Contre La sansure

Rio Tinto dans l’ombre du coup d’État du 5 septembre : radiographie d’une complicité sournoise et d’une guerre froide

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Résumé d’une alliance de crime savamment maquillée, réglée comme une horloge.

Le projet Simandou n’était pas mort ; il suivait déjà son cours avec des opérateurs en ordre de marche — SMB-Winning, Rio Tinto, partenaires chinois.

C’est le coup d’État qui a gelé et interrompu les discussions et les travaux, avant d’imposer un nouveau schéma arbitraire plaçant Rio Tinto au centre et reléguant les autres acteurs, du Winning Consortium aux opérateurs guinéens, au rang de figurants.

Ils ont présenté cela comme une “relance”. En réalité, ils ont déstabilisé un processus vivant pour le remodeler à leur avantage.

En clair : « Le CNRD n’a pas relancé Simandou, il l’a interrompu pour ensuite en redistribuer les cartes, imposant Rio Tinto comme acteur dominant. »

Dans le fracas des armes, le projet aussi s’interrompt — « Quand le serpent se faufile, il ne fait pas de bruit. » Rio Tinto sort de l’ombre, sans tapage. Entre mars et juillet 2022, la junte impose la création de la Compagnie du TransGuinéen (CTG). D’un trait de plume, la structure surgit : 42,5 % pour Rio via Simfer, 42,5 % pour WCS, et 15 % « gratuits » pour l’État guinéen.

« La Guinée perd le contrôle de son minerai ». En coulisse, c’est Rio qui dicte le menu : « C’est celui qui sert la marmite qui choisit le repas. » WCS avance trop vite sur les blocs 1 et 2 ? La junte freine. Et voilà Rio qui, par Simfer, revient comme partenaire légitime, sans pression. Il construit l’accès au corridor logistique qu’il avait toujours refusé de financer seul.

Un coup de frein stratégique, et Rio revient au centre du jeu.

Le rôle du CNRD devient limpide : un instrument coercitif. Il bloque WCS, efface le litige BSGR, et restitue à Rio une place qu’il n’aurait jamais obtenue sous Alpha Condé. Rien n’a été négocié, tout fut imposé par décret. « Quand le souffleur souffle, c’est le feu qui avance. »

Ce retour discret porte aussi les stigmates d’un passé douteux : en juillet 2011, Rio avait versé 10,5 millions USD à un consultant proche du pouvoir guinéen pour sécuriser ses droits. En mars 2023, la SEC a infligé une amende de 15 millions USD. Ce passif de corruption fournit aujourd’hui le décor idéal pour ce retour masqué.

Avant septembre 2021, Simandou avançait… malgré des litiges clos dans le bruit et la poussière : BSGR (Bernie Steinmetz) arrêté, Rio condamné publiquement. Pendant que les chantiers progressaient, le CNRD surgit, impose la CTG, et repositionne Rio sous un manteau souverainiste. Le vieux passif est recouvert par la suspension, puis effacé par la reconfiguration.

« Le vautour ne dévore que ceux qui s’endorment. » WCS, pressé, s’est fait piéger. Rio, patient, revient en silence, tel un complice ramené à la table, récompensé pour avoir contribué à renverser l’ordre d’hier.

Par Beavogui Siba 

In: https://www.guineefutur.info/2025/08/23/rio-tinto-dans-lombre-du-coup-detat-du-5-septembre-radiographie-dune-complicite-sournoise-et-dune-guerre-froide/

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