Nomination: Le président Doumbouya doit miser sur la compétence (Abdoul Latif Diallo)

Un cadre médiocre ne produira jamais un bon rendement, tout comme le dernier de la classe ne peut raisonnablement figurer parmi les lauréats d’un concours.

Aujourd’hui, la transition guinéenne s’essouffle. Non pas par manque d’ambition, mais à cause d’un mauvais casting.

Trop de nominations fantaisistes ont transformé la fonction publique en un terrain d’expérimentation, où même ceux qui n’ont jamais obtenu le Brevet se retrouvent directeurs , conseillers spéciaux ou chefs de cabinet . Le titre de « directeur » ou de « ministre » n’a plus la même valeur qu’avant.

Les régimes militaires passés, de Conté à Dadis, ont certes leurs fautes, mais on ne peut leur reprocher le choix de leurs cadres : ils savaient s’entourer de personnes compétentes.

À l’inverse, le CNRD privilégie le copinage, le clientélisme et le lèche-bottisme au détriment du mérite. C’est pourquoi cette transition est plongée dans une crise économique, avec des responsables d’EPA qui ignorent jusqu’au fonctionnement de l’institution qu’ils dirigent.

Le président Doumbouya doit revoir ses critères de nomination. Il doit miser sur les compétences, sur la rigueur, sur les résultats, et non sur la loyauté aveugle ou la flatterie. Le slogan « Mouille le maillot et on te nomme » ne peut pas bâtir une Nation.

L’avenir de toute une génération dépend de ces choix. Si rien ne change, la Guinée risque de s’enfoncer davantage dans le trou, au lieu d’en sortir.

Wô pôpa min

Journaliste d’investigation

Très très indépendant