Parlement et refondation de l’Etat : ‘’le problème de nos pays n’est pas forcément d’ordre textuel’’, selon Mohamed Traoré
Les présidents du CNT du Mali, de l’Assemblée législative du Burkina Faso, les vice-présidents du CNT du Tchad et du parlement de la Cedeao ont pris part le lundi 6 février à l’hémicycle à une plénière spéciale pour débattre du thème : “Parlement et refondation de l’État’’.
Au cours de cette plénière qui a eu lieu dans l’après-midi de ce lundi au Conseil National de la transition (CNT), les débats ont plus porté sur la nécessité d’élaborer des textes de lois, notamment des constitutions reflétant l’aspiration profonde de nos populations et les réalités socioculturelles de nos pays.
L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, Mohamed Traoré, estime que nos textes de lois ne sont pas forcément le problème aux instabilités constitutionnelles dans nos pays. ‘’La question qui se pose est de savoir si la volonté du peuple est toujours prise en compte. D’ailleurs, comment définir avec exactitude et sans manipulation aucune la volonté ? Très souvent, le vocable ‘peuple’ n’est qu’un prétexte pour assouvir des ambitions personnelles’’, assure-t-il.
‘’On constate d’ailleurs que dans bien de pays africains, les révisions ou changements de constitutions étaient motivées simplement par la volonté de certains dirigeants de s’accrocher au pouvoir à la fin de leurs mandats. On a même vu que parfois même ce qui a été soumis au peuple et qu’il a adopté n’est pas ce qui a été retenu à la fin du processus d’élaboration du texte. On peut citer par exemple le cas de la constitution de 2020’’, ajoute l’avocat.
Selon ce conseiller national, ‘’le problème de nos pays n’est pas forcément d’ordre textuel. Des textes pertinents y existent. Mais ce qui pose problème véritablement, c’est leur inapplication. Les crises qui sont à la base de la transition en Guinée, au Mali, au Burkina Faso et au Tchad ne s’expliquent pas exclusivement par l’inadaptation des textes à nos réalités’’.
Mohamed Traoré assure qu’il est important de mener une réflexion profonde sur la question de constitution.
‘’Pourquoi, en dépit de textes pertinents, nos pays connaissent des crises socio-politiques et institutionnelles qui ouvrent la voie à la prise de pouvoir par des hommes en uniforme dont la vocation première n’est pas d’exercer le pouvoir politique ? Dans cette réflexion, il est certain que le constat de la propension générale à ne pas se soumettre au droit sera un aspect important de la réponse à la question’’, assure l’avocat.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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