Historique est bien ce jour de jeudi 4 décembre pour Washington! Enfin, le Rwandais Paul Kagame et le Congolais Félix Tshisekedi qui ne pouvaient plus se voir, même en peinture, se sont rencontrés à l’Institut des Etats-Unis pour la paix, rebaptisé, pour l’occasion «Institut Donald Trump pour la paix». Même cette fois-ci, seul le dress code qui leur a certainement été imposé, les rapprochait. Tous en costume sombre et cravate bleu, à l’instar de leur hôte, ils ont apposé leurs plus belles signatures sur les documents préparés à leur intention, sous le regard satisfait de Donald Trump qui pensait sans doute à son prix Nobel de la paix qui lui trotte dans la tête tous les matins en se rasant.
Mais, pendant que les deux signataires de l’accord accomplissaient, vite fait, leur acte, sans même échanger le moindre regard franc, encore moins une poignée de mains incitant à l’enterrement de la hache de la guerre, à des milliers de ce salon feutré, les populations du Sud-Kivu continuaient de tomber comme des mouches, prises entre l’étau de l’AFC-M23 soutenu par le Rwanda et des Forces armées de la RD Congo (FARDC) appuyées par leurs alliés, les combattants Wazalendos. Entre le processus de la paix qui se déroule à merveille sur papier, et les armes qui tonnent toujours dans le Nord Kivu et le Sud Kivu, le fossé est simplement abyssal.
Pire, que ça soit à Washington ou à Doha qui accueillent les représentants des belligérants, la sincérité est, visiblement, la chose la moins partagée. Les intérêts individuels, des acteurs de la guerre et même les visées économiques des facilitateurs, ont simplement pris le dessus. Du reste, le ton ne fait que monter entre les dirigeants des deux pays qui sont décidés à ne se faire aucun cadeau. Quel sera donc le sort de cet accord de Washington qui, en attendant de produire des miracles, ne fait que la gloire de Donald Trump?
En tout cas, mille et un accords peuvent être signés, car c’est la chose la plus facile à faire. Cependant, aucun d’eux ne connaîtra le moindre début d’exécution sur le terrain, dans le but d’atteindre le cessez-le-feu espéré et, le cas échéant, la paix durable désirée, tant que des instruments coercitifs ne seront pas couplés avec le contenu des accords. Mais rien n’est fait, de toute apparence, dans le sens de contraindre les uns et les autres au respect de leurs engagements couchés noirs sur blanc. Tout est plutôt fait selon des desseins cachés, comme si cette guerre est une aubaine pour certains. Pourtant, ce sont bien les populations civiles, exposées aux balles mortelles, aux déplacements massifs, en somme à toutes les affres des crises humanitaires, qui paient un lourd tribut à ces combats qui s’intensifient, comme pour prendre le pas sur les fameux accords de paix.
Dans l’ambiance certes lourde, mais organisée pour la paix, le Rwandais et le Congolais, ont tout de même exprimé de l’espoir, si le contrat au triple palier de la paix, du cadre économique régional et des accords bilatéraux est respecté. Il faudra maintenant qu’ils joignent l’acte à la parole, ce qui semble, pour l’instant, loin de la réalité! Peut-être que, comme l’a prophétisé Donald Trump, sûr de son affaire, «tout le monde-gagnera-beaucoup d’argent», compte tenu des immenses richesses minières en jeu. Mais pour la paix des braves, il faudra repasser après!
Par Wakat Séra
https://www.wakatsera.com/rd-congo-accords-de-paix-cherchentpaix/