Mise en place des Délégations spéciales : Signe annonciateur de confiscation de pouvoir par la junte
Pendant qu’à date, il n’y a eu aucune avancée dans la gestion du chronogramme de la transition devant permettre le retour à l’ordre constitutionnel, le CNRD a dissout les conseillers communaux élus fin mars et envisage de mettre en place des délégations spéciales.
Désormais, les communes seront gérées par les délégations spéciales, c’est ce qu’a voulu les autorités de la transition guinéenne, qui ont dissout l’ensemble des Conseillers communaux du pays.
Une démarche qui a suscité des vives réactions au sein de la classe politique et des acteurs de la Société civile.
Le leader du MoDel s’interroge d’ailleurs sur les réelles motivations de la junte de remplacer les conseillers communaux par des délégations spéciales.
« Quel est l’intérêt de remplacer des élus dont le mandat a expiré par des délégations spéciales lorsqu’il est possible d’organiser des élections communales afin de laisser la liberté aux populations de choisir ses dirigeants locaux ? Le CNRD ne savait-il pas la limite du mandat des conseils communaux pour préparer à bonne date l’élection de leur remplacement », s’est interrogé Aliou Bah.
Alors qu’aucun des dix (10) points du chronogramme de la transition n’a encore été réalisé à 8 mois de la fin de la transition, prévue théoriquement le 31 décembre 2024, la junte militaire est dans une logique de confiscation de pouvoir.
C’est pourquoi, estime le leader du MoDeL, le CNRD, qui est dans la diversion, entretient le flou sur ses intentions. Une situation dangereuse pour la stabilité du pays
« Si la préoccupation de la junte militaire était le respect de la limite des mandats, pourquoi vouloir faire glisser le calendrier de la transition ? Évoquer des dispositions légales pour poser un acte lorsque ça arrange son agenda et faire l’aveugle sur la loi lorsque c’est contre ses intérêts, est un jeu dangereux pour la stabilité du pays », prévient le jeune leader politique. Rappelant que le « Le CNRD, qui est une autorité non élue, doit aussi se rappeler que le mandat de la transition expire en décembre 2024 conformément à ses libres engagements. Le peuple de Guinée prendra éventuellement le décret de son remplacement car il est le seul propriétaire du pouvoir », prévient le Président du Mouvement démocratique libéral (MoDel).
Abdoul Wahab Barry