ME SYLLA TIRE SUR LE P.G. WRIGHT ET LA CRIEF
Dans l’affaire Djoma, propriété de l’ancien intendant de la Présidence, … alias Bill Gate, Me Lancinè Sylla a tiré sur le Procureur général Alphonse Charles Wright et la CRIEF. C’était au cours d’une conférence de presse.
Pour lui, le comportement du Procureur général, « comme sur l’un relevé, est à la fois constitutif de violation du secret professionnel ». Affirmant que « la procédure pénale doit être menée sous le sceau de la confidentialité », il a expliqué que « lorsque vous êtes procureurs, et que dans l’exercice de vos fonctions vous parvenez à accéder à un certain nombre d’informations, vous ne peut pas fournir ces informations au public. La corrélation entre le respect du secret professionnel et le respect de la présomption d’innocence vont de paire ».
Me Sylla a ensuite souligné que « le fait par lui, d’avoir violé le secret professionnel auquel il est astreint en tant que procureur général, fait aujourd’hui que le Groupe Djoma est cloué aux piloris. Il suffit de lire quelques captures d’écrans pour se rendre compte. (…). Les informations sur les comptes bancaires, son solde et les numéros ont tous été donnés. Alors que ces informations relèvent du secret professionnel, on ne les livre pas. Ils sont protégés par les dispositions de l’article 43 de la loi sur la réglementation bancaire en République de Guinée. Mais cela n’a pas été respecté ».
Poursuivant, il a indiqué que « si ces informations sont données à un procureur de la République, c’est aux fins d’être exploitées dans le cadre strict de la procédure judiciaire ; ce n’est pas à être livrées à la population. Nous allons nous entretenir avec notre client, pour voir ce qu’il y a lieu de faire. (…). Ça ne veut pas dire parce que vous êtes un magistrat que vous devez piétiner la loi. Vous devez travailler dans la légalité, parce que c’est seule la légalité qui doit nous gouverner ».
Me Sylla invite à noter « que monsieur le procureur général s’est prononcé sur un dossier qui ne relève pas de sa compétence. L’ordonnance portant création, organisation et fonctionnement de la CRIEF prévoit que les infractions autour desquelles il a organisé son point de presse, sont de la compétence de la CRIEF. Pourquoi se prononce-t-il là-dessus ? Pourquoi il le fait ? Il le fait en violation des lois de la République. Pourquoi il le fait si ce n’est pas pour faire une publicité nuisible au droit à la présomption d’innocence de Djoma Groupe. Djoma Groupe est présenté aujourd’hui avant toute condamnation, comme coupable de ces infractions, ce qui est regrettable. Il suffit d’aller sur les réseaux sociaux pour comprendre que cette communication est catastrophique à la présomption d’innocence qui est un élément sacré d’un procès juste et équitable« .
Abordant le cas de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), il estime qu’il « faudrait que la CRIEF nous rassure à travers les actes qu’elle pose. Mais si la CRIEF commence à poursuivre sur la base des infractions qui relèvent du droit commun, donc qui ne relèvent pas de sa compétence, ça ce n’est pas de nature à rassurer (…) Nous ne parlerons pas de règlement de compte. Nous relevons quand même qu’il y a un certain acharnement judiciaire depuis un certain temps« .
Pour des commentateurs, « cette sortie de Me Sylla pourrait avoir des conséquences sur le Procureur général, qui a beaucoup d’ennemis dans les milieux de l’ancien pouvoir. Ils cherchaient sa tête depuis longtemps. Donc, il n’est pas impossible qu’ils le fassent remplacer pour le nommer ailleurs. Ils sont revenus aux affaires et sont plus puissants qu’ils ne l’étaient. Si le Procureur Charles Wright est muté ailleurs, avec une promotion, nul ne verra son limogeage« .
Brehim Ould MAHMOUD