« Les guinéens sont un peuple où les menteurs sont probablement les plus nombreux:… »
Concernant les révélations des anciens dignitaires de la première république (Andree Touré, Mohamed Touré, Siaka Touré, Abdoulaye Touré, Ismael Touré, Kera Karim, Keïta Mamadi, Lansana Diané, Marcel Cross, Damantang Camara, Diakité Moussa, Aminata Touré) que l’AVCB a mise en ligne récemment sur le site (https://www.camp-boiro.org/bourreaux-page#dignitaires) récemment, un PDGiste a rétorqué qu’il s’agissait de faux aveux, qu’un témoin lui aurait dit qu’il s’agissait de mensonges, et que l’AVCB ne pouvait pas continuer à éternellement parler du passé parce que selon lui ça empêcherait le pays de regarder vers l’Avenir.
Babahady Maréga, un membre du bureau exécutif de l’AVCB lui a répondu de la manière suivante:
« Les guinéens sont un peuple où les menteurs sont probablement les plus nombreux: chacun sait de quoi je parle. Ils sont capables de dire tout et n’importe quoi. Heureusement que les faits sont têtus.
Ces aveux sont bien réels car ceux qui connaissent les faits le savent. En les écoutant vous verrez que tout, absolument tout est vrai. On sait qui est qui en Guinée. Seuls ceux qui ne savent pas de quoi on parle vont douter.
Si vous voyez qu’aujourd’hui encore on tue (général Coulibaly, colonel Guilavogui) comme on a tué nos parents par le passé, ce n’est certainement pas parce que l’AVCB parle du passé. Ce sont les pratiques d’exercice du Pouvoir par Sékou qui nous hantent justement très souvent des mains de ceux qui aiment Sékou. On ne peut en effet pas aimer un criminel, le vanter, et aimer la liberté et la démocratie.
Ce pays ne pourra regarder vers l’avenir qu’en travaillant pour que le passé ne nous hante pas. Et pour cela, voici la méthode :
Les SIX (6) conditions de la réconciliation nationale selon de l’association des victimes des “camp Boiro”-AVCB
1- a) L’ouverture des archives publiques pour comprendre comment de tels actes de barbarie ont pu se produire avant 84 et s’institutionnaliser jusqu’à ce jour
1-b) L’adoption d’une loi pour criminalisation de ces pratiques de violation des droits humains pour protéger les guinéens d’aujourd’hui et de demain et
L’adoption d’une loi plus restrictive et contraignante pour contrer les idéologues tous bords; loi qui condamnerait « l’apologie du crime et du criminel »
2-a) La restitution des charniers et l’exhumation des corps aussi bien ceux d’avant 84 que ceux de 85 afin de permettre aux familles de faire leur deuil. L’exhumation avec l’aide de pays tiers (Colombie par ex) et des Nations Unies, qui ont la technicité et le budget à cet effet.
2-b) Le Pr Alpha Condé par le biais de son PM Kassory Fofana, avait écrit à l’AVCB pour indiquer qu’il avait saisi les NU à cet effet.
2-c) L’AVCB et l’ONG Site of Conscience ont déjà identifié et cartographié 14 charniers. Les militaires ont exhumé le col. Kaman Diaby 55 ans après son exécution par Sékou Touré, montrant bien ainsi qu’ils savent où les victimes sont ensevelies
2-d) La cité ministérielle a été reconstruite. On a posé des plaques commémoratives pour des victimes de Sékou Touré. A quoi sert il de faire des plaques pour des victimes qui ont fait l’histoire du pays et qui gisent dans des charniers, etc.
En outre, est ce la réconciliation nationale que d’installer « des plaques commémoratives sur les mêmes lieux, des victimes et de leurs bourreaux » alors que rien n’est engagé pour réconcilier les guinéens avec l’Etat responsable des violences contre les populations ?
3-a) La réhabilitation en des formes officielles et irréversibles des victimes des différentes violations des droits de l’homme en Guinée depuis 1958 et la criminalisation des appels à négation de ces crimes.
3-b) La Commission de réconciliation nationale mise en place par le Pr Alpha Condé a dénombré 24 grandes tueries dans l’histoire de la Guinée de 58 à 2015 (13 sont imputables à Sékou Touré)
4– La restitution des biens immobiliers spoliés avant 84 et non encore restitués (ceux visés par l’ordonnance de 1985 comme ceux non mentionnés dans l’ordonnance et connus)
5– La transformation du Camp Boiro, de la prison centrale de Kindia et des 32 marches du Camp Alpha Yaya en musées nationaux
6– l’enseignement d’une histoire consensuelle de la Guinée dans les écoles et universités de Guinée pour faciliter la réconciliation nationale.