Les sectateurs se bouchent les yeux de l’esprit ! (Par Benn Pepito)
C’est toujours le même rabâchage, la même prise de bec entre les thuriféraires de Amadou Sékou Tidiane Touré dit Amadou Boucher et nous autres, ses irréductibles ennemis. Ils ne manquent pas une occasion pour le louanger, le sanctifier et le béatifier.
Aux aguets, nous autres brandissons promptement la répartie comme de juste. Parce qu’il ne faut plus laisser prospérer le mensonge politique, la manipulation des esprits en Guinée-Conakry surtout en milieu scolaire et universitaire où on est à une phase cruciale de la formation des esprits.
On ne le répétera jamais assez : le plus grand retard d’un pays, c’est l’obscurantisme des esprits, le manque de lumière dans les têtes, le déficit de développement intellectuel de sa population. Et c’est à cette réalité que la Guinée-Conakry est aujourd’hui confrontée.
Par la faute de qui ?
Par la faute de Amadou Boucher et de sa Révolution loufoque. Mais les sectateurs, qui n’ont pas les yeux en face des trous, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils se bouchent les yeux de l’esprit et pondent des arguments bancals dans la défense de celui qu’ils considèrent comme un phénix. Et dans son rabâchage, le journaliste Abdoulaye Condé dit Ablaye de la Nouvelle Tribune lui fait un rempart de son corps. Il insinue que les arguments fondés sur « la répression des complots réels ou supposés contre le Parti-Etat et l’accusation d’enrichissement personnel portée contre le père de l’indépendance guinéenne, ses compagnons politiques et les membres de sa famille » ne sont pas tenables aujourd’hui d’autant plus qu’il n’y a pas eu de procès. Et fort de sa prise de position, il tartine : « Aujourd’hui, 40 ans après sa mort et bien avant, les Guinéens, qui ont le sens de l’observation et du discernement, semblent avoir compris et ont une toute autre lecture du Président Ahmed Sékou Touré. »
Ablaye ! Notre lecture de Amadou Boucher demeure constante : il a fait liquider physiquement, sans autre formes de procès, toutes les personnes susceptibles à ses yeux de lui porter ombrage dans son pouvoir absolu. Il ne supportait pas l’altérité et avait le pied fourchu.
On te cite deux cas pour étayer ce que tu appelles « la répression des complots réels ou supposés contre le Parti-Etat » : le cas du jouisseur Emile Cissé et celui de Fodéba Keïta, l’architecte de la réfection du camp Boiro pour le compte de la Révolution.
Toi qui as « le sens de l’observation et du discernement », est-ce que tu peux dire ce pourquoi Sékou Touré avait fait coller au mur ces deux là qui étaient du nombre de ses hommes de main et exécutaient les basses besognes ?
La Révolution vous a tous biberonnés à la manipulation, au mensonge, au déni, à l’esprit sournois. Et dans vos remâchements, vous cherchez à embéguiner les esprits de conneries sékoutouréennes. Alors Ablaye parle tortueusement de « la répression de complots réels ou supposés contre le Parti-Etat ».
