Mohamed Béavogui a-t-il été renvoyé ou a-t-il démissionné ?
Le décret de nomination d’un premier ministre par intérim vient d’être lu à la RTG. Mohamed Béavogui a-t-il été renvoyé ? A-t-il démissionné comme certains le disent ?
Son remplaçant est le Ministre du Commerce, Dr Bernard Gomou. Le décret précise qu’il est nommé Premier ministre par Intérim cumulativement à ses fonctions durant l’absence du Premier Ministre Mohamed Béavogui.
La création du poste de Coordination du Bureau de suivi des priorités présidentielles (BSPP), qui dépossédait ainsi le chef du gouvernement de tous les dossiers économiques serait à l’origine de la brouille entre lui et le CNRD. Des sources concordantes annonçaient d’ailleurs son remplacement par Mme Kadiatou Emilie Diaby, Coordinatrice de ce BSPP.
Pour un commentateur, « c’est une démission qui ne dit pas son nom, car le PM Béavogui a été patient avec le CNRD. Il a résisté en restant constant sur la nécessité de travailler avec les forces vives, pas seulement celles qui sont proches du pouvoir, mais qui ne représentent pas plus de 10 pour cent des guinéens. Il a surtout cherché à collaborer avec la CEDEAO, au risque de voir les 36 mois de transition diminués de près de la moitié« .
Avis que ne partage pas un analyste politique qui estime que « les durs du système ne voulaient plus de lui. Eux veulent résister aux pressions de la communauté internationale et veulent affronter la CEDEAO et ses sanctions. Ce sont ces gens qui dirigent la CRIEF et qui refusent l’ouverture du dossier des crimes de sang. Il sera étonnant de voir le retour de Mohamed Béavogui aux affaires. Il sait que les gens du CNRD et leurs conseillers veulent l’utiliser pour le jeter après comme un mouchoir kleenex. Pour le moment, la première conséquence de ce remplacement intérimaire aura pour conséquence le retard de la médiation de la CEDEAO« .
Limogé ou pas, Mohamed Béavogui, que l’on dit être absent du pays, n’a pas été un bon Premier ministre de la transition. Pourtant, il avait tous les atouts pour mener une mission favorisant une transition apaisée, mais il a préféré être un porte-parole et avocat d’une junte qui veut confisquer le pouvoir le plus longtemps possible. Autrement, au lendemain de sa mission à la veille du 60 ème sommet des chefs d’États de la CEDEAO, à Abuja, il aurait rendu le tablier.