NON M. FAYA MILLIMONO,
Dans visionguinee.info (*), j’ai été déçu de lire les propos qui vous sont attibués. Selon vous, « tout guinéen qui veut le bonheur de la Guinée ne devait pas être pressé que la transition finisse. A ce que je sache, aucun acteur politique ne nous a encore dit qu’il est pressé de voir la fin de la transition« .
Soyez plus clair M. le Président du Bloc libéral. Une transition courte c’est combien de temps selon vous ? Est-ce les 12 mois jugés suffisants par M. Lansana Kouyaté du PEDN (membre des partis du FNDC) ou les 15 mois proposés par l’ANAD, Coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo ?
Si nous convenons que les 6 mois exigés par la CEDEAO sont insuffisants, nous devrions convenir également que 18 mois (comme ATT l’avait fait au Mali, au début des années 90) sont largement suffisants pour réussir une transition. Bien avant que les colations politiques et autres entités ne fassent leur propositions, dans guinafnews, nous avons toujours estimé qu’en 18 mois, il est possible de réussir une transition démocratique, en mettant en place des institutions républicaines inviolables et en réduisant les pouvoirs de l’Exécutif, tout en renforçant ceux des Législatif et du Judiciaire. Je suis surpris que vous, qui vivez en grande partie, depuis les années 90, en Amérique du Nord (Canada et surtout États-Unis), ne soyez pas de l’avis de ceux qui veulent une transition de 12 à 15 mois.
Est-ce parce que vous êtes de ceux (minoritaires et non représentatifs des patriotes guinéens) qui cherchent convaincre le CNRD, pour qu’il engage le pays dans une transition d’au moins deux années alors que 18 mois sont largement pour le faire correctement, avec l’appui technique et financier indispensable de la communauté internationale ?
Je suis d’accord avec vous lorsque vous indiquez la transition doit « prendre du temps. Il faut qu’on s’écoute dans ce pays. Nous devons aujourd’hui privilégier l’intérêt de la Guinée, c’est très important ». Mais si le temps nécessaire pour une transition correcte ne doit pas être aussi court comme les 6 mois exigés par la CEDEAO, il est normal d’envisager une période allant de 18 à 15 mois comme recommandés par les partis politiques représentatifs du paysage sociopolitique guinéen.
Une transition de 18 mois, comme guinanews.com l’a proposé de nombreuses fois est duffiamment longue pour éviter les erreurs du passé. Au Mali, les militaires qui avient le pouvoir, sous le commandement du Colonel Amamadou Toumany Touré (A.T.T.) l’ont démontré. L’exemple a été une référence. Et A.T.T., après les dix années (2 mandats du président élu et réélu, Alpha Oumar Konaré). C’est ce que le célèbre Tierno Monénembo a conseillé au Colonel Mamadi Doumbouya.
Mais vous, Bah Oury et d’autres acteurs sociopolitiques du pays, vous voulez une transition d’au moins 24 mois suggérés. Si ceux qui veulent une transition de 12 à 18 mois (y compris les 3 mois déjà écoulés) sont pressés, sont ces guinéens qui ne veulent pas, comme vous le dites « le bonheur de la Guinée« , eh bien j’en suis un.
Seulement, vous devriez essayer de comprendre que ceux des guinéens qui veulent accompagner le CNRD dans cette aventure sans issue, vous devriez comprendre que la Guinée gagnerait mieux si les nouvelles autorités acceptaient de mettre en place un organe d’échange entre elles et la classe politique, afin qu’ensemble, ils trouvent les voies permettant de mettre en place les institutions de la transition comme le CNT (au maximum 51 personnes issues du monde politique, des juristes et sociologues), un Conseil économique et social de transition (CEST)de 51 membres (Patronat, économistes, société civile, syndicats) un Conseil national des sages de transition (CNST) de 51 membres (Réligieux, Coordinations régionales, retraités).
Je suis également d’accord avec vous lorsque vous dites qu’il « faut sortir du schéma individuel. Ce que nous avons en commun est plus fort que ce qui nous divise. Donc, faisons beaucoup attention« . Mais, je crois que certains d’entre vous ne veulent pas des élections parce qu’ils sont convaincus que Cellou Dalein Diallo et sa Coalition politique, l’ANAD, les gagneront facilement et démocratiquement. Et comme ils constituent la Coalition la plus transversale, pour ne pas dire la seule réellement, ils sont mieux placés que quiconque pour réconcilier les guinéens, reconstruire le pays, drainer vers la Guinée des investissements. Qui mieux que Cellou Dalein Diallo a plaidé la cause du CNRD et de la Guinée partout ailleurs, notamment auprès des grands décideurs du monde ?
Ibrahima Sory BALDÉ