Barry Diawadou, Barry III, Balde Ousmane, Moriba Magassouba, Kara Soufiana Keïta, le chirurgien Dr Bocar Maréga, Abdoulaye Barry, Hadja Bobo sœur de Saïfoulaye Diallo, Alioune Dramé, Dr Alpha Oumar Diallo, Thierno Diallo, Karim Bangoura, Tibou Tounkara, Souleymane Sy Savané, El hadj Sékou Sadibou Touré, Fodé Traoré que Siaka Touré avait fait enterrer vivant sur ordre de Sékou Touré, Bah Thierno, Tidiane Diop, Mgr Raymond-Marie Tchidimbo, la ménagère Mabinty Traoré, Tiguidanké Soumah, Marie-Camara Lorofy, le touriste sénégalais Ibou Seck, Thierno Sadou Sall, Mansa Koivogui, les deux ghanéens Kofi Kjo et Kouassi Kossi, Emile Condé, Ousmane Ly, Paul Loua, Noumandian Keïta, Namory Keïta, le touriste sénégalais, Sérigne Mbacké Fall, l’étudiant sénégalais Daouda Diouf, Marie Odette Kantara, Alassane Diop, le génie Karim Fofana, Dr Charles Diané, Diallo Telli, Samba Tenin Diallo, Sékou ‘Philo’ Camara, Aly Camara, Hadja Loffo Camara, Ibrahima Bayo, Peve Beavogui, Elhadj Fodé Cissé, le centenaire Mamadou Cissé et sa malheureuse femme Mn’ma Fanta, Ibrahima Bangoura, l’étudiant Mouctar Bah venu alors d’Abidjan, Marof Achkar, Mato Bama Marcel, Morikandian Savané, Diop Boubacar « Saint-Germain », Bah Hady, colonel Kaman Diaby, Jean-Paul Alata, et tutti quanti, avaient-ils trempé dans une conspiration contre le Parti Des Geôles (PDG), le Parti-Etat ?
Chers élèves, chers étudiants et chers jeunes de ma Guinée, l’on vous recommande de lire L’Aveu de Arthur London et Le Procès de Kafka pour vous cuirasser contre les intoxications politiques des sectateurs du Parti-Etat qui avait domestiqué, ilotisé les Guinéens. Vous êtes jeunes ! Regimbez-vous face au prêt-à-penser qui vise à vous embrigader et soyez un poil à gratter pour tous ces marchands de sable. Lisez, lisez et entendez Michael Voslensky : « Ceux qui se sont le plus battus pour l’idéal révolutionnaire, ceux qui ont exigé les libertés les plus grandes, se transforment en horribles réactionnaires dès qu’ils ont le pouvoir. »
Barry Diawadou, Sékou Touré, Barry III, enseignants, élèves et étudiants et tous les inexorables tenants de l’indépendance de l’époque avaient tous mouillé le maillot pour l’indépendance de la Guinée.
Tête de gondole des indépendantistes, Sékou Touré, qui avait brillé pour son idéal révolutionnaire, son nationalisme chauvin, se muait irrémédiablement en horrible dictateur aussitôt l’indépendance acquise. Imbu de lui-même, il tenait en lisière ses anciens compagnons de lutte qui avaient exigé toutes les libertés et les plus grandes d’entre elles. Il les avait quasiment tous envoyé ad patres. Qui de ces anciens compagnons de lutte pour l’indépendance de la Guinée-Conakry, n’avait-t-il pas déshumanisé et ou tué ?
On dirait qu’en réponse, les adorateurs de Sékou Touré et cette vieille chipie qui fait tabac sur Gbassikolo murmurent les noms du Grand vizir et Saïfoulaye Diallo que la Révolution appelait communément Saïfon ?!…
Saïfon, béni-oui-oui de Amadou Boucher, était valétudinaire. Il avait assisté, sans protester, à l’arrestation et à l’emprisonnement de sa propre sœur Hadja Bobo. Le crime de Hadja Bobo était d’avoir osé critiquer vertement Sékou Touré et sa dérive révolutionnaire. Amadou Boucher s’était bien retenu de donner le coup de grâce à Saïfon qui avait déjà un pied dans la tombe. La retenue de Sékou Touré s’expliquait aussi par le fait que sibylles et vaticinateurs lui avaient prédit que son destin était consubstantiel à celui de Saïfon.
Maintenant, pour le cas du Grand vizir ?
Vous savez comme tout le monde, et c’est un secret de polichinelle, que l’épouse du Grand vizir était l’amante attitrée de Sékou Touré qui avait du tempérament. Pendant que Sékou Touré coïtait avec Delphine, le Grand vizir se tapait madame Cissé née Mariama Sow. Et allez savoir avec la femme de qui Monsieur Cissé copulait au même moment…
Hé ! Le phallus symbolise la Révolution sékoutouréenne.
