Contre La sansure

LES SOUTIENS DU CNRD S’EFFRITENT EN RAISON DE SON REFUS DE DIALOGUER.

0

Depuis que le PM Mohamed Béavogui a remis sa feuille de route au Colonel-Président de la Transition, Mamady Doumbouya, nombres d’analystes politiques ont estimé que « cette équipe est en train de confisquer le pouvoir. Un gouvernement de transition se serait limité à détailler son chronogrammeen termes de mises en places des institutions républicaines et en précisant les dates« .

De plus en plus, des commentateurs prédisent un ‘clash’ entre la classe politique et le CNRD et certains groupements. Pour l’un d’entre eux, « un groupe qui se fait appeler Comité de défense de la Transition a été créé avec le soutien technique et financier de Dr. Dansa Kourouma, de la société civile du CNOSC. Mais en termes financiers, on peut croire que ce sont les caisses de l’État vu que Dansa Kourouma et son organisation roulent actuellement pour le CNRD, qui veut l’imposer Président du CNT. Ce CNOSC a d’ailleurs toujours collaboré avec les gens du pouvoir, notamment lors des processus électoraux« .

Pour 2022, Bah Oury, Président de l’UDRG, membre de la Coalition CORED, « souhaite que les tombeurs d’Alpha Condé respectent leurs engagements afin de mettre fin aux mauvaises pratiques qui gangrènent le pays ». Soulignant que « le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) a une lourde responsabilité face au peuple de Guinée », il estime que « le changement de pouvoir intervenu le 5 septembre en Guinée a ouvert des opportunités de reconstruire le processus politique dans un pays ravagé par la mauvaise gouvernance. Les attentes sont nombreuses et les écueils existent« .

Selon lui, « l’année 2022 devra être une période de concertations responsables et inclusives entre tous les acteurs pour baliser le chemin escarpé de la transition politique. Nous réussirons si l’intérêt national est partagé et si le CNRD maintient le cap formulé aux lendemains du 5 septembre« .

Doit-on estimer que les soutiens du CNRD s’effritent ? Dans de nombreux milieux sociopolitiques, « la question n’est pas à poser. Ce soutien s’effrite vite. Le Doumbouya d’aujourd’hui n’est pas celui du 5 septembre. On commence à voir des gens arrogants, qui méprisent la classe politique. Ils oublient que les politiques ont le peuple avec eux ; un peuple qui les applaudi pour avoir renversé la dictature d’Alpha Condé, mais qui n’a pas oublié que c’est eux qui l’ont empêché de le faire« .

Pour une des principales figures du FNDC, « c’est une erreur de croire que le peuple a donné une légitimité au putsch du Colonel Doumbouya. L’euphorie induite par ce putsch n’est pas en soi, une légitimité, mais plutôt un soutien opportuniste et très précaire qui, généralement, s’estompe rapidement ! Aussi, l’accueil populaire de la chute de l’ancien régime, s’assimile-il souvent au soutien au nouvel ordre. C’est avec la dissipation progressive de l’euphorie que le démarcation devient évidente« .

Le CNRD du Colonel Doumbouya va-t-il accepter la main tendue du C.P.P., coalition regroupant plus de cent formations politiques, dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo ? Fondée hier au siège de l’UFDG, cette coalition n’entend pas être tenue en marge du processus de la transition.

Brehim Ould MAHMOUD

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?