Contre La sansure

Leçon d’histoire : Ce que nous avons refusé sous Dadis Camara ne doit pas être accepté sous Mamadi Doumbouya

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L’histoire récente de la Guinée est marquée par des espoirs brisés et des promesses non tenues. Malgré ses ressources, le pays est freiné par des dirigeants militaires et des promesses de changement qui ne mènent qu’à plus de désillusions.

En 2008, Moussa Dadis Camara et son CNDD ont pris le pouvoir, tout comme Mamadi Doumbouya et son CNRD en 2021. Ce que nous avons rejeté sous Dadis ne peut pas être accepté aujourd’hui sous Doumbouya. Céder à cela reviendrait à trahir les idéaux mêmes de la démocratie guinéenne.

« Ce qui a été rejeté hier…

Dadis Camara, comme Mamadi Doumbouya après lui, est arrivé au pouvoir en promettant des réformes et une transition vers la démocratie. Dadis avait juré de ne pas se présenter à la présidentielle, ce qu’il n’a pas respecté. Doumbouya, de la même manière, s’était engagé à rendre le pouvoir aux civils après une transition. Pourtant, il semble lui aussi s’accrocher au pouvoir, comme l’a fait Dadis. Nous avons déjà été dupés par des promesses de réforme, et il est impossible de continuer à tolérer les lenteurs et les incertitudes sous Doumbouya.

Sous Dadis, le régime a rapidement montré son vrai visage : répression brutale, terreur dans les rues, et le massacre sanglant du 28 septembre 2009 qui a révélé la folie meurtrière de son pouvoir. Sous Doumbouya, le scénario se répète. Bien que le régime semble plus calme en apparence, les signes de dérive autoritaire sont bien visibles : arrestations d’opposants, répression des manifestations, et une fermeture progressive de l’espace politique. La voix du peuple est à nouveau étouffée. La Guinée a dit non à la tyrannie de Dadis, elle ne doit pas accepter celle de Doumbouya.

La transition, censée être temporaire, devient une manière pour le pouvoir militaire de s’éterniser. En 2008, le CNDD avait promis de rendre rapidement le pouvoir, mais un an plus tard, Dadis révélait ses ambitions présidentielles. Aujourd’hui, sous le CNRD, la même situation semble se produire : la transition n’a pas de fin claire, et les retards se multiplient. Ce que nous avons refusé sous Dadis, nous ne devons pas l’accepter sous Doumbouya. Une vraie transition doit être rapide, transparente, et centrée sur la démocratie. Si nous ne restons pas vigilants, nous risquons de revivre le même cycle d’abus de pouvoir.

… ne doit pas être accepté aujourd’hui. »

L’histoire est sans pitié envers ceux qui ne retiennent pas ses leçons. En 2009, la Guinée a rejeté la tentative de Dadis de s’accrocher au pouvoir. Accepter que Doumbouya suive le même chemin serait trahir cette mémoire. Le régime de Dadis a été rejeté, et son chef exilé. Mamadi Doumbouya doit comprendre que la Guinée de 2024 n’est pas celle de 2008. Ce qui a été rejeté hier ne doit pas être accepté aujourd’hui, même si le visage du pouvoir militaire a changé. Une dictature reste une dictature, peu importe les slogans.

Il est temps de mettre fin à l’illusion d’un pouvoir militaire bienveillant. Le peuple a déjà résisté à Dadis et a dit non à la dictature. Aujourd’hui, ce même peuple ne doit pas plier face à Mamadi Doumbouya et le CNRD. La liberté et la démocratie ne se négocient pas en fonction des ambitions des militaires. Ce refus doit être ferme, sans compromis, et immédiat.

Il est encore temps pour le Général Mamadi Doumbouya de respecter ses engagements. Puisse Allah le guider sur cette voix.

Abdoul Karim Diallo,                                                                                       

Citoyen Guinéen

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