Résultats catastrophiques au Baccalauréat 2022
Avec un taux de réussite de seulement 9% à l’examen du Baccalauréat 2022, certains commentateurs mettent au compte des nouvelles autorités ces « résultats catastrophiques. Ils sont en place depuis le début de l’année scolaire. Il n’y a pas eu de grèves comme c’était sous le cas depuis plusieurs années. Il n’y a pas de troubles sociopolitiques non plus. Le CNRD, le gouvernement et le CNT ne font rien pour ce pays et ils veulent confisquer le pouvoir« .
C’est par un post sur sa page que Cellou Dalein Diallo, leader de la première force politique du pays depuis juin 2010, a fait son analyse de la situation.
Lisez…
« Le taux d’échec sans précédent au Baccalauréat vient confirmer le constat d’une éducation nationale en panne. Loin d’être le seul reflet du niveau de nos élèves, les résultats catastrophiques des examens nationaux révèlent brutalement l’échec du système d’éducation nationale de notre pays.
Lorsque plus de la moitié des élèves échouent, il faut questionner la pertinence de nos programmes scolaires, l’efficacité des pratiques pédagogiques, le contenu des enseignements, la qualité de l’encadrement et surtout la formation et le niveau des enseignants.
Une réflexion d’urgence s’impose pour ne pas sacrifier l’avenir de notre jeunesse, accroître nos handicaps et creuser davantage les inégalités socio-économiques.
Ce n’est pas à la jeunesse guinéenne de payer le prix de la mauvaise gouvernance du secteur de l’éducation. La base du développement, de la paix et de la fierté nationale est en train de s’écrouler pour longtemps, l’école guinéenne ne répond plus aux attentes de notre nation et aux exigences de notre émergence.
De ces multiples échecs, c’est en réalité la Guinée qui perd, compromettant au passage son présent et son futur.
Les mots me manquent pour consoler ces nombreux élèves et parents, victimes de l’obsolescence de notre système d’éducation.
La profondeur du mal est telle que j’invite le gouvernement, la classe politique, les parents d’élèves, les acteurs du milieu de l’éducation et les experts à se donner la main pour tout d’abord faire un état des lieux de l’éducation nationale en Guinée et, ensuite, se réapproprier, réactualiser et opérationnaliser les réformes nécessaires à l’émergence d’un système éducatif moderne et performant.
L’éducation est à un pays ce que le cerveau est pour l’être humain ».
Faire de l’Éducation et de la Santé des secteurs prioritaires du Budget
Pour un analyste politique, « Cellou a raison de dire que cette situation s’explique par la mauvaise gouvernance du secteur de l’éducation. Combien d’enseignants ont été mis à la retraite ? Qui les ont remplacés ? Pourquoi de nombreux districts n’ont pas de personnels enseignants. Un Ministre, Ousmane Gaoual Diallo je crois, a dit que la République s’arrête à Coyah. Qu’ont-ils fait depuis qu’ils sont en place, voilà bientôt un an. Au lieu d’employer les jeunes diplômés issus des institutions de formation pour les enseignants, le CNRD cherche à recruter des forces militaires et paramilitaires. Pourquoi faire ? »
Ajoutant que « tout pays en développement doit consacrer les principales allocations aux secteurs de l’Éducation et de la Santé« , cet analyste déplore que dans notre pays, « le budget de la Présidence soit toujours le plus important, représentant près de 35 pour cent du total. Alpha Condé le disait souvent. Qu’est-ce qu’il a fait durant son pouvoir ? En tout cas, souhaitons que la Médiation permette de rééquilibrer le CNT et que Colonel Doumbouya forme un gouvernement d’Union nationale de transition« .