« S’il y a glissement, qu’il y ait changement de gouvernement et de CNT »
Invité de l’émission « Scanner » de Cavi media, Dr Ben Youssouf Keïta, ancien député de l’UFDG, qu’il a quittée pour fonder le parti Alliance pour le changement et le progrès (ACP), indiqué à cette occasion : « Il n’y a pas d’avancement, il n y a pas de volonté. Nous sommes très mal partis, nous sommes très mal barrés. Ce qui est clair, préparons-nous psychologiquement à un glissement du chronogramme de la transition« .
Comme de dizaine d’autres formations et alliances politiques qui s’étaient rapprochées des nouvelles autorités guinéennes issues du coup d’État du 05 septembre 2021, qui a renversé le président Alpha Condé, auteur du coup d’État constitutionnel du 22 mars 2020 et du hold-up de la présidentielle du 18 octobre 2020, nombre de dirigeants desdites formations sont, selon un analyste politique, « en train de réaliser que le CNRD du Colonel Doumbouya, son gouvernement et le CNT ne sont pas dans la logique de rendre le pouvoir, même si un chronogramme de transition est convenu avec la Cedeao« .
Dr. Ben Youssouf Keïta, président de l’ACP, rappelle que le budget requis par les autorités guinéennes « de 6 mille milliards gnf, soit 600 millions de dollars Us. La Guinée a déjà fait 500 milliards de francs guinéens, ce qui donne quelque chose de 30 millions« , et soulignant : « mais il reste pratiquement 550 millions de dollars à mobiliser encore. Et en cette période de vache maigre, de conflit international et surtout de cette instabilité en Afrique, ce n’est pas facile que la CEDEAO, l’occident ou les Etats-Unis qui sont les bailleurs de fonds, mettent les mains à la poche pour quelque transition qu’elle soit pour le moment« .
« …formation de gouvernements d’union nationale et de Conseils de transition, majoritairement composés de membres des forces vives… »
Pour cet analyste politique, « Dr. Ben Youssouf Keïta et les autres leaders de partis, tous insignifiants, qui rôdent autour du CNRD, du gouvernement et au CNT, veulent s’éloigner du régime du Colonel Doumbouya. En soutenant qu’il y aura un glissement, ils croient qu’ils pourront se faire inviter… Le problème, c’est qu’en même temps, ils disent que la réalisation des 10 étapes inscrits au chronogramme de 24 mois est difficile, en retard. Ils oublient que c’est le CNRD et ses accompagnateurs qui ont proposé ce chronogramme à la Cedeao. Donc, il ne devrait pas trouver un bouc émissaire« .
De l’avis d’un commentateur, « ce que les démocrates de Guinée, du Burkina Faso et du Mali doivent souhaiter, c’est la réussite de la Cedeao dans son opération de déloger le régime putschiste de Niamey et le retour au pouvoir du président Bazoum, démocratiquement élu. Comme cela, ses émissaires à Ouagadougou, Conakry et Bamako seront bien écoutés. Et dans chacune des capitales, il faudrait faire comprendre aux tenants du pouvoir que si les chronogrammes ne sont pas respectés, la formation de gouvernements d’union nationale et de Conseils de transition, majoritairement composés de membres des forces vives, sera incontournable. Ceux-ci, dans délai de 6 à 10 mois devront organiser des élections locales et nationales. Plus clairement, s’il y a glissement, qu’il y ait changement de gouvernement et de CNT« .