Les “transitions ” politiques en Afrique ont toujours un goût de cyanure.
Elles sont généralement précédées de tueries abominables que l’on a l’outrecuidance de justifier par l’impératif démocratique.
Et elles ont aussi la particularité d’installer immédiatement un régime d’exception pour disent-elles- mieux asseoir l’ordre et la sécurité des populations.
Mais elles finissent généralement comme elles ont débuté, c’est-à-dire victimes d’autres justiciers qui sortent et disent la même rengaine.
Finalement, on peut considérer que c’est un perpétuel recommencement qui lasse tout le monde, même ceux qui en sont les principaux acteurs.
C’est tout simplement pour vouloir dire que l’on revient toujours au point de départ .Et qu’en réalité on a pas avance d’un iota.
C ‘est la constante physionomie de ces diverses transitions militaires qui n’ont d’objectif que de vouloir s’incruster de manière abyssale au Pouvoir qu’elles cherissent toutes sans retenue.
C’est peine perdue, mais elles n’en auront consciences que lorsque leurs armes se retourneront contre elles.
Il n’y a presque jamais de Coup d’État salvateur
Il faut se convaincre qu’il n’ y a presque jamais de coup d’État salvateur d’un peuple.
L’intrusion des militaires dans l’exercice du pouvoir se traduit naturellement presque toujours par un accaparement du pouvoir.
Il n’est pas besoin d’avoir une boule de cristal pour oser l’affirmer. Et il suffit de regarder autour de nous: Guinée, Mali, Niger, Burkina-Faso.
La transition est devenue dans ces pays le régime de droit commun. Le mot qui lui convient est tombé en désuète. Et ceux qui voudraient le rappeler en Guinée par exemple sont vite ramenés à l’ombre des geôles ou assassinés.
L’omerta est devenue la devise et la marque de fabrique du régime militaire guinéen.
Il faut se taire ou disparaître. Le choix est cornélien et rares sont ceux qui osent l’exercer.
Mamady Doumbouya accompli son parjure par simple représentation
LE Gl Mamadi Doumbouya fait partie de cette caste. Mais il a en plus le désavantage d’apparaitre comme un homme sans honneur; ce qui pour un militaire est un exécrable reniement.
Pourtant l’homme semble ne point le faire ressentir; tout au contraire, il laisse penser que la gloriole passe de ce coté là: il avait été déclaré avec force que tous ceux qui participent au Pouvoir transitionnel s’excluent d’eux mêmes au futur joug présidentiel électoral .
Il essaie d’opérer par un artifice écule de contourner l’interdiction souverainement assumée.
Et selon Mamady Doumbouya, il y a semble t-il une différence majeure entre déclarer sa candidature et laisser les” autres” le faire, eux qui ne sont pas acteurs mais simples électeurs. Ils n’ont pas à se dédire, car ils n’avaient rien dit et rien promis.
Pourtant le parjure est bien présent; il s’est accompli par simple représentation.
En effet en droit, l’acte du représentant produit effet sur la tête du représenté ,donc c’est le Gl Mamady Doumbouya qui en réalise parjure.
Or le parjure est à la limite un acte de Haute Trahison redevable de la Cour de justice compétente pour les Présidents ou pour qui se déclarent tels.
C’est bien vrai que que d’autres de ses voisins étaient déjà passés par là ou en avaient la velléité.
Mais les contextes sont différents et ces pays font face à des conflits internes graves et au terrorisme depuis des années.
Ce n’est donc justificatif de laisser le Gl Doumbouya se dedire aussi facilement sans scrupules.
Car le peuple de Guinée mérite à tous égards plus que cela.