Les faucons prennent le dessus sur les colombes
Les allégations du féticheur prédisant la chute de la junte entre 18 et 28 jours ont coïncidé avec la neutralisation de certains hauts gradés de l’Armée.
Certains ont été dégommés et mis sous surveillance. Des bataillons ont été anéantis, supprimés et des éléments neutralisés. Tout ce branle-bas rentre dans l’ordre normal des choses, s’empresse à déclarer le gouvernement, déjà suffisamment secoué.
Puis, vint l’histoire d’armes volées et la fuite d’un certain cerveau de la chute d’Alpha Condé alors en difficultés avec des compagnons de l’aube du 5 septembre. Comme si tout cela ne suffisait pas pour en finir avec les curieuses coïncidences, la qualité de l’Internet se détériore coïncidant aussi avec les appels répétés des Forces vives à battre le macadam. Là aussi, à travers Ousmane Gaoual Diallo, le même gouvernement déclare : « Ce n’est pas l’ARPT qui gère la connexion internet en Guinée mais plutôt la GUILAB (la Guinéenne de la large Bande) ».
Et d’ajouter : « S’il y a une restriction des capacités, cela arrive. Sauf que dans notre pays, chacun y va de son commentaire. On aime lier tous les évènements et chacun y va de sa conjecture pour raconter ce qu’il veut. Nous savons parfaitement ce qu’il y a. Je vais vous dire simplement que si le gouvernement prend la décision de fermer internet (Facebook, WhatsApp), il le fermera et il en assumera les conséquences ». Seulement, comme à un soir sous Alpha Condé, les consommateurs virent vers une autre application, pour profiter de l’Internet. De curieuses coïncidences en curieuses coïncidences, la junte se met toute seule au pied du mur. En face, elle préfère mettre sur l’Axe et le long des frontières des sentinelles lourdement armées.
En lieu et place, elle aurait juste facilité le retour des fuyards et les mettre devant une justice équitable. Mais ceci passe aussi par l’examen approfondi des dossiers déjà en contentieux : les maisons de Dalein et Sydia. Ensuite, la suspension de l’interdiction des manifestations pacifiques, car, de toutes les façons, il y a bien une partie de Conakry qui perturbe la quiétude, faute de dialogue constructif et inclusif. Manipuler l’opinion, utiliser outrancièrement la force avec la présence remarquée de l’Armée armée dans les carrefours et autres endroits chauds de la capitale ne ferra qu’attiser les rancœurs à peine contenues.
Visiblement, les discours du 5 septembre et suivants sont oubliés. Les faucons prennent le dessus sur les colombes. La sérénité a pris un coup, avec la tentative de musellement de la presse. Ça glisse…
Jeanne FOFANA
In. http://www.kababachir.com/transition-le-temps-des-curieuses-coincidences/