Quand Charles Wright va-t-il comprendre qu’il est temps de satisfaire les revendications de l’AMG ?
Au début de la crise qui oppose l’Association des magistrats de Guinée (AMG) au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Mohamed Traoré, un ancien Bâtonnier de Guinée, indiquait que « le ministre de la Justice gagnerait à rapporter son arrêté pour éviter une crise inutile dans le secteur de la justice où il existe depuis quelque temps un climat délétère. Il n’y a aucune honte à admettre qu’on s’est trompé. Mieux, il est sage parfois d’avoir tort avec tout le monde que d’avoir raison seul« .
Au lieu de méditer sur cet enseignement, Alphonse Charles Wright répond : « Il est qui pour demander à un ministre qui a pris légalement une décision, de revenir là-dessus ? De quel pouvoir il se fonde pour le dire ? Est-ce que je n’ai pas de conseiller au département ? Est-ce que j’ai besoin de conseils qui dénient la légalité de l’acte du ministre ? Est-ce qu’un ancien bâtonnier doit-il sortir de sa réserve pour dire à un ministre de rapporter sa décision au motif que la décision a été prise illégalement ? « .
Et Charles Wright de poursuivre: « C’est son travail ? C’est son devoir ? Ce n’est pas normal, ce n’est pas son devoir. L’avis personnel n’engage que celui qui le tient, moi je n’entre pas dans les détails. Quand on veut s’ériger en défenseur de la légalité, il faut admettre quand la légalité a été violée. Demander derrière ça, on dit il doit éviter à la justice une nouvelle crise. De quelle crise il s’agit ? »
De l’avis d’un analyste politique, « c’est le coup d’État au Niger qui a compliqué la situation, car la Cédeao commençait à mettre la pression sur les régimes putschistes du Burkina, du Mali et de Guinée. Rappelez-vous que le président béninois, Patrice Talon, devait se rendre dans ces trois pays pour écouter leurs dirigeants et voir comment débloquer la situation. La France et la Cedeao se sont trop avancés sur le retour de Bazoum au pouvoir. Croyez-moi que les américains sont de cet avis. L’union européenne ne le nie pas. Alors, dès que le régime putschiste va tomber au Niger, ceux du Mali, du Burkina et de Guinée vont s’écrouler… Au Mali, le processus a déjà commencé avec l’avancée des mouvements dits rebelles, mais l’opposition politique également est vent debout ».
Quand Charles Wright va-t-il comprendre qu’il est temps de satisfaire les revendications de l’AMG ? Quand le gouvernement de transition va-t-il comprendre que le dossier des enseignants contractuels doit être réglé définitivement ? Quand est-ce que le CNRD et son gouvernement, ainsi que le groupe de Dr. Dansa Kourouma, président du CNT vont-ils comprendre que de nombreux guinéens, surtout leurs alliés, comme l’artiste-politicien Elie Kamano, qui a estimé que « … la transition je pense qu’elle vacille. Déjà elle courbe l’échine devant une CEDEAO qu’on a tous dénoncée (…). Le président est une chance pour la Guinée mais je demande à ceux qui sont auprès de lui, à ceux qui l’entourent d’utiliser la marque Doumbouya à bon escient».
C’est aux forces vives de Guinée de savoir mieux s’organiser pour un retour à l’ordre constitutionnel le 1er janvier 2025, ou alors à la mise en place de nouvelles autorités de transition sans le CNRD et ses démembrements.