Réforme du traitement du cancer de la prostate, un impératif pour le Maroc

Les cancers génito-urinaires continuent de faire des victimes au Maroc. Confrontées au poids des tabous et au regard de la société, de nombreuses personnes choisissent le silence, ce qui ne fait qu’aggraver la situation et donner au cancer l’opportunité de progresser. Conscients de cette problématique, des chercheurs de Fès ont organisé la sixième édition du Congrès International sur les Cancers Génito-Urinaires. Un éventail de spécialistes et d’experts internationaux s’est réuni pour élaborer une feuille de route et un guide inédit afin de mener à bien la lutte contre les cancers au Maroc.

La collaboration internationale qui a caractérisé cet événement témoigne de l’engagement commun des acteurs de la santé à combattre ensemble cette maladie dévastatrice. En unissant leurs forces et en partageant leurs connaissances, ils ont jeté les bases d’une action concertée et efficace contre les cancers génito-urinaires au Maroc.

Le Congrès International sur les Cancers Génito-Urinaires de Fès marque un tournant dans la lutte contre cette maladie au Maroc. Cet événement a non seulement permis de sensibiliser et de mobiliser les acteurs de la santé, mais il a également ouvert la voie à une approche plus coordonnée et efficace pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers génito-urinaires dans le pays.

Pour mieux appréhender les perspectives de cette rencontre de haut niveau, Hespress FR a approché Karim Fizazi, président d’honneur au congrès international et chercheur à l’institut Gustave Roussy à Paris qui a expliqué l’importance de cet événement dans la sphère médicale.

« Lors de cette sixième édition du congrès international des cancers génito-urinaires à Fès. Près de 300 participants, ainsi qu’un remarquable panel d’orateurs internationaux et marocains ont participé à enrichir les échanges avec leur expertise. Nous nous réunissons aujourd’hui à un moment crucial, où la cancérologie génito-urinaire connaît une expansion sans précédent. Il y a seulement quelques décennies, nos options thérapeutiques étaient limitées. Nous avions des succès relatifs dans le traitement du cancer des testicules, mais pour des pathologies comme le cancer de la prostate ou de la vessie, nos armes étaient limitées. La monothérapie traditionnelle pour la prostate et la chimiothérapie pour la vessie représentaient nos seuls recours », a-t-il commencé par expliquer.

Cependant, il s’est dit fier d’affirmer que cette époque est révolue. « Nous assistons à une révolution dans le domaine de la cancérologie génito-urinaire, et cette conférence est l’occasion parfaite pour faire le point sur les avancées de l’art. Nous pouvons désormais regarder vers l’avenir avec optimisme, avec de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux médicaments qui ouvrent des portes jusqu’alors inaccessibles», indique-t-il.

Et d’ajouter qu’il souhaiterait voir dans les années à venir, le Maroc rejoindre la communauté internationale dans la mise en place d’essais thérapeutiques. « Ces derniers sont une bénédiction pour nos patients, car ils leur permettent d’accéder rapidement aux dernières innovations médicales, bien avant même que celles-ci ne soient approuvées ou remboursées », a-t-il soutenu.

La recherche clinique n’est pas seulement bénéfique sur le plan médical, elle représente également une opportunité économique majeure pour toute la nation. En investissant dans ce domaine, « nous créons des emplois, notamment pour les attachés de recherche clinique, et nous stimulons l’activité économique de manière significative », a indiqué le médecin.

« Si le Maroc s’engage pleinement dans le développement de la recherche clinique à un niveau élevé, nous pourrons être fiers d’être le premier pays arabe à atteindre cette excellence. C’est une perspective enthousiasmante qui doit nous inspirer à redoubler d’efforts dans ce domaine crucial. Ensemble, nous pouvons changer le visage de la cancérologie génito-urinaire et ouvrir de nouvelles voies vers la guérison. Engageons-nous aujourd’hui à faire de cette vision une réalité », a déclaré Fizazi.

Egalement joint par Hespress FR, Karim Touijer, Professeur de neurologie à New York a mis en avant les avancées spectaculaires observées dans le domaine scientifique et thérapeutique au fil des années, ainsi que de l’importance cruciale des échanges et des progrès à réaliser dans le traitement des cancers génito-urinaires.

« Tout d’abord, permettez-moi de souligner l’évolution remarquable du niveau scientifique des congrès et de l’organisation qui les soutient. Cette année, nous avons le privilège d’accueillir parmi nous des leaders de la pensée thérapeutique et des experts qui ont véritablement transformé les pratiques de traitement dans certaines pathologies, notamment les cancers génito-urinaires », a déclaré l’intervenant.

Les cancers génito-urinaires, incluant le cancer de la prostate, le cancer de la vessie, le cancer de l’urètre et le cancer des testicules, constituent un défi majeur pour la santé publique. En particulier, le cancer de la prostate demeure d’une importance capitale, étant le responsable du second taux de mortalité chez les hommes, juste après celui lié aux cancers des poumons.

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