaule. Et encore pire, il avait fait étêter la crème de la société avant d’aller mourir aux Etats-Unis. Et la Guinée d’aujourd’hui n’en finit pas de payer les conséquences néfastes de cette révolution sékoutouréenne à tout point de vue.
L’on ne dira jamais assez que l’homme est la première ressource naturelle de tout pays. Il est au début, au milieu, et à la fin de tout développement.
On connaît quelle avait été la place de l’homme dans la Guinée de Sékou Touré qui était un misanthrope, qui ne souffrait pas les personnes ressources surtout ayant des lettres, les intellectuels. Pour ceux-‐ci c’était le gibet sur le pont Fidel Castro ou bien la diète noire ou le peloton d’exécution au camp Boiro à Cona‐crimes ou bien la tête sur le billot au camp Kindia.
Quelle a été la place de l’homme dans les régimes qui ont succédé la révolution sékoutouréenne ? Le régime de Lansana Conté a tué combien de personnes ? Le pouvoir de Moussa Dadis Camara alias Pharaon du CNDD a massacré en tout et pour tout combien de Guinéennes et de Guinéens ? Le régime de Néron Condé a fait passer le goût du pain à combien d’adolescents et de jeunes diplômés ?
L’on n’oubliera jamais le cas de ce jeune étudiant qui, à Cona‐crimes, en année de thèse en médecine, souffrant de maux de dents et tenant sa bouilloire pour rentrer dans les toilettes, situées à l’extérieur de la maisonnée, a été visé et descendu par un sniper de la gendarmerie nationale.
Et Dieu seul sait si le pays est en manque de médecins, de soignants. Brutus Doumbouya, après seulement deux à trois ans de règne, a fait canarder combien de jeunes guinéens par ses compères bérets rouges encagoulés, pour avoir tout simplement pousser une gueulante contre son projet de garder pour longtemps le pouvoir ?
Hé ! Il ne sert à rien de mettre la vérité socio-économique de la Guinée sous le boisseau. Les Guinéens n’en peuvent plus. Surtout les jeunes.
En 2021, la Guinée était deuxième pourvoyeur de demandeurs d’asile, derrière l’Afghanistan, en France. Aujourd’hui encore, ils fuient les persécutions, les violences policières, les viols dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police, le désœuvrement et la misère. C’est dans les rapports onusiens, de Human Right Watch, de Amnesty international. L’on n’invente rien. Et Black M ne dit pas plus que ce que vos propres yeux voient. Bien sûr qu’il est Guinéen jusqu’aux chromosomes. Et alors ? Un artiste ne doit pas dire ce qu’il a dit sur son pays natal ? Aaaaaaah ! Il se devait de faire comme Fodé Kouyaté, Mory Djely Deen Kouyaté et qui d’autres ?
Ecoutez ! La Guinée va mal et très mal. Et les artistes guinéens se doivent de dénoncer tous ces maux qui plombent le pays : les abus de pouvoir, les intimidations, les persécutions politiques, les violences policières, les massacres des manifestants, l’ethnocentrisme, le clanisme, la militarisation du pays, le sabotage de l’enseignement, la cherté de la vie, la misère de la populace, le chômage fulgurant des jeunes diplômés, devenus tous par la force des choses conducteurs de taxi moto dans le bled, les proxénètes qui exploitent de jeunes lorettes obligées de tapiner pour acheter un quignon de pain à leur famille.
Le pays va mal et il faut le dire vertement. Il n’ y a pas à cacher la poussière sous le tapis. Il n’y a pas de mal à dire que dans beaucoup de familles en Guinée, on mange une fois par jour encore que si l’on ne se fait pas voler sa marmite bouillante par des crève-la‐dalle. Dans ce pays de merde, beaucoup ne savent plus où donner de la tête face aux difficultés de la vie.
A l’adresse de la jeunesse, l’on dit clairement que le suicide n’est pas la solution. Il faut encore tenir le coût, continuer à faire preuve de résilience parce que l’on aura besoin de tous les jeunes pour lancer le développement de la Guinée de demain.
Depuis 1958, les Guinéens se démènent dans la mouise. Pour manger, se vêtir, et vivre en toute dignité, ils s’expatrient au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Mali, en Gambie. En dépit de ce biscornu apophtegme de Sékou Touré : ‘’Il n’y a pas de dignité sans liberté, nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage’’.
Encore que seules les populaces trimaient pendant la Révolution. Aucun dignitaire de la Révolution n’était pauvre. La pauvreté déshumanise. Elle esclavagise l’individu, fait de lui un « Ngnarimakh », un laquais, une vermine. Il n’y a pas de liberté dans la pauvreté. Cet apophtegme visait plutôt à endormir les populaces pendant que les dignitaires de la Révolution se la coulaient douce et s’en mettaient plein les poches. Sinon, on ne comprend pas : Mohamed Touré, le fils putatif de Sékou Touré, n’a jamais travaillé de sa vie. On ne lui connaît aucune activité lucrative. Et voilà que le FBI découvre qu’il palpe depuis belle lurette un revenu annuel de 200.000 dollars. Ça vient d’où cet argent ? Sékou Touré était iconoclaste. Et voici Mohamed Touré qui s’en ressent pour l’esclavage moderne au pays de l’Oncle Sam. Durant des années, lui et sa femme Denise Cros (fille Marcel Cros) faisaient travailler au pair une mineur dans leur domicile au Taxas.