Le Stratège de la Révolution envoyait des jeunes filles dans le lit de certains ambassadeurs ; et ainsi il les tenait par les couilles. Sexe, délation et répression étaient les trois piliers de soutènement de la Révolution sékoutouréenne. Et ça marchait à merveille pour rapporter des propos « suspects et compromettants » au maître d’horloge de la Révolution qui passait ainsi pour un individu capable de lire dans les pensées de ses sujets et d’entendre tout ce qui se murmurait pendant les ébats amoureux. Toute l’intrigue de la Révolution tournait autour de ça. Ceci pour dire que c’était pas sorcier ce pourquoi Sékou Touré était informé de ce qui se chuchotait dans les lits conjugaux et adultérins. Mais dans ses pantalonnades, le Chef Suprême de la Révolution s’évertuait à passer pour un dieu devant le mari, éberlué, à qui il répétait un propos anodin que, lui-même, le propre mari, a tenu dans son lit conjugal pendant qu’il était dans les bras de sa femme !…
Aujourd’hui encore, Ablaye Condé s’enfièvre et propagande pour Amadou Boucher : « Sur la scène internationale, la stature et la posture du Président Ahmed Sékou Touré ont imposé le rayonnement et le respect de la Guinée dans le monde. »
C’est du flan. Du reste le professeur d’histoire Abdoulaye Bathily, dans ses memoires « PASSION DE LIBERTE », témoigne : « En marge de nos activités professionnelles respectives, nous échangions quotidiennement sur la situation politique et générale de nos différents pays : les luttes de libération dans les colonies portugaises, la dictature militaire au Brésil, les dérives sanglantes du régime de Sékou Touré, qui finit par provoquer le désamour d’une bonne partie de la jeunesse africaine, qui l’idolâtrait, comme nous, depuis le « non » de 1958. »
Tout étudiant africain, toute filière confondue, tout professeur d’histoire, doit absolument lire « PASSION DE LIBERTE » de Abdoulaye Bathily.
Leopold Sédar Senghor dit que « L’essentiel n’est pas dans ce qu’on écrit. L’essentiel est dans la manière que l’on écrit. »
Alors, lisez « PASSION DE LIBERTE » pour entendre les rebus de la politique en Guinée-Conakry et sur le continent.
Ayant justement « le sens de l’observation et du discernement », le professeur d’histoire sénégalais relève : « les tentatives louables de s’émanciper de la logique coloniale par des réformes économiques, sociales et culturelles sur fond de luttes internes au sein du PDG ; mais aussi la « complotite » qui avait conduit aux purges indiscriminées, aux emprisonnements massifs à vie dans les geôles du sinistre camp Boiro, qui finirent de faire tomber les dernières illusions sur une expérience des plus prometteuses sur le continent. »
Voilà qui répond en partie à Ablaye Condé. Mais le gars s’harnache de grandes œillères qui l’empêchent d’avoir une vue large. Etant embéguiné de l’idée que Sékou Touré est un phénix, il ne se lasse pas de dire, toutes et quantes fois qu’il écrit sur celui-ci, qu’il avait interviewé Moustapha Niasse à Dakar, à l’époque président de l’Assemblée nationale du Sénégal ; et que celui-ci avait exprimé à cette occasion sa reconnaissance à Sékou Touré qui lui avait facilité, pendant son pèlerinage à la Mecque, d’approcher la tombe du prophète Mahomet (Paix et Salut sur lui) et de prier.
Ablaye ! Tu as dit ça n fois. Ça ne rime à rien.
Idi Amin Dada, Hissène Habré, Omar el-Bechir, Sadam Hussein, Moussa Traoré, Mouammar Kadhafi, et tout le tremblement ont sûrement, de part le privilège lié à leur fonction de Chef d’Etat pendant leur pèlerinage, approché la sainte tombe et permis à d’autres de l’approcher aussi.
