Contre La sansure

Monsieur Kotembèdouno, parlons franchement et simplement.

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Mon cher Dr Jean Paul Kotembèdouno votre texte est long, prétendument rigoureux, mais c’est surtout une tentative maladroite de noyer le poisson sous un flot de considérations juridiques et rhétoriques qui cherchent à justifier l’injustifiable. Parlons franchement et simplement.

D’abord, vous passez des pages entières à jouer avec les mots, les articles et les chronogrammes pour expliquer pourquoi le mandat du CNT n’aurait pas expiré. Pourtant, la question de base reste limpide : pourquoi les membres du CNT continuent-ils à occuper leurs postes alors que, dans l’esprit et la lettre de la transition, leur mission aurait dû être temporaire ? Personne n’a besoin d’un doctorat pour voir que votre argumentaire sert surtout à légitimer une prolongation de pouvoir qui frôle l’abus.

Ensuite, vous parlez de « responsabilité », de « dialogue » et d’humilité » des dirigeants, mais où est elle, cette humilité ? Vous et vos collègues semblez bien plus préoccupés par la préservation de vos privilèges que par l’intérêt général. Si vous étiez vraiment soucieux du peuple, vous auriez entamé un dialogue depuis longtemps pour accélérer la transition et rendre le pouvoir aux institutions légitimes, au lieu de trouver des prétextes pour rester en place.

Vous mentionnez que la transition a été définie par un « chronogramme adopté », mais même un enfant comprend que ce chronogramme est un leurre si les actions concrètes ne suivent pas. Où sont les avancées tangibles ? Où en est le processus électoral ? Pourquoi le CNT, censé représenter les intérêts de la nation, ne pousse-t-il pas avec plus de vigueur pour que cette transition soit finalisée ? Si tout cela traîne, c’est soit de l’incompétence, soit de la mauvaise foi. Et dans les deux cas, vous en portez la responsabilité.

Enfin, vous affirmez que ce texte n’est pas une défense personnelle. Pourtant, chaque ligne respire l’autojustification. Vous voulez convaincre que vous êtes dans votre bon droit, mais ce droit est celui que vous définissez à votre convenance, en ignorant le sentiment général d’usurpation que ressent une grande partie du peuple de Guinée.

Pour résumer : il ne suffit pas de multiplier les articles de loi et les mots savants pour faire oublier une vérité fondamentale. Le CNT n’a de légitimité que dans la mesure où il s’attelle à sa mission : faciliter une transition rapide et transparente. Tout le reste, c’est de l’enfumage.

Comme le dit un proverbe africain : « Quand la palabre dure trop longtemps, elle finit par perdre son sens. » Votre texte, aussi long soit-il, ne cache pas la vérité : le peuple attend des actes, pas des justifications.

Abdoul Karim DIALLO


Votre compatriote depuis Londres,
Pour une Guinée juste et responsable.

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