Contre La sansure

NON MON CHER SANO, ALPHA CONDÉ A FAIT PLUS DE MAL QUE DU BIEN À LA GUINÉE

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Je ne suis pas d’accord avec toi mon cher Abdourahmane Sano (l’orthographe que tu m’as suggéré) lorsque tu affirmes que « c’est la participation de l’UFDG au scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 qui a légitimé Alpha Condé au compte de son troisième mandat », en soutenant que « le Président Alpha Condé, il a beaucoup fait pour ce pays… »

J’ai connu l’ex président Alpha Condé depuis juin 1986, à Dakar. C’est à sa demande que Me Christian Sow, son ancien Ministre d’État à la Justice, qui n’a pas voulu faire partie du gouvernement du 2 ème mandat, est allé me chercher à la Redaction de l’Hebdomadaire Afrique nouvelle, premier magazine d’information de lAfrique noire francophone, édité par l’Église Catholique. C’est cette relation qui a fait qu’en sptembre 2012, on m’a nommé sur le Comité central du RPG a-e-c, que j’ai quitté quelques mois après lorsque j’ai constaté que ce train roulait sur l’ethnostratégie et la dictature avec un culte de la personnalité d’Alpha Condé.

Contrairement à Abdourahmane Sano, que j’ai commencé à adminer lorsque, Ministre de l’Agriculture du Gouvernement Komara, sous la présidence du Capitaine Moussa Dadis Camara, il n’a pas hésité un seul instant, à Conakry, quelques heures seulement après les événements du Stade du 28 septembre 2009, marqués par le massacre de plusieurs dizaines de guinéens, le viol de dizaines de femmes guinnéennes en plein jour, la dispaution de plusieurs autres etc, il a osé annoncer sa démission, pour dénoncer cette barbarie du régime militaire, soutenu par des acteurs politiques et de la société civile.

Je me demande bien qu’est-ce l’ancien président Alpha Condé a fait comme bien à la Guinée en dehors de forcer la construction des barrages hydroélectriques de Kaleta, Amaria et Souapati. Même si ces ouvrages ont été réalisés avec beaucoup de surfacturation, qui ont bénéficié à des cadres du RPG et des fonctionnaires, il faut saluer ces réalisations et souhaiter qu’elles soient correctement exploitées car, leurs potentialités de rentabilité sont réelles.

ALPHA CONDÉ A FREINÉ LA DÉMOCRATISATION ET ENCOURAGÉ L’ETHNOCENTRISME

Si la Guinée connaît aujourd’hui des problèmes d’ethnocentrisme, de politisation de l’administration, bases des crises sociopolitiques qui ont duré depuis qu’il a prit le pouvoir en décembre 2010, le seul responsable c’est l’ex président Alpha Condé, qui a freiné la démocratisation et encouragé et mis en place l’ethnostratégie. En refusant d’organiser les élections législatives et communales dans les temps. Ce, pour reconstruire son parti politique aux dépens de l’UFR de Sidya Touré et du PEDN de Lansana Kouyaté, grâce à la politisation du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et l’appui des forces militaires et paramilitaires qui imposent les résultats électoraux fabriqués par ce département ministériel, avec la complicité de la majorité des membres de la CÉNI, légalisés par la Cour constitutionnelle.

Il est surprenant qu’Abdourahmane Sano, Coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution, jusqu’en début de cette semaine, dise que l’ex président Alpha Condé « a fait beaucoup pour ce pays » car, il est de ceux qui ont porté la parole de la majorité des millions de guinéens pour dénoncer la dictature du régime de ce dernier. Il est également un des dénonciateurs de la gabégie et des importants détournements de deniers publics, des arrestations arbitraires et détentions illégales, qui étaient des ‘boussoles’ de la gouvernance du régime Alpha Condé.

Si Alpha Condé a eu le droit de se présenter légalement à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, c’est parce le FNDC a décidé de ne pas participer aux législatives avec un fichier électoral corrompu.

Or, si tous les partis politiques avaient participé à cette élection du 22 mars 2020, Alpha n’aurait pas été en mesure d’imposer ses résultats qui lui ont permis de changer la Constitution et donc lui donner le droit de se porter candidat à la présidentielle.

SE BATTRE POUR FAIRE RESPECTER LES RÉSULTATS, PLUTÔT QUE POUR EMPÊCHER LES ÉLECTIONS.

C’est la raison pour laquelle, en décembre 2019, j’ai adressé une correspondance à lui Abdourahmane Sano, à Bah Oury, et au vice-président de l’UFDG Fodé Oussou Fofana pour leur dire combien il serait important que les partis politiques soumettent leurs listes de candidatures et se battent pour faire respecter les résultats issus des urnes. Exactement comme l’a fait l’UFDG et ses alliés lors de la présidentielle du 18 octobre 2020.

Il est plus facile de se battre pour faire respecter les résultats, plutôt que pour empêcher les élections. Si les grands partis membres du FNDC avaient pris part à cette élection législative (comme l’ont fait de nombre de ses membres) qui a été rapidement jumelée à un referendum constitutionnel, Alpha Condé et ses alliés n’auraient pas été en mesure de gagner. Abdourahmane Sano devrait refléchir davantage pour comprendre que la bataille interne, notamment entre UFR de Sidya Touré et UFDG de Cellou Dalein Diallo, n’a pas permis au FNDC de fonctionner correctement. La même chose qui s’est reproduite il y a quelques jours, avec le Collectif des partis politiques (CPP), né le 3 janvier 2022 et mort quelques jours après, le 18 janvier 2022.

 

 

SI ALPHA CONDÉ AVAIT ACCEPTÉ LES RÈGLES DE LA DÉMOCRATIE, IL N’AURAIT PAS CONNU CETTE HUMILIATION.

Abdourahmane Sano, comme d’autres avant lui, estime qu’on « peut servir la Guinée sans forcément être dans un parti politique. Je ne me vois pas non plus être à la Ceni, parce que je ne veux jouer aucun rôle dans la transition ». Le plus important, n’est pas seulement d’être en dehors des partis politiques. C’est d’être actif dans le combat patriotique pour contribuer à la lutte contre l’ethnostratégie, la gabégie, les détournements des deniers publics…

Mon cher Sano, tu dois participer à la reconstruction de ton pays. Mais fais-le patriotiquement et fais comme je le fais : sans considération ethnique, régionale ou… Il faut que nous combattions contre les ethnostratèges qui sont en train de reproduire le même type d’administration du pays sous Alpha Condé.

 

 

IBRAHIMA SORY BALDÉ

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