Mariama L. Diallo, une femme brisée par l’arrestation brutale de son mari Marouane
Choc et détresse. Mariama Lamarana Diallo, épouse du journaliste Habib Marouane Camara, vit un calvaire depuis l’arrestation musclée de son mari par des gendarmes à Lambandji, dans la banlieue de Conakry.
Son récit, empreint d’émotion et de douleur, plonge dans l’angoisse et la confusion de ces moments sombres. Dans un témoignage bouleversant ce mercredi, elle est revenue sur cette arrestation, appelant à la fin de cette violence qui déchire les familles et enfonce les citoyens dans l’effroi.
Exprimant devant la presse, Mariama Diallo a rappelé avoir reçu samedi dernier, une première alerte inquiétante : son mari, Habib, était recherché. Des amis dit-elle, l’ont contactée pour l’informer qu’il devait être prudent et qu’il courait un risque. Depuis ce jour, une angoisse palpable s’est installée dans la famille. Mais la situation a pris une tournure tragique dans la soirée d’hier mardi, 03 décembre 2024.
Ce jour-là, Habib Marouane Camara avait pris contact avec sa femme pour lui signaler un rendez-vous à 20h avec une personnalité dénommée « KPC ». Inquiète, Mariama lui avait demandé s’il était sûr de ce rendez-vous. « Ne t’inquiète pas, je serai prudent », lui avait répondu son mari, tout en lui demandant d’être vigilante.
À 20h05, elle a tenté de le joindre à nouveau pour savoir s’il était arrivé sur place. Habib, dans les couloirs menant au lieu du rendez-vous, lui a répondu qu’il n’était pas encore arrivé, mais qu’il était presque là. Quelques minutes après, le téléphone de Mariama a vibré, un appel de son beau-frère qui lui annonçait l’inimaginable : Habib venait d’être arrêté.
Le début du calvaire!
Dès cet instant, l’angoisse de Mariama a été décuplée. Si elle avait déjà eu vent de l’arrestation de son mari grâce à un ami qui se trouvait avec lui, elle ne pouvait imaginer l’ampleur de ce qui venait de se passer. Son mari, emmené par des gendarmes, avait été extrait violemment de son véhicule, sous les yeux de son ami. « C’est avec leurs armes qu’ils ont cassé le parebrise de la voiture de mon mari pour l’extraire de la voiture », raconte Mariama, le cœur lourd.
Les détails sont flous, mais selon des informations parvenues à la famille, son mari a été emmené alors que son ami, qui se trouvait également sur place, a été relâché après avoir vu tous ses téléphones saisis. Le téléphone de Habib, quant à lui, a été pris par quelqu’un, mais récupéré plus tard, et également sa voiture, mais laissant la famille sans nouvelles de son sort.
Une douleur indescriptible !
Loin de pouvoir tourner la page, Mariama vit un véritable cauchemar. « Aujourd’hui, s’en est de trop. Franchement, je ne pense pas que la Guinée ait vécu un moment aussi difficile que cette période. Il y a trop de kidnappings, trop d’enlèvements. Les familles restent sans nouvelles et ça fait très mal », confie-t-elle, les larmes aux yeux.
Pour elle, le plus insupportable n’est pas seulement l’arrestation brutale de son mari, mais l’incertitude qui pèse sur sa sécurité. « La personne qui a été arrêtée, c’est peut-être elle seule qui sait comment elle se sent là-bas. Mais la famille qu’elle a laissée derrière, c’est celle-là qui souffre le plus. Parce que nous nous restons sans nouvelles. On ne sait pas comment la personne est entretenue, si elle est sous violence », déplore-t-elle.
Dans ce climat de peur et d’oppression, la famille de Habib reste dans l’attente, à la merci de ce silence inquiétant. « Je demande donc à ce que tout s’arrête », lance Mariama, appelant à la fin de la violence et de l’arbitraire qui règnent actuellement en Guinée.
L’espoir d’une justice rendue !
À travers son cri du cœur, Mariama appelle à la fin de l’angoisse. Elle exige que des réponses soient données sur le sort de son mari et sur le traitement réservé aux détenus dans ce contexte de répression. Son témoignage, un reflet de la douleur d’une femme, mais aussi de celle de certaines familles qui, chaque jour, sont confrontées à l’arrestation brutale et à la disparition de leurs proches.
Faut-il rappeler que dans un pays où les tensions politiques et sociales sont croissantes, des voix comme celle de Mariama risquent de se multiplier. Mais il reste à espérer que ces voix parviennent à faire écho et que l’opinion publique et les institutions puissent œuvrer pour que la justice soit rendue et que des vies ne soient pas brisées par la violence institutionnalisée.