Namibie: l’Afrique tient son deuxième président en pagne!
Après Ellen Johnson Sirleaf, qui a tenu, du 16 janvier 2006 au 22 janvier 2018, le gouvernail du bateau battant pavillon Liberia, l’Afrique vient de conjuguer, pour la deuxième fois, au féminin, la fonction présidentielle. Ça se passe, cette fois-ci, en Namibie qui vient d’élire son nouveau président, ou plutôt sa première présidente.
Ainsi en ont décidé les urnes, suite aux élections présidentielle et législatives du 27 novembre. A scrutin spécial, qui a joué des prolongations deux fois, résultat spécial: Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, a été déclarée vainqueur de la présidentielle, avec, selon la commission électorale, 57,31% des suffrages.
La championne de l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain, la SWAPO, parti politique au pouvoir depuis 34 ans, c’est-à-dire les indépendances de la Namibie, n’a laissé aucune chance à son challenger, Panduleni Itula, 67 ans, le leader du principal parti d’opposition, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC). Celui-ci n’a été crédité par la structure en charge des élections, que de 25, 50% des voix, ne compte pas se contenter de ces chiffres rendus publics ce soir du mardi 3 décembre. Il avait, d’ailleurs, prévenu l’opinion, qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats d’élections qu’il trouve entachées de plusieurs irrégularités. La Namibie après avoir vécu des élections élastiques, à cause de difficultés logistiques et techniques, au titre desquelles, la pénurie de bulletins de vote, doit-elle s’apprêter à entrer dans une zone de turbulence, liée à la contestation promise par le candidat malheureux? Si oui, pourvu que toutes les actions de protestation se passent devant les tribunaux dédiés, afin que la rue, comme à l’accoutumée, ne s’en empare, avec son corollaire de violences et de répression.
En attendant, la deuxième femme présidente du continent noir, devra, nouer, solidement, le pagne pour faire autant, sinon plus que sa devancière libérienne. Du reste, ce ne sont pas les défis qui font défaut, dans cette ancienne colonie allemande, où la mixité, noirs-blancs est une réalité. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes, comme celui des terres agricoles dont la majorité appartient aux fermiers blancs, faisant planer le syndrome zimbabwéen, le gouvernement namibien ayant dans ses plans, la redistribution de ces terres à des Namibiens noirs. De même, faire chuter le taux de chômage et redonner espoir à la jeunesse namibienne, seront des priorités du pouvoir de «NNN», la présidente ainsi nommée par la réunion des premières initiales de ses nom et prénom. Le combat contre la pauvreté et la lutte contre le Sida, seront également, aux premières loges du programme de la présidente. En tout cas, les attentes sociales sont immenses dans un pays, où, demain ne semble pas être la veille du changement, la SWAPO dictant sa loi, depuis près de 35 ans, sur l’échiquier politique.
Mais, le changement, la Namibie le tient déjà et il est de taille, avec les nouveaux galons de la vice-présidente, qui n’est pas sans maîtriser les rouages de l’Etat, mais connaît, certainement dèjà, les besoins de mieux-être de ses concitoyens qui lui ont accordé leur confiance dans une Afrique où la femme, n’arrive toujours pas à occuper la place qui est réellement sienne. Si «l’avenir de l’homme est la femme», selon le poète surréaliste Louis Aragon, alors il faut espérer que Netumbo Nandi-Ndaitwah soit le futur radieux de la Namibie.
Par Wakat Séra
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