L’on ne laisse pas entendre que c’est anecdotique ou anodin de prier sur la sainte tombe. On dit que Sékou Touré, de par ses relations diplomatiques avec le royaume saoudien de l’époque, permette à un Moustapha Niasse d’approcher et de prier sur la tombe du Prophète Mahomet, à l’époque, était dans l’ordre des choses. C’est dans les règles protocolaires que d’accorder de l’égard même aux courtisans qui accompagnent un branquignol qu’on distingue hôte de marque. Et de là maintenant à faire des raccourcis pour insinuer que Sékou Touré a la Miséricorde de Dieu parce que tout simplement l’anniversaire de sa mort, en date du 26 mars 1984, tombe cette année « au milieu de notre mois Saint de Ramadan », c’est prendre les croyants pour des incultes.
Le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest.
Les philosophes considèrent qu’en matière de religion il faut taire la raison et réveiller la foi. Et Galilée enseigne que la terre tourne au tour du soleil et qu’elle met environ 365 jours pour effectuer un tour complet. Ainsi le saint mois de ramadan suit un cycle déterminé et passe successivement d’un mois à un autre. C’est sûrement arrivé dans le temps où l’anniversaire de la mort de Pharaon ou de Hitler était tombé au milieu du mois de ramadan.
Donc cet argument d’anniversaire de la mort de Sékou Touré tombant cette année « au milieu de notre mois Saint de Ramadan » ne rime à rien.
Le Tout Puissant Allah rétribuera les bons qui croient au jugement dernier et se battent pour sauver leur âme et condamnera dans les feux de l’enfer les dictateurs, les misanthropes, les tueurs de masses, les fornicateurs, les hypocrites et les tartuffes. Allah est redoutable en puissance et en justice. Il faut craindre Dieu. Or Sékou Touré ne croyait pas au jugement dernier. Il disait à qui voulait l’écouter que tout se payait ici-bas. Il ne redoutait pas de paraître un jour devant Dieu. Alors il avait le chic de semer mort et désolation dans les familles. Amnesty International et l’OGDH estiment les victimes de sa répression sanglante à plus de 50.000 morts.
Dieu seul sait le nombre exact des victimes de Sékou Touré et de sa Révolution, responsables de tout ce qui nous arrive aujourd’hui en Guinée. C’est la Révolution qui est à l’origine de l’ethnocentrisme en Guinée. Il vous souvient du discours de Sékou Touré contre les Peuls qui désertaient la Révolution et allaient exercer un travail de soutier au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Un discours raciste à la lisière de l’écrit de Hitler sur les Juifs.
Ah, non ! Que Le Tout Puissant fasse payer à Sékou Touré pour l’éternité les crimes qu’il a commis sciemment ! Et que Allah Soubhana wa ta’ala accorde le Paradis à tous nos morts croyants, à toutes les victimes de Sékou Touré et de sa Révolution ! Amine ya Rabbi al’Alamine.
Ablaye ! Dans tes manipulations, tu rapportes un bout de ce qui t’arrange dans ce que Leopold Sédar Senghor a dit sur RFI au lendemain de la mort de Sékou Touré : « le Président Ahmed Sékou Touré a été un patriote Guinéen et Africain. »
Pourquoi tu mets « Guinéen et Africain » en majuscules ? En tout cas la majuscule n’intensifie pas ici, pour autant, son caractère de « Guinéen et Africain ».
Voici ce que Leopold Sédar Senghor a dit sur RFI : « Sékou Touré est un homme complexe. Je crois que son malheur a été de n’avoir pas pu prolonger ses études jusqu’à l’université car il avait des qualités. C’était un homme intelligent.
C’était un patriote, et c’est un homme qui aimait profondément l’Afrique. Il y a sa longue lutte contre le colonialisme et en faveur de l’indépendance. Il y a le tournant qu’il a pris il y a quelques années quand il a fini par voir clair dans le jeu du communisme international. Mais on ne peut pas oublier la dictature sanglante qu’il a exercée sur la Guinée pendant quelque deux décennies. Encore une fois, l’homme n’est pas banal, l’homme n’est pas méprisable. Ce n’était pas un saint. Ce n’était pas un démocrate. Mais je crois que profondément, au fond de lui-même, c’était un patriote africain. »
Ça c’est de Senghor.