S’il est vraiment le fils de son père, pourquoi s’être exilé au cœur de l’impérialisme américaine pour y mener une vie de pacha ? Sékou Touré traitait de tous les noms d’oiseaux les Peuls, qui avaient fui sa révolution et qui vivaient au Sénégal à la sueur de leur front. Relisez son discours sur les « navetanas » qui désertaient la Révolution pour aller exercer les métiers de bouchers, de vendeurs de charbons, de cultivateurs, de tabliers, de blanchisseurs au Sénégal.
La Guinée « C’est très pauvre. Mais très beau de fou. » C’est vrai. La Basse, Guinée, la Guinée Forestière, la Moyenne Guinée, et la Haute Guinée présentent de beaux paysages et divers. Néanmoins le pays reste un grand coupe-gorge que les bérets rouges, les pandores et les cognes sont incapables à éradiquer jusque aujourd’hui. Les forces de sécurité ont peur des bandits mais elles sont promptes à montrer les muscles devant des manifestants aux mains nues.
Dès votre débarquement à l’aéroport Gbessia, des bandits en tenue vous pistent jusque chez vous ; et la nuit venue vous brigandent et vous font la peau. Pas d’enquête de la police qui a d’autres chats à fouetter que de fouiner son nez dans l’assassinat d’un diaspo venu en vacance au bercail. Si un des parents de la victime est en fonds, alors celui-ci pourrait graisser la patte du commissaire ou du commandant de la brigade de gendarmerie du quartier pour qu’ils enclenchent les enquêtes. Ça lui coûtera la peau des fesses pour que cela lui fasse juste une belle jambe. Mais ces agents de la maltôte en tenue ne lèveront pas le petit doigt après avoir empoché le magot.
C’est vous dire le niveau de concussion dans cette Guinée-là ! Et pour se faire bonne conscience, ces agents de la maltôte de la Guinée- vous citeront crânement le proverbe camerounais : « La chèvre broute là où elle est attachée. »
Pour avoir son extrait de naissance, une pièce d’identité, un passeport, il faudrait verser des pots de vin à chaque étape. Sinon on vous intime de dégager !…Doncou ! Arrêtez de faire chier Black M.
L’autre affaire qui rend chèvre, c’est le parachutage de Elhadj Alseny Barry au poste de président de la coordination des fulbhés et haalipular, la semaine passée.
Dans tout le Fouta Djalon, l’on n’a pas eu de plus vertueux que Elhadj Alseny Barry pour cornaquer la coordination des fulbhés et haalipular ? Qui ne connaît pas en Guinée Elhadj Alseny Barry ?
C’est un homme de compromission. Pour prospérer, il enseigne de se mettre du côté du manche. Et cela transpire dans sa déclaration dès après sa prise de fonction : « J’ai rendu visite à mon ami, l’ancien Premier ministre Kassory Fofana à l’hôpital. A ma place, d’autres ne l’auraient pas fait. Moi, je suis allé le voir et les photos de la rencontre ont été publiées sur les réseaux sociaux. Mon combat, c’est pour unir tous les Guinéens pour que la paix règne dans notre pays. Sans paix, il n’y a pas de développement. »
C’est quelle tartuferie ça ? Lui est le bon samaritain. Tous les autres Elhadj au Fouta Djalon sont des croquemitaines et n’auraient jamais rendu visite à Kassory. Fi donc ! Attends ! Est-ce que Kassory s’est rendu une seule fois dans des familles que Néron Condé a endeuillées à Hamdallaye, Concasseur, Wanindra, Matoto, Cosa, Bambeto pour présenter des condoléances même par componction ? Est-ce qu’il s’est rendu aux cimetières de Bambeto pour demander pardon à tous ces jeunes massacrés ?
D’ailleurs Kassory a dit de vive voix ne pas être au courant de personnes tuées par des bérets rouges ou des cognes ou des pandores ou des bidasses lors de manifestations contre la dictature de Néron Condé.
Alors merde ! Du reste Elhadj Alseny Barry et Ibrahima Kassory Fofana, font partie de ceux qui ont couillonné le général Lansana Conté et largement profité de son régime.
Mbarring ! Il faut se hâter de débarquer Elhadj Tartuffe Barry de la présidence de la coordination. De sa propre bouche, il te met la puce à l’oreille : « J’ai pris la tête de la coordination, beaucoup ont peur, parce qu’ils savent qui je suis. Je voudrais les rassurer que la coordination des fulbhés et haali pular est apolitique. Ils diront que j’ai des enfants qui travaillent pour le gouvernement. J’ai deux fils qui ont bénéficié de décrets du colonel Mamadi Doumbouya. L’un est directeur adjoint des hydrocarbures, l’autre est conseiller du ministre des transports. »
Ce n’est pas dans l’étoffe de Elhadj Tartuffe Barry de cracher dans la soupe. Surtout que ses enfants et lui sont du côté du manche et tirent les marrons du feu. C’est de cette paix que Tartuffe Barry vous parle. Il est en deal avec Brutus Doumbouya à qui il a sûrement assuré de lui livrer le Fouta Djalon pieds et poings liés par le truchement de la coordination.
Le combat insidieux de Elhadj Tartuffe Barry, c’est d’affermir le pouvoir de Brutus Doumbouya dans la coordination voire au sein de la communauté Peule. Il s’en tamponne le coquillard que des jeunes de l’axe, Hamdallaye-Bambeto-Cosa, réclament pendant des manifestations pacifiques une amélioration de leur condition de vie drastique et se fassent bousiller par les forces prétoriennes de Brutus Doumbouya qui ne veut pas tirer sa révérence. En fait Elhadj Tartuffe Barry voit l’altérité sous l’angle du placement de ses rejetons dans le gouvernement.
C’est la Guinée !…