Contre La sansure

Restriction du site Guineematin.com : le SPPG donne un ultimatum aux prédateurs de la liberté de presse en Guinée (*)

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Une forte délégation du syndicat de la presse professionnelle de Guinée (SPPG) est venue ce mercredi, 4 octobre 2023, dans les locaux du site Guineematin.com à Kipé-Dadia, dans la commune de Ratoma.

Conduite par le général, Sékou Jamal Pendessa, cette délégation était venue exprimer sa solidarité et son attachement à ce site d’informations victime de restriction injuste et illégale depuis 50 jours. Et, au cours des échanges avec le personnel de ce média en ligne, la délégation a annoncé que le SPPG compte mener dans les brefs délais des actions d’envergure pour exiger la libération de l’accès à ce site. Elle a également donné un ultimatum (lundi prochain) aux prédateurs de la presse pour la levée de cette restriction contre Guineematin.com sur le territoire national.

C’est peu après midi que cette délégation du SPPG a fait son entrée au siège de Guineematin.com ce mercredi. Et, elle était porteuse d’un message de solidarité pour ce média et son personnel qui subissent une sanction injustifiée et arbitraire depuis le 15 août dernier. L’accès à ce site d’informations est restreint depuis 50 jours sur le territoire guinéen par des individus tapis dans l’ombre, et pour des raisons inavouées. Le secrétaire général du SPPG, Sekou Jamal Pendessa, dénonce une violation de la liberté de la presse et donne un ultimatum pour la levée de cette restriction.

Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du syndicat de la presse professionnelle de Guinée (SPPG).

« Nous [le SPPG] avons l’assurance que le problème de Guineematin.com est sciemment provoqué par quelqu’un qui se sert de sa position dirigeante pour faire du mal à nos confrères, pour forcer les responsables de Guineematin.com à changer de ligne éditoriale… Nous sommes donc venus rencontrer nos syndiqués (les employés) pour leur dire qu’ils ne sont pas abandonnés… Nous allons nous lancer dans la lutte. Toutes les personnes de bonne volonté qui ont l’habitude de nous appeler ou qui pourraient avoir l’intention de nous appeler pour dire : arrêtez d’abord, on va faire ceci ou cela, on leur donne quelques jours. Ils n’ont que faire le travail qu’ils ont à faire. Celui-là qui est derrière cette affaire et qu’on connaît déjà, lui aussi a la même période pour revenir sur terre. Il peut faire amende honorable d’ici lundi [9 octobre 2023]… Après l’échéance de ce moratoire, si la situation n’est pas débloquée, le bureau [du SPPG] va se retrouver mardi pour annoncer des actions… Nous savons ce qui se prépare [contre la presse en Guinée]. Que les gens sachent que personne n’est épargné. Après Guineematin, beaucoup d’autres médias (en ligne et audiovisuels) sont programmés. Nous sommes au courant que tout est fait pour fermer un certain nombre de médias. La situation de Guineematin.com n’est pas une panne technique, c’est dû à la volonté de quelqu’un qui se sert de sa position dirigeante pour régler des comptes personnels », a déclaré Sékou Jamal Pendessa.

Très ravi de cette visite de soutien, le rédacteur en chef de Guineematin.com a remercié le syndicat de la presse professionnelle de Guinée pour cet élan de solidarité. Mamadou Baïlo Keïta a aussi promis, au nom de toute l’équipe de Guineematin.com, de poursuivre le travail professionnel qui caractérise ce site d’informations.

Mamadou Baïlo Keïta, rédacteur en chef de Guineematin.

« Nous ne nous attendions pas à moins de la part du SPPG, parce qu’il s’est levé à chaque fois qu’une situation touche la presse en Guinée. Nous nous attendions à sa visite, il est là aujourd’hui, et nous sommes très contents des échanges qu’on a eus avec la délégation… Le personnel de Guineematin.com est réceptif à toutes les propositions de solution qui émaneront du syndicat. Parce que notre souhait aujourd’hui, c’est de dépasser cette situation et d’accéder à notre site. Le site est restreint depuis 50 jours maintenant, les lecteurs ne parviennent pas à lire le contenu que nous affichons. Parce que nous travaillons tous les jours. Depuis le 15 août nos reporters ne se reposent pas, ils sont sur le terrain, ils cherchent des informations et produisent des papiers que nous parvenons à publier. Mais, le public n’a pas accès au site. Et ça, c’est un problème pour nous. Donc, nous souhaitons vivement que ceux-là qui se sont donnés le droit de restreindre notre site se donnent aussi le droit de lever cette restriction. Parce qu’aucune plainte ne nous a été déposée et personne ne nous a reproché quoique ce soit. Et donc, nous ne savons pas les raisons qui ont amené la restriction d’accès à notre site d’informations. C’est une grave atteinte à la liberté de la presse. Et, nous sommes très contents de savoir que l’ensemble de la presse guinéenne est mobilisé pour demander la levée des restrictions injustes que nous subissons depuis 50 jours… Nous n’allons pas baisser les bras, nous allons continuer notre travail. Et, ceux-là qui veulent nous faire taire ne parviendront pas. Parce que ce n’est pas eux qui nous ont dit d’exercer ce métier, et nous allons le mener jusqu’au bout », a déclaré Mamadou Baïlo Keïta.

Abdoul Ghadirou BALDÉ

(*) https://guineematin.com/2023/10/04/restriction-du-site-guineematin-com-le-sppg-donne-un-ultimatum-aux-predateurs-de-la-liberte-de-presse-en-guinee/

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