Le 28 septembre 1958, dans différentes colonies et en Métropole (France) il s’est tenu un référendum à l’initiative du Général De Gaulle. En Guinée, un million quatre cents huit mille cinq (1 408 500) étaient inscrits.
Ce jour mémorable, seulement cinquante mille neuf cents quatre vingt une personnes (56 981) soit 4,78 pour cent d’entre eux ont voté pour le OUI. La quasi totalité des inscrits a voté NON. Ils étaient au nombre d’un million cent trente six mille trois cents vingt personnes (1 136 324) soit 95,22 %.
Ils étaient au total un million deux cents trois mille huit cents soixante quinze mille personnes (1 203 875), à avoir participé au vote. Et c’est ce jour que des élections nationales libres, inclusives et transparentes furent organisées avant celle du 27 juin 2010 lors de la présidentielle que nombre de sources ont reconnu comme vainqueur Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG.
Une victoire que le président de la transition, général Sékouba Konaté a transformée en défaite en novembre 2010, suite aux combines des amis d’Alpha Condé dont le médiateur Blaise Compaoré, alors président du Burkina Faso, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal et Secrétaire général de l’OIF, dont un cadre dirigeait la CENI et surtout Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères au moment des faits.
« Dansa, Goumou ne connaissent pas l’histoire de la Guinée… »
Aujourd’hui, au Mausolée de Donka où reposent Sékou Touré, Saïfoulaye Diallo et d’autres figures historiques comme Samory Touré, arrière grand-père maternel de Sékou Touré, Alpha Yaya Diallo, le président du CNT, Dansa Kourouma et le premier ministre Bernard Goumou étaient présents sur les lieux pour « rendre un hommage à cet homme qui repose dans ce mausolée et à tous ceux qui l’accompagnent. Nos résistants Almamy Samory Touré, Alpha Yaya Diallo, tous ceux qui ont versé la sueur, du sang et de l’effort pour que nous restons et demeurons libres et dignes. Que Dieu les accepte dans son paradis » explique l’ancien président du CNOSC.
Pour un septuagénaire, « Dansa, Goumou, Colonel Doumbouya, mon camarade d’âge général Idi Amine Camara, ministre de la Défense, etc. ne connaissent pas l’histoire de la Guinée. Notre indépendance, c’est sous Sékou Touré que nous l’avons eue, mais ce n’est pas le principal artisan. Le leader de la DSG, Barry Ibrahima, dit Barry III, de l’aristocratie foutanienne, était à la tête du parti qui se battait pour l’indépendance. Sékou Touré était l’homme de la France choisi par Houphouët Boigny qui était son parrain. En Guinée, ce qui a facilité la victoire du NON, c’est le fait que tous les principaux partis étaient en faveur. Ce n’est pas pour rien qu’il y a eu 95,22 %. Sékou Touré a éliminé tous les leaders politiques de ce temps. Barry Diawadou fusillé aux côtés de Fodéba Keïta, Barry III pendu au pont du 8 novembre…«
Pour ce sage, « nous qui étions les ados de 1958 sommes les doyens d’aujourd’hui. Il faut que ceux qui font la promotion de Sékou Touré nous disent pourquoi, en avril 1984, à peine enterré les populations ont acclamé le colonel Lansana Conté et le CMRN. Tout ce qui ressemblait pouvoir de Sékou Touré, ses images… mis à terre. Toutes les élections auxquelles ils ont participé depuis les années 90, ils n’ont rien eu. Alors pourquoi aujourd’hui lier Sékou Touré au 28 septembre ? C’était mieux de se remémorer de lui le 25 août dernier pour le discours qu’il a prononcé 65 ans plus tôt, en 1958. Ou encore le 26 mars, comme il est décédé le 26 mars 1984. Mais de grâce que l’on associe pas Sékou Touré au referendum du 28 septembre 1958. Ce sont tous les guinéens qui ont voté à la demande des principaux leaders politiques. Donc, sans risque d’être contredit, disons que l’ opération de faire de Sékou Touré l’homme du 28 septembre est ratée pour Dansa et Goumou… ils ne connaissent pas l’histoire de la Guinée« .