Contre La sansure

QUAND LA GENDARMERIE PUBLIE UN COMMUNIQUÉ, C’EST LE CNRD QUI SE MET À POIL

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Ce communiqué est une catastrophe stratégique. Une maladresse institutionnelle. Un aveu involontaire. Une auto gifle publique. Et surtout : une preuve que le CNRD a perdu la main, la face, et le contrôle de son propre périmètre de sécurité.

Parce qu’il faut le rappeler : Le Pont 8 Novembre – Sans-fils – Feguifoot, c’est la zone la plus militarisée de Guinée. C’est le couloir des barrages, le ventre dur des pick-up, le fief des bérets qui respirent leur propre puissance. C’est surtout à moins de deux kilomètres de la Présidence, là où tout sifflement de vent est filtré, où chaque moustique doit presque décliner une carte d’identité.

Et voilà que la gendarmerie nous annonce, la bouche en cœur, que dans ce bunker à ciel ouvert, un simple chauffeur a tenu la dragée haute aux barrages, défié l’autorité, frôlé les agents, traversé trois zones ultrasurveillées, obligé les forces de l’ordre à tirer sur son pneu, et a continué sa route avant d’être immobilisé… plus loin.

Mais quel pays sérieux écrit cela de lui-même ? Ce communiqué est un suicide institutionnel en deux paragraphes.

Une mise à nu publique

Le CNRD vient de prouver, sans qu’on le lui demande, que : ses barrages ne barrent rien, ses postes de contrôle ne contrôlent rien, ses agents peuvent se faire frôler, contourner, humilier, et qu’un véhicule transportant cinq passagers étrangers peut traverser un périmètre ultrasensible comme dans un clip touristique.

Et la cerise sur le cercueil institutionnel : le tireur d’élite du régime n’a atteint que… la roue arrière gauche. Un régime qui aime tant jouer au dur vient de révéler malgré lui que sa puissance n’est qu’un décor en carton.

Une communication qui accuse plus qu’elle ne rassure

Dans une République normale, ce texte ne sortirait jamais des tiroirs. Dans une République folle, on le corrigerait. Mais dans la République du CNRD, on l’encadre et on le publie. Parce qu’ils n’ont même plus conscience de s’humilier.

Un chauffeur a fait ce que les partis politiques n’ont pas le droit de faire. Il a tenu tête. Il a résisté. Il les a ridiculisés dans leur zone rouge, sous leurs projecteurs, sous leurs drones, dans leur propre fief. Et pire : ils viennent nous le dire eux-mêmes.

Complot contre la dignité du régime

Ce communiqué n’informe pas. Il s’auto-détruit. Il montre : un régime nerveux, une sécurité poreuse, une hiérarchie désorientée, et une communication qui ne maîtrise plus rien. À ce niveau, ce n’est plus une bavure de communication. C’est un accident de crédibilité.

En voulant se justifier, ils viennent d’écrire noir sur blanc que la zone présidentielle est vulnérable aux caprices d’un chauffeur. Et ils nous disent cela avec fierté, comme si c’était une victoire.

La loi ? Leur loi ? Leur faillite ?

Ils concluent en rappelant leur engagement à “assurer la protection des populations”.

Mais si vous n’arrivez même pas à contrôler un Hyundai Palisade dans votre propre couloir sécuritaire, comment comptez-vous protéger un pays entier ?

Ce communiqué est un boomerang. Il revient leur frapper la nuque. Violent. Sec. Douloureux.

Le CNRD voulait montrer son autorité. Il n’a montré que son incapacité.

Alpha Issagha Diallo

Le fils indigné de la République

Auteur des colères lucides,

Lame acérée au service de la vérité

Ci-dessous, le communiqué y afférent.

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