POUR ÉVITER LES SANCTIONS, LE CNRD DOIT PUBLIER LE CHRONOGRAMME.
Dimanche prochain, à Accra, un autre sommet extraordinaire des chefs d’États de la CEDEAO doit se tenir pour examiner les cas du Mali et de la Guinée, pays qui ont connu des coups d’États militaires que l’organisation sous régionales africaine aurait pu prévenir.
Au Mali comme en Guinée, le ‘Club des chefs d’États‘ et la Présidence de la CEDEAO ont préféré apporter leurs soutiens aux ex présidents Ibrahim Boubacar Keïta (Mali) et à Alpha Condé (Guinée), contestés par des franges importantes de leurs populations.
Dans le cas particulier de la Guinée, cette CEDEAO a toléré un coup d’État constitutionnel le 22 mars 2020, commis par le pouvoir, en violation des règles et principes en matière de gouvernance démocratiques adoptées par l’organisation, tout comme par sa grande sœur, l’Union africaine (UA). Un coup d’État qui a permis à l’ex président Alpha Condé de se porter candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre, qu’il n’a gagnée que grâce à la fabrication des résultats par une majorité de commissaires de la CÉNI, avec l’appui des administrateurs territoriaux. Des résultats qui ont été validés par une Cour constitutionnelle aux ordres.
Pour leur part, le président en exercice la CEDEAO, le ghanéen Nana Akuffo-Addo et celui de la Commission, l’Ivoirien Jean Claude Kassi Brou se sont chargé de valider, sur le plan international, ce hold-up électoral, qui a plongé la Guinée dans une crise sociopolitique, qui n’a pu connaître son dénouement que le 5 septembre 2021, avec le renversement du régime dictatorial par les Forces spéciales dirigées par le Colonel Mamady Doumbouya.
Le CNRD et le gouvernement guinéen tirent leur égitimité de ce soutien populaire, sans lequel le coup d’État n’aurait pas réussi.
N’eut-été du soutien total apporté par les populations guinéennes aux nouvelles autorités, partout à travers le pays, la CEDEAO aurait été en mesure d’imposer ses conditions à la transition guinéenne. Le CNRD et le gouvernement guinéen tirent leur égitimité de ce soutien populaire, sans lequel le coup d’État n’aurait pas réussi. Ils devraient donc, tenir compte des mémorandums qui leur ont été soumis par la classe politique pour convenir avec celle-ci des modalités de la transition, en commençant par sa durée. Ce n’est pas au Conseil national de la Transition de le faire.
Aussi, comme le leur a demandé la communauté internationale (CEDEAO, Nations-Unies, Union européenne), dont les États-Unis, qui ont dépêché à Conakry leur responsable Afrique, Michael Gonzales, le CNRD et le gouvernement devraient publier un chronogramme en précisant des actions à poser, dont la création d’un fichier électoral consensuel, tiré d’un recensement réel de la population. Un chronogramme qui compterait également un programme d’amélioration des services publics (Santé, Éducation, Infrastructures routières dans Conakry, etc.). Il faut que le Colonel Mamady Doumbouya engage son gouvernement et les membres du CNRD sur cette voie.
Ibrahima Sory BALDÉ