L’État source d’insécurité ? oui : cas de Hamdallaye, Bambéto, Cosa et autres
Nous avons tous étés enseignés que « nous sommes l’État : vous et moi » en tenant compte des caractéristiques de l’État (territoire, population, pouvoir politique) ou de l’État moderne . Objectivement et même subjectivement qui d’entre nous a une fois participé à une prise de décision publique ? certains diront : « j’ai voté », l’« Assemblée nationale » ou le « Conseil National de la Transition » nous représentent.
Nul besoin d’édifier que ces chemins soi-disant « voix du peuple » ne le sont pas en fait. Sachant qu’aucune élection n’est sortie sans contestions de nos voix, aucune représentation par le biais de l’assemblée ou du CNT ne nous identifient que dans les paroles ou dans la mythomanie du langage.
Acceptons que nous ne participions pas aux prises de décisions concernant notre nation, quand bien même les représentants votent ou agissent en fonction de l’humeur des pouvoirs politiques auxquels ils appartiennent d’où « la politique du ventre ».
Nos voix ne comptent pas, comment notre sécurité pourrait compter ?
Le langage courant est toujours le même, « l’un des rôles régaliens de l’État, assurer la sécurité de la population », a ce sens, de quelle sécurité s’agit-elle ? dénombrant le nombre de morts dans les manifestations politiques, l’insécurité dans ces zones identifiées aux cœurs de la capitale guinéenne, les interrogations s’imposent naturellement.
Nous sommes convaincus que certains « YES-MAN » n’hésiterons pas d’affirmer qu’il y’a de l’insécurité partout même dans la plus grande démocratie au monde notamment les USA ; avant de tenir de tel propos, il serait préférable de penser à leur développement économique avant d’oser imaginer une telle comparaison sécuritaire.
Qu’est-ce que la sécurité ?
Nous devons admettre que c’est un concept polysémique « the result of the radicalist redefinition of security is to [securitize] still larger parts of social life. This would be quite unproblematic if we were talking about a word, and. The word security only meant to ‘be secure’ but security is not only a word. It is a concept with cannotations and history” et pour Steve Smith “ le concept de sécurité est un champ en soi et pour soi. » .
Ainsi, il n’y a pas une définition consensuelle de la sécurité, puis qu’elle peut varier selon les circonstances de temps, de menaces, elle est aussi substantielle donc peut dépendre de la menace ou de l’insécurité nationale ou internationale, surtout son interprétation peut être positive pour l’intérêt général et la sauvegarde du territoire national.
Cependant, la définition de Arnold Wolfers est la plus aboutie et partagée par l’école de Copenhague, selon laquelle « la sécurité définie en terme objectifs, mesure l’absence de menace sur les valeurs fondamentales, définie en termes subjectifs, l’absence de crainte que ces valeurs puissent être attaquées. » (Wolfers 1952, traduit par Battistella 2015 : 492) .
Nous comprenons qu’il conçoit la sécurité comme une valeur très importante puisqu’avant l’effondrement de l’URSS, la sécurité économique au sein de l’État américain tournait autour de cette valeur humaine. On ne peut pas admettre à tous égards qu’il a été influencé par son environnement pour définir la sécurité, mais il semble tout de même centré sa définition sur les valeurs de la sécurité nationale. Pour lui, la sécurité revient à se libéré d’une insécurité ou de la peur. Ainsi, aux yeux des décideurs politiques et individuels, la sécurité est une valeur.
Ces valeurs n’existent-elles pas à Hamdallaye, Bambéto, Cosa et autres ? s’agissant des valeurs, la vie humaine en est une.
Et ces valeurs nous pouvons les résumer au sein de la sécurité humaine telles que la sécurité économique (absence de pauvreté), alimentaire (accès aux ressources alimentaires), sanitaires ( accès aux soins de santé et protection contre les maladies), environnementale ( prévention des dégradations environnementales), personnelle ( protection physique contre la torture, la guerre, la violence domestique, les crimes, l’usage des drogues, le suicide, voire les accidents de la circulation), communautaire (survie des cultures traditionnelles, et sécurité physique des groupes ethniques), politique ( jouissance des droits civiques et des libertés publiques) .
On pouvait bien décrire la situation qui prévaut en matière de sécurité humaine dans ces quartiers mais puisque le travail ne consiste plus à informer sur ce qui se passe dans ces zones, il nous semble important d’identifier les acteurs notamment l’État, qui n’envisage aucune perspective pour faire face à ses manquements à l’égard de ces valeurs notoires et primordiales pour ces quartiers afin qu’on puisse être en sécurité a tout égards.
Quand on parle d’État comme source d’insécurité : comment voulez-vous parlé de sécurité dans un quartier en manque d’accès aux soins de santé, ou la pauvreté bas son plein, la sécurité physique des ethnies et des cultures en perpétuelles menace, difficile accès à l’éducation ?
De ce fait, pour Kent Booth, la sécurité ne doit pas seulement se limiter à sa conception étatique et militaire, mais plutôt analyser sous un angle politique car il est puissant et doit être utilisé au service de l’individu pour son épanouissement même cela est contraire à la sécurité nationale. « Il ne fait guère de doute que la sécurité de la plupart des êtres humains est davantage menacée par les politiques et insuffisances de leurs propres gouvernements que par les ambitions napoléoniennes de leurs voisins. » Booth (1991 traduit par Battistella 2015, 517) cité par Damien.
Concernant les quartiers choisis, nul besoin de donner d’autres définitions puisque celles des auteurs énumérés nous renseignent sur les valeurs importantes et vitales de la société dont on ne fait pas exception comme la sécurité sociétale faisant partir de la sectorialisation de la sécurité établie par Barry Buzan.
Au-delà du cadre national c’est-à-dire en matière de sécurité internationale et défense pour admettre que la sécurité nationale est bien garantie en matière d’équipement militaire ou sur le plan économique, il faudrait que l’État en question soit considéré comme une source d’insécurité pour son voisin pensant qu’il peut l’attaquer à tout moment puisqu’il dispose des matériels de défenses énormes pour sa sécurité, même si ce n’est pas évident.
L’État peut également être source d’insécurité pour sa population à cause de la nature des relations qu’il entretien avec d’autres États sur la scène internationale par le biais de sa politique étrangère ou dans une situation d’exception politique nationale comme le cas du Niger, si jamais une intervention militaire de la CEDEAO était effective, sa population serait en danger à cause de son État.
Pour résumer, l’État ne doit pas se limiter à l’approche réaliste du concept de sécurité, car la sécurité ne s’arrête pas à une analyse subjective, il est nécessaire d’aller au-delà pour comprendre la sécurité nationale ou la sécurité humaine.
Il semble opportun d’établir l’approche sociologique de la sécurité notamment pour faire une analyse de la sécurité, il faudrait s’interroger sur les points suivants : « pour qui assurer la sécurité ? pour quelles valeurs ? pour quel degré de sécurité ? face à quel type de menace ? avec quels moyens ? A quel prix et pour quelle période ? ».