Maintenant revenons un peu en arrière pendant la Révolution…
Le 8 novembre 1965, la Voix de la Révolution hurle sur tous les tons à la découverte d’un nouveau complot. Le quinze novembre, Sékou Touré accuse à tue-tête Félix Houphouët-Boigny d’avoir financé ce complot en « achetant une femme en Guinée pour des millions de francs. »
Une accusation monstrueuse qui contraint Félix Houphouët-Boigny à sortir de ses réserves le dix-sept novembre de la même année et à sonner les cloches à son impénitent contempteur : « Non, M. Sékou Touré, le peuple de Guinée n’a besoin ni de notre soutien moral, ni de notre soutien financier – car nous sommes pauvres malgré tout ce que l’on avance à notre endroit – pour crier son mécontentement. Vous êtes un frère, un mauvais frère, mais un frère quand même… En votre âme et conscience, qu’est-ce que la révolution toute verbale dont vous vous gargarisez à longueur de journée et que vous prétendez avoir faite, a pu apporter à votre pays ? Depuis l’indépendance, combien d’hommes n’avez vous pas fait assassiner ? Pourriez-vous l’avouer sans baisser la tête, si tant est qu’il vous reste encore une conscience ? M. Sékou Touré, la haine née de la jalousie vous égare, altère votre raison. Elle risque de vous pousser au crime. Ressaisissez-vous ! Ce sont les conseils d’un homme qui se souvient que vous avez été à ses côtés dans la lutte émancipatrice. Avec votre nationalisme intransigeant, tempéré d’un peu de tolérance et d’humanisme, vous pouvez encore servir la cause de l’unité africaine. »
Sékou Touré, par fierté, par orgueil, par complexe, n’avait pas tenu compte de l’opinion de Félix Houphouët-Boigny qu’il considérait comme un valet de l’impérialisme tout autant que Léopold Sédar Senghor ; adonc il se refusait d’en prendre de la graine et plongeait le pays dans une répression inouïe. Et sur la base de documents apocryphes, d’aveux extorqués par la torture, Sékou Touré avait fait liquider quasiment toute l’intelligentsia du pays.
Les abus de pouvoir, les exactions, les viols, l’extorsion, les délations, les mensonges politiques constituaient le substratum de la Révolution. C’était même un casus belli que d’être l’époux légitime d’une belle femme. Ça vous conduisait sans détour au Camp Boiro !
Parlant de cette dictature de Sékou Touré, le professeur Bathily écrit : « Le complot dit « des enseignants » de 1961 entraîna, sans discernement, des arrestation massives de cadres guinéens et africains venus prêter main-forte, brisa l’élan de soutien à la Guinée. Au fil des années, « la complotite » s’installa et, avec elle, une dérive répressive, aveugle et sanglante, qui frappait indifféremment ennemis réels ou supposés de la « révolution » comme l’attestèrent les récits hallucinants des rescapés du camp Boiro et d’autres geôles de détentions. Des milliers de personnes furent contraintes à l’exil dans les pays voisins. Sous aucun prétexte, l’on ne doit nier ou justifier ces horreurs. »
Est-ce que vous comprenez maintenant la hargne des contempteurs de Sékou Touré ? Non. Alors chacun reste dans son camp. Pas de réconciliation possible tant que le Palais présidentiel et l’aéroport Gbessia ne seront pas débaptisés du nom de ce tyran qui, durant plus de deux décennies, ensanglantait le pays, terrorisait les populations guinéennes, anathématisait les Peuls.
Brutus Doumbouya, l’épigone de Sékou Touré, aux commandes, déroule le tapis rouge à Andrée Duplantier Touré, insulte par ricochet la mémoire de nos parents tués par la révolution sékoutouréenne ; et s’intitule le parangon de la justice sociale dans le bled. De son propre chef, il dépossède Cellou Dalein Diallo de sa maison, il la fait raser et construit en lieu place une école.
