Contre La sansure

« RIEN N’INTERDIT AU MINISTÈRE PUBLIC GÉNÉRAL DE PORTER À LA CONNAISSANCE DU PUBLIC LES DÉNONCIATIONS PORTÉES À SON ATTENTION ». (P.G. WRIGHT)

0

Après les avocats du Groupe Djoma hier, qui ont attaqué le Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, ce matin, c’est le populaire magistrat qui a convié la presse pour notamment informer que « rien n’interdit au ministère public général de porter à la connaissance du public les dénonciations portées à son attention« .

 

Hier, lors d’une conférence de presse animée par les avocats du Groupe Djoma, Me Lancinè Sylla a indiqué : « nous allons nous entretenir avec notre client, pour voir ce qu’il y a lieu de faire. (…). Ça ne veut pas dire parce que vous êtes un magistrat que vous devez piétiner la loi. Vous devez travailler dans la légalité, parce que c’est seule la légalité qui doit nous gouverner« .

Ce matin, lors d’une rencontre avec les médias le Procureur Wright a maintenu ses accusations et invité le groupe Djoma « d’user les droits de recours prévus par la loi », plutôt que « de procéder par des sorties médiatiques (…)« .

Sur cette lancée, le Procureur Alphonse Charles Wright a déclaré que « puisque le ridicule ne tue pas, j’attends promptement cette plainte devant les juridictions compétentes (…). En tout état de cause, le procureur général maintient ses accusations au nom de la société guinéenne qui a souffert des préjudices énormes liés aux faits de détournement dont les corollaires sont entre autres pauvreté, chômage enrichissement illicite« .

 

« Les faits reprochés à Djoma groupe étaient des faits présumés notamment de corruption, de détournement »

 

Il a aussi expliqué que « le Parquet général est régi par les principes gouvernants le ministère public. Rien n’interdit au ministère public général de porter à la connaissance du public les dénonciations portées à son attention. Si les procureurs d’instance sont fondés après l’ouverture d’information, de communiquer, aucune disposition légale, générale ou spéciale ne fait défense au parquet général dans son rôle d’animation, de coordination et de veille dans l’application de la loi pénale de son ressort et d’en faire autant« .

Pour lui, « dès lors que le Parquet général avait indiqué que les faits reprochés à Djoma groupe étaient des faits présumés notamment de corruption, de détournement, tout en précisant que les montants incriminés qui sont d’ailleurs réels, constants, tangibles tels que résultant des pièces du dossier de la procédure, il ne saurait y avoir violation de la présomption d’innocence encore moins de la violation du secret professionnel« .

Pour Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier, « l’une des promesses du CNRD qui ont le plus retenu l’attention et qui lui ont valu une sympathie de la part des citoyens est sans doute la lutte contre la délinquance économique et financière. Mais, si l’on ne prend pas garde, cette lutte risque de poser d’énormes problèmes. En effet, certains actes et discours des professionnels même de la justice pourraient être perçus comme un harcèlement ou des règlements de comptes ».

 

« La boussole qu’est la justice doit faire preuve de sérénité et surtout ne communiquer que lorsque cela s’avère nécessaire« .

 

Me Traoré souligne que « la justice doit surtout éviter que les personnes poursuivies et contre lesquelles il pourrait y avoir des éléments accablants soient considérées au sein de l’opinion comme des victimes alors que les seules victimes dans ces affaires de délinquance économique et financière sont les guinéens« .

 

 

L’ancien Bâtonnier invite à noter qu’aussi « importante soit la lutte contre ce fléau, celle-ci doit se faire dans le strict respect des lois en la matière. En particulier, le respect de la procédure est une garantie contre les abus« .

En attendant la suite de ce dossier, il faut souligner que le Procureur général Wright a transmis hier 31 janvier 2022, au procureur spécial près la CRIEF, les dossiers ministère public et l’État guinéen contre Dame Zenab Dramé, ‘Nabaya’, ex ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et M. Lansana Chérif Haidara ex directeur général de la LONAGUI

Brehim Ould MAHMOUD

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?