Contre La sansure

PARJURE, CONFUSION ET FAUTES DE DROIT : CHARLES WRIGHT S’ENFONCE DANS UN CHAOS JURIDIQUE ET GRAMMATICAL

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Dans une sortie chaotique qui défie le droit et la langue française, l’ancien ministre de la Justice, Charles Wright, tente de démontrer que la candidature du Président de la Transition ne constitue pas un parjure. Le résultat ? Un discours truffé d’erreurs juridiques, de contradictions internes, de comparaisons absurdes et de fautes de langue, révélant moins une analyse qu’un effort désespéré pour justifier l’injustifiable.

Cet article propose un démontage juridique complet de ses propos, tout en relevant les nombreuses fautes linguistiques qui traduisent un discours improvisé, instable, et dénué de rigueur intellectuelle.

I. Le cadre juridique : Le serment présidentiel ne peut être effacé

Le Président de la Transition a prêté serment publiquement, devant le peuple de Guinée, sur la Charte de la Transition. Ce texte avait valeur constitutionnelle et comprenait des clauses explicites d’intangibilité, notamment les articles 46, 55 et 65 qui interdisaient clairement au Président et à tous les membres de la Transition de se porter candidats aux futures élections.

Ce serment est un engagement personnel, solennel et indélébile. Aucune modification ultérieure du cadre constitutionnel ne peut l’effacer.

II. L’adoption d’une nouvelle constitution ne supprime pas le parjure

Oui, une nouvelle Constitution a été adoptée, contestée certes, mais adoptée. Oui, elle ne reprend pas les interdictions contenues dans la Charte. Et c’est précisément là que réside le problème.

Ce qui s’est produit est une suppression volontaire du verrou constitutionnel, destiné conditionnellement à empêcher la candidature du Président de la Transition. En termes juridiques et doctrinaux, cela s’appelle : fraude à la Constitution, contournement d’une norme supérieure, modification opportuniste, violation d’un engagement solennel, et donc parjure.

Une révision constitutionnelle ne peut jamais annuler rétroactivement un serment. Sinon, aucun président ayant modifié la Constitution pour se maintenir au pouvoir n’aurait jamais pu être accusé de parjure. Ce serait absurde.

En droit, le serment se fonde sur le texte en vigueur le jour où il est prononcé. Le modifier par la suite ne supprime pas l’engagement. Le parjure reste constitué même après l’adoption d’une nouvelle Constitution.

III. Démontage juridique des arguments de Charles Wright

1. « La Charte n’est plus en vigueur.» FAUX !

La Charte ne disparaît pas simplement parce qu’un responsable politique déclare qu’elle n’existe plus. Elle est remplacée uniquement par une Constitution validement adoptée, mais cette nouvelle Constitution ne peut effacer rétroactivement le serment prêté sur la Charte.

2. « S’il n’y a plus de Charte, il n’y a plus de parjure. » Malhonnêteté juridique !
Le parjure porte sur la violation du serment initial, pas sur la survivance du texte.
Même si la Constitution change, l’engagement demeure.

3. Comparer le parjure au “meurtre d’un cadavre.” Absurdité logique !
Cette analogie, utilisée par Charles Wright, démontre une absence totale de rigueur juridique. Elle n’est ni pertinente, ni correcte, ni intellectuellement sérieuse.

Comparer un serment constitutionnel à une infraction pénale commise sur un cadavre est un non-sens.

4. L’exemple du magistrat et du médecin : Erreur de droit !
Charles Wright affirme qu’une personne ayant perdu son statut (magistrat, médecin) ne peut plus être responsable d’actes commis lorsqu’elle l’avait. C’est faux.
En réalité, un magistrat déchu peut être jugé pour des fautes commises lorsqu’il était magistrat ; un médecin radié peut être poursuivi pour une erreur commise pendant qu’il exerçait. Son raisonnement est erroné dès la base.

IV. Les incohérences internes : un discours qui se contredit lui-même

Dans sa déclaration, Charles Wright affirme successivement que : « il n’y a pas de nouvelle Constitution, » mais aussi que « la Constitution est en vigueur », tout en déclarant que « la Charte n’existe plus », mais que « les organes transitoires continuent leurs fonctions ».

On ne peut pas être sans Constitution et avec une Constitution à la fois. Comment appelle-t-on une chose nouvelle ?

On ne peut pas dire que la Transition « n’existe plus » alors que l’appareil d’État fonctionne intégralement selon ses règles.

C’est une démonstration éclatante d’une pensée circulaire, contradictoire, et dénuée de cohérence.

V. Inventaire de fautes de langue et de vocabulaire de Charles Wright

Tout au long de sa déclaration, l’ancien ministre accumule des erreurs linguistiques inquiétantes, notamment :

1. « parjus » au lieu de parjure. Faute de vocabulaire grave de la part d’un juriste.
2. « la chasse de la transition ». Il voulait dire la Charte, confusion lourde de sens.
3. « sous la base » au lieu de sur la base.
4. « chart ». Anglicisme inadapté : il s’agit de la Charte.
5. « une parjure ». On dit le parjure, donc un parjure.

Entre syntaxe bancale, phrases interminables, absence de structure grammaticalement valide, sa sortie donne une impression d’improvisation. Pour un ancien ministre de la Justice, c’est un signal alarmant.

VI. Entre parjure et fraude, le droit ne trompe pas

Le cœur du problème est simple et ne souffre aucune ambiguïté : Le Président avait juré de ne pas être candidat. La Charte de la Transition l’interdisait clairement. Cette interdiction a été supprimée dans une nouvelle Constitution. Cette suppression a été faite dans le seul but de contourner un engagement solennel.

La candidature constitue donc un parjure, indépendant de la modification du texte.

Les constitutions peuvent être réécrites.

Les promesses, elles, non. Et encore moins les serments.

Modifier la règle pour échapper à son devoir n’est pas une preuve d’intelligence. C’est la preuve d’une trahison. L’histoire retiendra que le parjure n’est pas dans la norme : il est dans l’acte. Et qu’aucune construction juridique improvisée ne peut effacer un parjure déjà commis.

Anonymous 1er, l’autre citoyen indigné qui vient de se réveiller dans la presqu’île de Kaloum.

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