A Kaporo rail où les populations ont été déguerpies avec une violence sans pareil, on va construire sur les ruines de leurs maisons détruites une assemblée nationale. Et voici Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition et adorateur de Sékou Touré, qui cherche à les empaumer, elles qui n’ont plus de quoi frire, d’en être quand même fières comme des imbéciles : « Trouvez dans la pose de cette première pierre pour la construction du siège de l’Assemblée un sentiment de réconfort pour vous. Vous avez cédé une partie de votre patrimoine pour que la République puisse élever des bâtiments qui incarnent nos ambitions institutionnelles. »
Sachant que l’épigone de la Révolution, en son propre et privé nom, a attribué les Cases de Belle-vue à Andrée Duplantier Touré qui prétend en être la légataire.
Pourquoi n’avoir pas choisi les Cases de Belle vue pour y construire la future Assemblée nationale et consoler Andrée Duplantier de s’enorgueillir de dignité ? Ces lieux, qui en vérité appartiennent à l’Eglise guinéenne, sont pourtant plus appropriés s’il faut vraiment faire les choses par abus de pouvoir dans l’intérêt de tout le pays.
On t’expulse violemment de ta maison. On la casse. On bordélise et détruit ta famille. On te déshumanise. On te suicide. On clochardise tes enfants. Tu marches sur les tiges et en outre on te dit d’arborer de la fierté, de la dignité parce que le bien qu’on te dépossède abusivement et injustement va servir de bien public. Et on cherche à te bourrer le crâne. Hé Wotan ! Essayez-vous avec Sidya Touré, leader de l’UFR, dépossédé de sa résidence principale à la Minière que Brutus Doumbouya a transformée en patrimoine du ministère du tourisme. Menacé d’arrestation et emprisonnement, Le Sid de l’UFR est aujourd’hui un exilé quelque part dans le monde. Tandis qu’on voit son persécuteur au sommet de l’Etat, et tous ces hypocrites, et tous ces manipulateurs à la petite semaine mener la dolce vita dans le bled et se la péter grave pendant leur pérégrination à la Mecque, à l’étranger. Hé ! on nous fait marcher sur la tête comme au temps de la Révolution. On est vraiment dans « Monnè, outrages et défis » de Ahmadou Kourouma.
Ablaye ! Tu prétends que Sékou Touré et sa famille n’ont pas volé des deniers publics. Des saints !… De deux choses l’une : soit tu es de mauvaise foi ou tu ne lis pas les livres, tu ne te cultives pas. Et pour un journaliste, c’est grave. Tu soulèves un débat alors que tu es inculte sur la question.
Il y a eu beaucoup d’écrits sur cette question. Il est établi que Mohamed Touré, le fils putatif de Sékou Touré, qui s’est rendu coupable d’esclavage moderne aux Etats-Unis, n’a jamais travaillé de sa vie. Pourquoi le FBI s’est interrogé sur la provenance de ses rentes de 200.000 dollars par an ? Au Texas il n’a jamais travaillé et habite chez lui. Il n’a jamais exercé une activité lui rapportant un dollar par mois. Et pourtant le FBI découvre qu’il palpait 200.000 dollars tous les ans.
Tu argues : « Cependant, Ahmed Sékou Touré ne s’est jamais enrichi sur la tête d’un de ses anciens compagnons disparus sous son règne. »
L’on ne comprend pas bien le sens de cette phrase tordue ! Qu’est-ce que tu entends par là ? Bordel, ta phrase est boiteuse. Ne traduit pas ta langue maternelle mot à mot en français. Ça donnera des phrases biscornues. Tu veux certainement dire que Sékou Touré ne s’était pas emparé des biens d’un seul de ses anciens compagnons qu’il avait fait occire. Tu mens.
Est-ce que tu connais l’affaire El hadj Sékou Sadibou Touré ?
Un richissime malien que Sékou Touré avait convaincu de quitter la France par grandeur d’âme et dignité africaine pour aller investir dans la Guinée de la Révolution. Terminus : camp Boiro !… Quid de ses biens ? Peut-être que tu ignores cette affaire. Mais Madifing Diané et Dansa Kourouma, eux, le savent.