POUR LA RÉPUBLIQUE, CONTRE LA CONFUSION
Ils nous parlent de dignité.
Ils nous parlent de mémoire.
Mais ils oublient que la République ne se fait ni à coup de symboles détournés, ni à l’ombre de suspicions sans preuves.
Face à la tribune d’Alpha Issagha Diallo intitulé « ILS ONT FRANCHI LA LIGNE ROUGE » (*), je me vois contraint de rétablir une vérité simple : la vulgarisation d’un projet de Constitution est un acte républicain, pas une offense à la mémoire du Foutah.
Ce texte, censé incarner la voix d’un peuple “qu’on ne manipule pas”, révèle plutôt une posture régionaliste inquiétante, une méconnaissance flagrante du processus constitutionnel, et un rejet mal déguisé du débat démocratique.
Ce qu’il faut savoir cher Issagha :
- Le projet de Constitution : un chemin balisé, pas une embuscade.
La République suit ses règles. Ce projet de Constitution n’est pas né d’un caprice gouvernemental, mais d’une construction législative rigoureuse menée par le Conseil National de la Transition (CNT), avec :
– Des consultations larges incluant syndicats, étudiants, intellectuels, organisations citoyennes.
– Une publication au Journal Officiel, comme le veut toute procédure légitime.
– Un référendum prévu le 21 septembre, seul juge de l’adhésion populaire.
Affirmer que ce texte est déjà rejeté par “la majorité” avant même le vote, c’est nier la voix du peuple, confisquer son droit de trancher, instrumentaliser le mécontentement comme une vérité établie. C’est une tentative insidieuse de manipulation. C’est malhonnête !
- Le Foutah, oui. Mais la nation, d’abord.
Pourquoi ramener un acte national à une lecture ethno-régionaliste ?
Pourquoi parler exclusivement du Foutah comme si les autres régions étaient orphelines de notabilité ?
Chaque citoyen, chaque communauté mérite respect et consultation. Mais Alpha Issagha Diallo choisit de parler au nom d’un seul pan du tissu national, en prétendant y voir une humiliation, là où beaucoup voient un hommage, une solennité, une ouverture au débat.
- Non à l’appel au trouble, oui à l’appel à la conscience “À réagir avec fermeté.” “Un non franc, net, sans détour.”
Derrière cette rhétorique de confrontation se cache une irresponsabilité dangereuse : l’amalgame entre mobilisation citoyenne et sabotage.
- Quand on prétend défendre la mémoire, on ne joue pas avec les nerfs de la République.
L’indignation n’est pas un projet. Le rejet n’est pas une alternative. Et le régionalisme n’est pas une pensée politique.
- Le vrai crime, c’est l’ignorance volontaire
Alpha Issagha appelle au réveil, mais ignore que tout ce qu’il exige a déjà été fait.
Il convoque la mémoire du Foutah, mais oublie le droit du peuple guinéen à s’informer, réfléchir, voter.
Il parle de dignité, mais refuse de voir dans le dialogue une forme de respect.
Non, Monsieur Diallo. La République ne vous attaque pas. Elle avance sans vous.
Et ce projet de Constitution n’est pas une arme, c’est un outil que chacun est libre d’accepter, refuser, critiquer. Mais pour cela, encore faut-il le lire, et non le fantasmer.
Je signe cette tribune non contre un homme, mais contre une logique qui divise, qui confond émotion et raison, région et nation.
Heureusement la région compte de dignes fils et filles lucides et rationnels.
Joachim Baba MILLIMOUNO
Politologue /Communicant /Gestionnaire de projet
Membre du Bureau Exécutif de l’UFDG
Ex Coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG
Membre fondateur du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG
Coordinateur du Mouvement citoyen « MON CHOIX
