Sanctions possibles de la CEDEAO : les craintes d’Abdoul Sacko, les recommandations de Bah Oury.
L’activiste de la société civile Abdoul Sacko et le leader politique Bah Oury ont chacun commenté les nouvelles venues d’Accra où se tenait un Sommet extraordinaire des Chefs d’États et de délégations de la CEDEAO portant sur la situation des transitions malienne, burkinabè et guinéenne.
Dans des propos rapportés par guinee360.com (1). Abdoul Sacko que sa « crainte est de ne pas avoir le courage d’avoir un consensus national autour de la transition de par son contenu et sa durée. Je crains beaucoup une forme de malaise social, qui s’installe dans le pays où on peut avoir des remous de part et d’autre. Pourquoi pas une crise économique dans le pays qui peut désorienter totalement la transition et au préjudice même du CNRD parce que les répercussions seront sur l’ensemble de la population guinéenne ».
Poursuivant, cet acteur de la société civile fait remarquer que la situation de crise sociopolitique que vit le pays qui fait qu’aujourd’hui « qu’aucun investisseur, aucun partenaire ne peut se planifier pour venir travailler en Guinée sur l’année 2022. Aucun partenaire ne peut risquer de mettre son argent dans un pays où on ne sait pas où nous allons ; où il n’y a aucune visibilité par rapport à notre intention de réorganiser notre société conformément aux principes du droit ».
Il a également indiqué qu’il faut que « les autorités ouvrent les yeux, les menaces à l’interne, liées à une éventuelle crise économique et sociale sont beaucoup plus dangereuses que les menaces qui viendront de l’extérieur. Mais une fois encore toutes ces deux menaces ne sont pas à négliger »
Bah Oury : « … se parler, de discuter pour enlever tous les rideaux … »
Pour sa part, Bah Oury (2), président de l’UDRG, membre de la Coalition Coalition CORED, reconnaît « qu’il y a eu des lenteurs, à mon avis des erreurs d’approche, parce que la charte aurait dû prendre en compte la durée de la transition dès le début. C’est vrai qu’il y a de part et d’autre certainement des propositions contradictoires qui font que jusqu’à présent, on n’est pas parvenu à délimiter la période liée à la transition. Dès le 14 septembre, nous avions écrit qu’il y a nécessité de fixer la période de la transition. Et nous avons fait des propositions en ce moment-là, pour une durée transitoire de 30 mois. (…) Le manque de clarté risque d’alourdir l’atmosphère initialement, alors que nous devrions nous mobiliser pour faire en sorte que la transition soit une réussite dans l’intérêt de la Guinée« .
Il estime que les Assises nationales, lancées la semaine dernière par le Colonel Mamadi Doumbouya offrent l’occasion Raison « de se parler, de discuter pour enlever tous les rideaux qui empêchent que la lumière puisse éclairer la société guinéenne. Il y a des interrogations, et ces interrogations sont légitimes. Il faudrait que les acteurs du premier plan notamment le CNRD, le CNT, les structures qui vont être mises en place, selon ce qu’ils envisagent de faire, puissent plancher rapidement pour nous permettre d’avoir une meilleure visibilité« .
Mais pour de nombreux observateurs, « le CNRD a commis trop d’erreurs de parcours, qui font que nous sommes loin du rassemblement et de la réconciliation. Le dernier en date, c’est la démolition de la maison de Cellou Dalein Diallo. L’une des premières c’est d’avoir rebaptisé l’aéroport de Conakry en lui donnant le nom de Sékou Touré, dictateur et père du retard économique de la Guinée. Mais la Guinée ne pourra pas résister aux sanctions de la CEDEAO, qui est appuyée par l’Union africaine, les Nations-Unies, l’Union européenne, les Etats-Unis. Ce chronogramme réaliste de 12 à 16 mois, ajoutés aux 7 mois déjà écoulés sera suggéré aussi bien à la Guinée qu’au Burkina Faso, comme ça l’est pour le Mali« .
Brehim Ould MAHMOUD
(1) In https://guinee360.com/28/03/2022/eventuelle-sanction-contre-la-guinee-abdoul-sacko-exprime-ses-craintes/
(2) In : https://guinee360.com/26/03/2022/menace-de-la-cedeao-contre-la-guinee-ce-que-dit-bah-oury-membre-du-cna/